L'avènement de la République en France suite à la Révolution de 1789 traduit la mise en place d'un nouveau régime politique, et par là même nécessairement la présence et le développement de groupes s'opposant à ce régime, opposants que l'on peut alors qualifier d'antirépublicains. Si la Ire République qui s'achève dans la Terreur a rapidement été étouffée par un retour à la monarchie, puis par une succession de régimes non-républicains, on peut voir que la proclamation de la IIe République en 1848 marque un véritable retour à ce type de régime politique, et au même titre le retour de l'antirépublicanisme.
Ainsi dans une période qui va de 1848 à 1958 on peut voir que la France politique accomplit trois expériences républicaines, entrecoupées de multiples crises, bouleversements et autres régimes : la IIe République (1848-1852), la IIIe (1870-1940), et la IVe (1944-1958). L'on peut donc dire que la notion de République est centrale en ce qui concerne cette longue période de l'Histoire, et de fait il peut être particulièrement intéressant de se pencher sur l'étude des antirépublicains, en lien avec la République elle-même.
Plusieurs questions se posent alors : qu'est-ce qu'être antirépublicain ? Le terme recouvre-t-il la même signification sur l'ensemble des trois périodes républicaines ? Comment leur opposition à la république se manifeste-t-elle ? Quel rôle jouent-ils dans la politique française, quels sont leurs triomphes et leurs défaites ?
[...] On sait que le président de la République Poincaré prône dans ce contexte l'Union sacrée, c'est-à-dire la réunion des partis pour résister à l'épreuve politique et sociale de la guerre. Il s'agit alors de sauver le régime républicain à tout prix : Clemenceau prend ainsi la tête du gouvernement en 1917 et mène alors une politique de fer, appliquant des méthodes exceptionnelles pour lutter contre pacifistes et socialistes. L'on peut alors ici qualifier ces derniers d'antirépublicains en ce sens qu'ils s'opposent à la politique alors menée par le régime de Clemenceau. [...]
[...] Comment leur opposition à la république se manifeste-t-elle ? Quel rôle jouent-ils dans la politique française, quels sont leurs triomphes et leurs défaites ? Afin d'apporter des éléments de réponse à ces interrogations, nous étudierons dans un premier temps les antirépublicains sous la Seconde République et l'avènement du Second Empire (1848-1870), puis nous nous intéresserons à leur rôle dans l'évolution de la IIIe République de 1870 à 1914, et enfin nous pourrons analyser l'antirépublicanisme dans le cadre d'une troisième partie centrée sur une période allant de 1914 à 1958 et montrant les crises et les difficultés du régime républicain. [...]
[...] De plus, il convient de voir qu'à partir des années 1890 de plus en plus de troubles anarchistes, et donc bien sûr antirépublicains, se répandent et menacent la IIIe République. Ainsi, plusieurs attentats ont lieu contre des personnalités politiques importantes, le plus marquant étant sans doute l'assassinat du Président de la République Sadi-Carnot en personne, par l'anarchiste Caserio en juin 1894. Des lois répressives sont alors votées contre ces anarchistes, tandis que la droite conservatrice semble revenir De l'autre côté de l'échiquier politique, la montée à gauche du socialisme apparaît aussi comme une menace de taille pour la république : les socialistes critiquent en effet la république, considérée comme bourgeoise, comme on avait pu déjà le voir avec les évènements de la Commune. [...]
[...] À la fin de l'année 1848, l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la IIe République marque le retour de l'idéologie politique bonapartiste, héritée du Premier Empire avec la figure devenue légendaire de Napoléon on parle de légende napoléonienne On assiste donc tout d'abord à une vague d'enthousiasme face au retour du régime républicain, on pense que la République apportera des solutions à tous les problèmes du pays, et notamment des problèmes sociaux, mais Louis-Napoléon met rapidement en place le parti de l'ordre pour lutter contre l'opposition socialiste. On peut par ailleurs noter que la Constitution de 1848 rejette les revendications de ces derniers. Au fur et à mesure, plusieurs républicains sont arrêtés, déportés, ou s'exilent face à ce régime qui n'a finalement de républicain que le nom, comme c'est le cas pour Victor Hugo par exemple. [...]
[...] Chaline, A. Encrevé - La France de 1914 à nos jours, dir. J.F. [...]
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