A la fin du XIXème siècle, dans les premières décennies de la IIIème République, la France est marquée par un très fort anticléricalisme. En effet, pourtant loin d'être un phénomène nouveau, l'anticléricalisme se manifeste de manière plus virulente.
Mais comment définir le terme d'anticléricalisme ? Tout d'abord, l'anticléricalisme (comportant le préfixe –anti) peut se définir comme un combat contre le spirituel afin que celui-ci n'empiète pas sur le temporel. On parle alors d'anticléricalisme institutionnel qui vise à toucher des secteurs de la société comme ceux de l'Etat. Mais deux autres sens peuvent se rapporter à ce mot. Le premier se rapporte à l'opposition menée contre les membres du clergé et leur comportement. On s'attaque alors à la personne même des cléricaux. Le second sens correspond à une hostilité envers les croyances, les dogmes, les Ecritures et les pratiques propres au clergé. Jacqueline Lalouette utilise alors les termes d'anticatholicisme ou d'antireligion pour ce dernier sens.
Jusqu'en 1877, la République est installée de fait mais l'Assemblée est dominée par les monarchistes. Le clergé et l'ensemble des fidèles restent très attachés à la monarchie et soutiennent activement l'Ordre Moral incarné par Mac Mahon. Pour les républicains, il faut au contraire en finir avec l'abus de pouvoir du clergé. Cette pensée est symbolisée par la célèbre formule prononcée par Gambetta « le cléricalisme, voilà l'ennemi ».
Les « deux France » sont engagées l'une contre l'autre dans une lutte dont l'enjeu est non seulement la nature du régime politique mais aussi la place que l'Eglise y tiendra. La question est tranchée lorsque les républicains remportent les élections à la suite de la crise du 16 mai.
Moins de 30 ans plus tard, en 1905, une loi sépare le pouvoir spirituel du pouvoir politique. On peut alors se demander comment et dans quelle mesure l'anticléricalisme de cette fin de siècle a permis à la France de devenir un Etat laïque ?
Dans un premier temps nous étudierons l'idéologie anticléricale. Puis nous nous attacherons à cet anticléricalisme de combat en étudiant les mouvements des anticléricaux et les premières mesures anticléricales qui amènent le pays à se soumettre à la loi de Séparation des Eglises et de l'Etat.
[...] En ce début de siècle, les Français se préoccupent davantage du climat de tensions sociales qui règne dans leur pays et dont les grèves sont le reflet. Ils s'inquiètent aussi du climat international qui n'est pas des plus harmonieux. Leur attitude nous paraît légitime aujourd'hui. En effet, quelques années plus tard, ils devront s'engager dans une tout autre lutte : la Première Guerre Mondiale. Bibliographie Ouvrages généraux (CHOLVY Gérard, HILAIRE Yves-Marie (dir.). Histoire religieuse (1880-1914). Toulouse, Editions Privat (DREYFUS François-Georges. Passions républicaines (1870-1940). Paris, Editions Bartillat (PELLETIER Denis. Les catholiques en France depuis 1815. Paris, La Découvert Ouvrages thématiques (GREVY Jérôme. [...]
[...] La Séparation de l'Eglise et de l'Etat entre donc dans la logique des choses et plusieurs rédactions sont entamées. C'est finalement Aristide Briand qui présente le projet. La loi, après avoir été acceptée par la Chambre puis le Sénat, est promulguée le 9 décembre 1905 : elle assure la liberté de conscience, garantit le libre exercice des cultes mais affirme la stricte neutralité confessionnelle de la République, qui ne reconnaît, ni ne salarie, ni ne subventionne aucun culte Pourtant, la loi ne fait pas l'unanimité. [...]
[...] Le Cléricalisme ? Voilà l'ennemi ! Paris, Armand Colin (LALOUETTE Jacqueline, DIXMIER Michel, PASMONIK Didier. La République et l'Eglise-Images d'une querelle. Paris, La Martinière (LALOUETTE Jacqueline. La République anticléricale. Paris, Seuil (LALOUETTE Jacqueline. La Libre-Pensée en France (1848-1940). Paris, Albin Michel Article (L'Histoire. Numéro spécial sur Dieu et la politique (n°289).juillet-août 2004. [...]
[...] Il est plus facile de mesurer l'anticléricalisme qui s'est aussi manifesté par les cérémonies civiles. Parmi elles, on peut retenir celles des obsèques civiles. En effet, des hommes vont refuser d'entrer dans des églises pour les enterrements, et refuser de participer aux cérémonies. On va alors voir se former des groupes de Solidaires dont les membres vont s'engager à avoir des obsèques civiles. Bien que plus rares, des mariages et des baptêmes civils vont être organisés. Les municipalités ont également agit pour une diminution de l'influence chrétienne. [...]
[...] On parle alors d'« esprit nouveau qu'illustre le ministère de Jules Méline. Pourtant, cette accalmie est de courte durée. L'anticléricalisme se manifeste de manière encore plus virulente. Le contexte est tel que le principe si cher aux républicains intransigeants peut être appliqué: c'est la séparation du pouvoir spirituel et temporel. III Du durcissement anticlérical à la loi de Séparation des Eglises et de l'Etat L'Affaire Dreyfus ou la reprise de l'anticléricalisme L'Affaire éclate dans l'été 1898 et va sensiblement modifier le climat politique au détriment des catholiques. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture