Entre 1933 et 1945, les pays latino-américains, et notamment les géants de l'Amérique du Sud (le Brésil et l´Argentine), se retrouvèrent au cœur d´une “guerre secrète” entre les Alliés et l´Axe pour la domination du continent Sud-Américain. Nombreux assassinats, suicides forcés, enlèvements, réseaux d´espionnage, et coups d´État eurent lieu pendant cette sombre période du XXe siècle. Face à l´importance croissante de ce continent, les gouvernements britannique, américain et allemand se livrèrent à une concurrence sans merci pour le contrôle de l´Amérique latine.
Comme Sergio Correa da Costa, historien et diplomate brésilien, affirme dans son livre Le nazisme en Amérique du Sud, « Géographiquement stratégique, riche en minerais, en caoutchouc et en pétrole, peuplée d´importantes minorités germaniques, l´Amérique du Sud suscitait la convoitise des nazis dans leur conquête du monde » . En effet, conçu comme le territoire idéal pour l´espace vital germanique, les forces nazies s´efforcèrent de répandre leur influence dans le sud du continent américain. Or, face à l´influence américaine sur le Brésil et le fort nationalisme brésilien, le national-socialisme germanique dut concentrer ses rêves d´expansion Latino-Américains sur un pays en particulier: l´Argentine.
Démontrant avoir un gouvernement clairement pro-germanique, ce pays représenta une sorte de terre promise, une Mecque nazie, où les germanophiles retrouveraient un espace « digne » d´abriter les « seigneurs » allemands. C´est ainsi qu'à travers des programmes d´éducation de la langue espagnole et la promotion massive de l´Argentine comme pays d´opportunité, les nazis fixeront leur obstination pour ce pays. En fait, après la fin de la deuxième Guerre Mondiale, un grand nombre de citoyens du troisième Reich traverseront l´Océan Atlantique pour se réfugier à Buenos Aires, où le GOU (Groupe d´Officiers Unis) et puis Perón les recevront à bras ouverts.
Mais dans quelle mesure les forces nazies influèrent-elles sur l´Argentine, un pays abritant une société d´un nationalisme inégalable? Peut-on vraiment affirmer que le gouvernement argentin fut pro-Axe? Quel a été le rôle de Perón, de nos jours un des plus renommés héros argentins, dans le collaborationnisme nazi?
[...] Le Nazisme en Amérique du Sud, Sergio Correa da Costa, Ed Ramsay. Perón, una biografía, Joseph Pag, page 24. Le Nazisme en Amérique du Sud, Sergio Correa da Costa, Ed Ramsay. Habitants de la capitale de l´Argentine. Le Nazisme en Amérique du Sud, Sergio Correa da Costa, Ed Ramsay. Le Nazisme en Amérique du Sud, Sergio Correa da Costa, Ed Ramsay. Le Nazisme en Amérique du Sud, Sergio Correa da Costa, Ed Ramsay. Le Nazisme en Amérique du Sud, Sergio Correa da Costa, Ed Ramsay. [...]
[...] Decret par lequel Perón ordonnait l´arrestation, l´emprisonnement et l´expulsion de 52 agents de l´Axe c´était la dernière concession qu´il ferait à la pression des États Unis pour la dénazification de l´Argentine. Mais tandis que certains d´entre eux étaient maltraités, les SS reçurent un traitement VIP. De toute façon, de la totalité des espions appartenant au réseau nazi accusés, seulement sept furent condamnés. Perón y los Alemanes, Uki Goñi, page 28. Déclaration de l´ambassadeur argentin Oscar Ivanissevich au président américain Truman. Le Nazisme en Amérique du Sud, Sergio Correa da Costa, Ed Ramsay. Le Nazisme en Amérique du Sud, Sergio Correa da Costa, Ed Ramsay. [...]
[...] La prison donna au colonel l´aura de martyr qui allait être la pierre angulaire de son influence sur les masses argentines”[32]. Face à l´emprisonnement de Perón, le leader des pauvres et démunis, des milliers d´ouvriers se mobilisèrent organisés par les autorités de la CGT, envahissant les quartiers les plus riches de la capitale argentine: Recoleta, Puerto Madero, Palermo et Cañitas. Venues de la périphérie industrielle, de véritables colonnes de travailleurs se mirent en marche vers le centre-ville. Le gouvernement n´avait ni les moyens ni l´envie de résister à cette démonstration populaire, cette nouvelle force que Péron avait su créer. [...]
[...] En effet, face à la pression de Washington et notamment de l´ambassadeur américain en Argentine, Spruille Braden, les agitations ne cessèrent d´augmenter. Le 19 septembre 1945, une énorme manifestation, marche pour la constitution”, réunit plus d´un quart de million de personnes face à la casa Rosada. Criant bas le despote! À mort Perón![30]” La citoyenneté pro alliés démontra son mécontentement[31]. Cette situation de quasi anarchie continua à se dégrader, jusqu´à ce que le 15 octobre le général Perón fut conduit à la prison Martín García. “Mais ce qui paraissait être un épilogue n´était en fait qu´un début. [...]
[...] L´Argentine est loin de devenir la prochaine superpuissance latino-américaine. Or, pour comprendre le collaborationnisme argentin pronazi nous devons étudier le rôle d´une figure particulière du monde politique argentin: Juan Domingo Perón. En effet, considéré de nos jours comme le créateur du plus grand parti politique argentin (le péronisme), Perón était loin d´être le saint qu´il est censé être. II) Le phénomène Péron L´ascension péroniste au pouvoir 1943 en Argentine, aucun mouvement politique n´était capable de capitaliser l´insatisfaction de la population avide de rénovation. [...]
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