En cette fin du 19ème siècle, la troisième république est confrontée à l'une de ses plus grandes crises : l'Affaire Dreyfus. Celle-ci prend part peu après le conflit franco prussien et à l'aube de la première guerre mondiale. Elle durera environ une décennie.
Son principal protagoniste, porteur du nom de l'Affaire est un officier alsacien d'origine juive, polytechnicien et premier juif à accéder à l'Etat major français, il préfèrera servir l'armée française, malgré le fait que l'Alsace ne le soit plus, symbole de grand patriotisme. Mais cette naissance en Alsace allemande fera de lui le coupable idéal pour une accusation d'espionnage en faveur de l'Allemagne : l'Affaire Dreyfus
A l'origine, il s'agit de fausses accusations d'espionnage lié à un bordereau retrouvé dans une poubelle par une femme de ménage. Alfred Dreyfus sera accusé à tort, ses origines juives y seront pour beaucoup, du fait que la société française en cette fin de 19ème siècle baigne dans le nationalisme et l'antisémitisme.
L'antisémitisme est un mot inventé au cours du 19ème siècle requérant le même sens que l'on a de lui aujourd'hui, soit un racisme dirigé contre le juifs, bien qu'à la base les sémites ne soit pas uniquement composé que de juifs et que la notion d'antijudaïsme soit plus approprié. L'antisémitisme sera vraiment véhiculé dans la société sous l'impulsion d'Edouard Drumont, un nationaliste, qui avec son pamphlet « La France Juive » remportera un vif succès. L'Affaire Dreyfus aura des répercussions importantes sur la troisième république jusqu'à notre société actuelle, car pour la première fois, l'autorité arbitraire de l'Etat sera remise en cause. L'Etat n'est plus infaillible, mais peut se tromper, voir pire, peut comploter et être prêt à tout pour préserver de sa superbe. La France s'en retrouvera divisée en deux et le paysage politique à la suite de cette Affaire va vraiment se dessiner. Cette Affaire aura tout de même nécessité une dizaine d'années de mobilisation avant de faire taire cette machination militaire qui a pour origine l'accusation d'un officier français brillant ; mais juif. Le nationalisme qui peut être véhiculé par tous les partis mais ici principalement par l'extrême droite, sera un des facteurs moteurs de l'antisémitisme, jouant sur celui-ci afin d'alimenter les peurs et la haine de la société envers ce peuple et afin de se structurer et se donner un rôle politique de premier plan.
Nous verrons donc en quoi l'antisémitisme (véhiculé par le nationalisme) est le facteur principal de cette Affaire ?
Dans un premier temps nous définirons les origines de l'antisémitisme et l'importance qu'il occupe au sein du peuple ainsi que dans les différents partis politiques, puis nous étudierons les diverses manifestations du nationalisme au cours de l'Affaire Dreyfus ainsi que l'apparition d'un mythe juif. Et enfin nous étudierons l'antisémitisme au commencement de l'affaire puis ce qu'il en restera dans la société et vie politique française à la fin de l'affaire.
Donc tout d'abord nous allons commencer par définir ce que sont les victimes présumées de l'antisémitisme : les sémites.
[...] L'antisémitisme est donc dès lors officiel et exposé dans de nombreux milieux, y compris ouvriers. Des candidats à l'élection législative se prévalent de l'antisémitisme comme mot d'ordre aux élections législatives. Cet antisémitisme est renforcé par la crise de la séparation des églises et de l'État à partir de 1905, l'amenant probablement à son paroxysme en France. Le choc de l'affaire Dreyfus a un impact également sur le mouvement sioniste qui y trouve un terrain propice à son éclosion Le journaliste austro-hongrois Théodore Herzl ressort profondément marqué de l'affaire Dreyfus dont il suit les débuts comme correspondant de la Neue freie Presse de Vienne et assiste à la dégradation d'Alfred Dreyfus en 1895. [...]
[...] Mais les deux courants n'allaient pas tarder à se fondre en un, pour former le parti nationaliste. C'est Thiébaud, en ce printemps de 1898 qui invente le mont nationaliste pour qualifier le nouveau courant. Enfin chez les catholiques, les deux antidreyfusismes sont représentés (modérés et extrémistes) et même le dreyfusisme. L'attitude de la hiérarchie de l'Eglise et de la plupart des prêtres, tenus par le devoir de réserve qui s'applique à tous les fonctionnaires français étant parallèle à celle des gouvernants et relevant ainsi de l'antidreyfusisme modéré. [...]
[...] En gros pourtant on peut dire que l'affaire Dreyfus a purgé la gauche de cet antisémitisme plus ou moins prononcé que l'on avait pu observer au début des années 1895. L'action Française est le phare de l'extrême droite à qui elle va donner naissance. Car en effet il n'y a pas une droite, il y a des droites notamment une droite nationale, militariste, cléricale plus que religieuse, anti-parlementaire et anti- intellectualistes. Elle est une continuité entre bonapartistes et nationalistes mais insère dans le nationalisme un élément neuf, l'antisémitisme. [...]
[...] Tout au long su siècle, les anthropologues appuient la théorie de l'inégalité des races, et donnent au racisme des bases pseudo scientifiques. Les débats autour de l'origine des espèces, publiée en 1859, par le naturaliste anglais Charles Darwin renforcent la conviction que l'homme blanc appartient à une race porteuse de valeurs supérieures. En 1885, Jules Ferry alors ministre de l'instruction publique (de nos jours de l'éducation) dira : Les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu'il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. [...]
[...] Par un processus d'identification les antidreyfusards ont fait de la haute figure de Jeanne un archétype du nationalisme français, l'antipode de Dreyfus. La libératrice du territoire et le traître juif apparaissent désormais comme deux pièces antagonistes d'un même système. L'affaire Dreyfus n'a pris sa dimension dramatique et symbolique du début à la fin qu'en raison de l'identité juive de l'accusé. L'antisémitisme a été utilisé par tous les nationalistes comme un panlogisme, un système d'explication universelle. Barres et Maurras ont ainsi conçu la représentation d'une entité française enracinée dans une histoire dans un peuple dans une religion, entité frappée de décadence et menacée d'entropie par les étrangers, les ennemis de la patrie. [...]
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