Selon François Delpech dans l'Histoire des Juifs en France le XIX° siècle est celui du calme pour les juifs de France. Il dit en effet « de la non-reconduction du décret napoléonien contre les juifs à la parution de la France juive de Drumont et au réveil de l'antisémitisme, les communautés juives de France connurent une période de tranquillité tout à fait exceptionnelle dans leur histoire ».
Une nouvelle ère, celle de la reconnaissance et de l'émancipation, semble en effet se dessiner pour la communauté juive de France, conséquence de la Révolution Française qui assure l'égalité juridique de tous les citoyens quelque soit leur appartenance religieuse. Le 27 septembre 1791 l'Assemblée constituante, après de nombreux débats, proclame une loi accordant aux Juifs la citoyenneté française. Ce texte est non seulement l'acte de naissance de la communauté juive en France, mais il fait également figure d'exception car la France est alors le seul pays a accordé ce statut aux Juifs.
Rabi dans Anatomie du Judaïsme français estime la population juive d'alors à 40 000 personnes. La communauté disposait 152 synagogues et connaissait une profonde cohésion dans le domaine religieux.
Mais cette apparence d'égalité religieuse est trompeuse. Une partie de la population catholique française admet difficilement cette présence juive, et fait preuve de ce que l'on appelle « l'antijudaïsme », c'est-à-dire d'hostilité religieuse à l'égard des juifs.
Quels sont les caractéristiques de cet antijudaïsme catholique ?
[...] II. La mise en pratique de l'antijudaïsme [ou les conséquences pour les juifs] La difficile intégration Il y a déjà une différence à faire entre assimilation et intégration. Dans le tome IV de l'Histoire de la France religieuse, l'assimilation est définie comme une logique de l'imitation appliquée, sur l'intention délibérée de faire preuve d'une bonne volonté dans l'adaptation au mode de pensée et de vie. Le côté négatif de l'assimilation est qu'il finit par dénuer le sujet de tout particularisme. [...]
[...] Le journal La Croix se fait ainsi porte-parole de théorie antisémite. Dans les numéros d'octobre et décembre 1886 on peut ainsi lire : Ils sont à peine en France et on les retrouve dans toutes les fonctions publiques ou encore les fils d'Israël se déclare ennemi le plus acharné, son but unique est l'asservissement de notre race Dans le numéro du 6 novembre 1894 on pouvait encore lire en dehors de toute idée religieuse il serait absurde qu'un juif puisse devenir français Les lecteurs de ce journal sont en grande majorité des prêtres, des curés de campagne et certains membres de la bourgeoisie chrétienne. [...]
[...] Là non plus, l'antisémitisme n'est pas une création du XIX° siècle mais il marque un renouveau de la pensée antisémite en multipliant les soupçons auprès de la communauté juive. Les membres de la communauté juive subissent toujours les mêmes critiques : les stéréotypes du Juif exploiteur, coupable d'usure, traître, pervertissant les valeurs nationales et l'ordre morale n'ont toujours pas finit d'être. Ces accusations perpétuelles sont très males prises par les juifs, d'autant plus qu'une grande majorité d'entres eux se sont investis dans une quête du savoir pour réussir leur intégration, investissant ainsi le domaine des arts, des lettres, de l'industrie. [...]
[...] Drumont annonce alors qu'il y avait alors juifs en France et parle d'invasion juive. Les différentes études prouvent que ces chiffres étaient faux, et que vers les années 1880, la population juive de France se situe autour de personnes, ce qui équivaut à de la population. Un des exemples les plus frappants de la haine des catholiques contre les Juifs est celui de l'affaire Dreyfus, qui déchaîna les passions en France de 1894 à 1899. En septembre 1894, on découvre au sein du service de renseignements français un bordereau anonyme contenant une liste de documents militaires confidentiels destinés à l'ambassade d'Allemagne. [...]
[...] L'antijudaïsme chrétien a donc pour conséquence de faire disparaître l'identité juive. Bien entendu, ceci est à relativiser car certains juifs se sont battus pour que le judaïsme demeure. Et le judaïsme perdure jusqu'à nos jours, ce qui laisse entendre que leur mission à réussi. Rabi nous explique que si le judaïsme français a survécu ce fût grâce à d'humbles communautés vivant un judaïsme sans complexe, que ces hommes là pratiquaient le shabbat et prononçaient les trois prières quotidiennes dans les synagogues, même si celles-ci se vidaient un peu plus chaque jours. [...]
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