L'Arménie est une région du Caucase, située à l'est de la Turquie et au sud de la Russie. Entre le XIVe et le XVIIe siècle, l'Arménie est progressivement soumise par les Ottomans, et placée sous l'autorité du patriarche arménien de Constantinople. Puis, de 1813 à 1828, les Russes conquièrent la partie orientale de l'Arménie.
Dès lors, ces deux grands voisins et les relations qu'ils entretiennent avec l'Arménie influencent grandement les liens entre cette dernière et le reste de la communauté internationale. Depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, et jusqu'à la fin du XXe siècle, les volontés nationalistes arméniennes n'ont cessé de se développer, mais leur sort fut lié aux évènements internationaux, dont elles ne purent s'affranchir. Ainsi, nous nous proposons d'étudier la place occupée par l'Arménie dans les relations internationales au cours du XXe siècle, sa recherche de reconnaissance et d'indépendance, isolée entre ses deux grands voisins et soumise à l'évolution de la donne internationale.
Nous verrons d'abord que l'Arménie fait son entrée sur la scène internationale dès la fin du XIXe siècle, son sort au sein de l'Empire Ottoman mobilisant progressivement l'attention des puissances européennes. Les tensions entre le nationalisme arménien et les Ottomans se développent jusqu'à la Première Guerre Mondiale et le génocide arménien de 1915, évènement qui marque pour le reste du siècle la conscience nationale, et dont la reconnaissance par la communauté internationale devient un leitmotiv du nationalisme arménien.
Puis nous étudierons la brève période d'indépendance de l'Arménie, à l'issue de la Première Guerre Mondiale (entre 1918 et 1923), et le rôle ambigu des puissances occidentales dans sa création et sa disparition. Nous verrons ensuite comment, durant la période soviétique, la question arménienne disparaît du cadre des relations internationales pour se réinscrire dans un contexte intrasoviétique, alors que le recourir au terrorisme et l'intensification des liens avec les diasporas sont utilisés pour mobiliser l'attention de la communauté internationale sur la situation arménienne.
Enfin, nous analyserons l'émancipation relative de l'Arménie du joug soviétique, avec l'indépendance du pays obtenue en 1990. Nous soulignerons ensuite ses difficultés à s'affirmer au niveau international, à entretenir de bonnes relations avec ses pays voisins (en particulier dans le cadre du conflit du Haut-Karabagh) et à renouer des contacts avec sa diaspora pour construire son identité dans un contexte transnational.
[...] Après la défaite ottomane dans les Balkans, en 1913, les revendications arméniennes réapparaissent. Sous l'influence du Dachnaktsoutian (ou parti dachnak), parti nationaliste arménien créé au XIXème siècle et qui adhère à la IInde internationale en 1907, les actes terroristes se poursuivent jusqu'à l'entrée dans la première Guerre Mondiale de l'Empire Ottoman. Première Guerre Mondiale et génocide : l'Arménie au cœur du siècle des excès La Grande Guerre bouleverse le sort de l'Arménie. Le 2 août 1914, l'Empire Ottoman signe un traité d'alliance secret avec l'Allemagne. [...]
[...] Le 25 octobre 1988, les trois principaux partis politiques appellent à l'union nationale, tendant ainsi la main vers la diaspora. Après le séisme de décembre 1988, la diaspora montre sa réelle capacité de mobilisation, en apportant une aide matérielle et financière indispensable à la reconstruction. Cependant, des divergences apparaissent promptement. Majoritairement, la diaspora est réticente vis-à-vis de l'indépendance, qu'elle juge prématurée. De l'autre côté, les Arméniens d'Arménie s'opposent même au retour des exilés, en leur refusant la nationalité arménienne. Cependant, des facteurs économiques entrent également dans la balance : l'économie arménienne n'a pas la capacité de supporter et la population arménienne, et les Arméniens de la diaspora (numériquement aussi nombreux). [...]
[...] Outre cette alliance, l'Arménie rejoint les grandes organisations internationales. Elle devient membre de l'ONU, de l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe), du FMI (Fonds Monétaire International), de la Banque Mondiale et de l'UNESCO. Elle est candidate à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce), observatrice au GATT (General Aggrement on Tariffs and Trade, ancêtre de l'OMC) et partenaire de l'OTAN. Au total, elle entretient des relations diplomatiques avec une cinquante de pays (principalement en Europe et en ex-URSS). [...]
[...] Les Ottomans obtiennent leur évacuation contre la promesse de modifier les traitements réservés à l'Arménie. Si les massacres hamidiens n'ont entraîné que peu de réactions des Occidentaux, cette prise de la Banque Ottomane attire au contraire leur attention. L'Angleterre se montre la plus préoccupée. Le Premier Ministre Gladstone, dans un discours à Liverpool du 21 septembre 1896, se prononce pour l'intervention militaire afin d'aider la population arménienne. Cependant, sous la pression de Lord Salisbury, alors ministre des affaires étrangères, désireux de conserver de bonnes relations avec l'Empire Ottoman, et surtout préoccupé par la sécurité de l'Empire Britannique, Gladstone renonce à intervenir. [...]
[...] En avril et mai 1921, une seconde offensive russe au Caucase se conclut par une victoire des Russes sur les Turcs. Parallèlement, avec l'accord d'Angora, du 20 octobre 1921, la France renonce à occuper la Cilicie et au projet d'instauration d'un foyer national arménien en Turquie, du fait de sa sympathie pour Kemal. Le Traité de Lausanne marque la fin officielle de l'Arménie le 24 juillet 1923. L'Arménie est alors divisée, l'URSS en a la quasi-totalité, la Turquie conserve Kar et Ardahan. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture