'Les juifs sont de la patrie où ils trouvent leur plus grand intérêt', cette phrase de Barrès citée au moment de l'affaire Dreyfus, montre le mépris et la méfiance de la population française envers le peuple juif. Les 'déracinés', c'est-à-dire le peuple juif, sans nation et sans État, sont partout et contribuent à la décadence de la France et des autres nations qu'ils occupent. En partant de cette pensée barrésienne, il convient de souligner la montée de l'antisémitisme populaire et politique, où intellectuels, journalistes et hommes d'affaires débattent et se divisent.
En dépit de l'intégration apparente de la communauté juive au sein des sociétés européennes au XIXe siècle, comment expliquer l'émergence de l'antisémitisme avant 1914 ?
[...] L'antisémitisme violent, une division des sociétés A. De la dénonciation à l'exclusion −Après l'assassinat d'Alexandre II en 1881, une rumeur accusant les Juifs de ce meurtre se répand. En effet, les populations russes, incitées par le Tsar, attaquent les communautés juives voisines (pogrom d'Elisabethgrad en 1881). Les Juifs persécutés émigrent, de gré ou de force, vers l'Europe occidentale et l'Amérique du Nord. Les nouveaux arrivants se distinguent des juifs intégrés et se concentrent dans des quartiers spécifiques, ce qui accroit leur visibilité et leur différence aux yeux de la population locale. [...]
[...] Il est à l'origine de la vague antisémitisme qui submerge le pays à la fin du siècle. Il réunit l'antisémitisme de Rochefort (qui dénonce le capital juif exploitant les ouvriers dans l'Intransigeant) et celui du Père Bailly (antijudaïsme catholique et antimaçonnisme) tout en reprenant les thèses pseudo-scientifiques. D'après lui, le Juif se reconnaît par un type physique nez courbé, yeux clignotants, oreilles saillantes Jugés responsables des inégalités sociales et économiques, ils le sont aussi de la défaite militaire de 1871. [...]
[...] Cette affaire n'est pas un cas d'antisémitisme isolé, mais représente un fossé croissant entre chrétiens et juifs. Néanmoins, cette division peut être nuancée dans le cadre du meurtre du capitaine juif Mayer par le marquis de Morès. En effet, l'opinion publique parisienne exprime son indignation, ce qui limite l'idée d'une division radicale entre les deux parts de la population. ailleurs, le mouvement antisémite se concrétise par la formation de ligues et la diffusion de pétitions. En 1881, une pétition circule en Allemagne pour des mesures discriminatoires et récolte signatures. [...]
[...] Juif, usurier, trafiquant sont pour moi synonyme écrit Alphonse Toussenel dans Les juifs, rois de l'époque en 1845. Disciple de Charles Fourier, il montre du doigt la communauté juive comme responsable des injustices sociales, dans la lignée de l'antisémitisme de gauche (Marx). partir des années 1850, les premières théories raciales apparaissent. Le comte Joseph Arthur de Gobineau en 1853 publie L'essai sur les inégalités des races humaines, Ernest Renan rédige Histoire générale de la langue sémitique en 1855. On oppose l'aryen au juif. Les nations sont hiérarchisées selon leur degré de pureté. [...]
[...] Cela s'accentue avec l'affaire Dreyfus où la différence est plus nette entre le parti national et la gauche républicaine et socialiste qui perd ses traces d'antisémitisme. C. Le sionisme, une réponse à l'antisémitisme barbare partie de la communauté juive désire s'organiser politiquement afin d'éviter les dénonciations, les persécutions et l'instrumentalisation de l'antisémitisme. Les Amants de Sion apparaissent en 1881 sous l'égide de Léon Pinsker. Le sionisme des partisans allemands de Vladimir Jabotinski revendique la Palestine en tant que nation juive identifiée à la race et au sang. Par ailleurs, en France, le mouvement sioniste est considéré comme marginal par l'Alliance israélite universelle. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture