Depuis la mort de Staline en 1953, la politique en URSS connaît un grand nombre de bouleversements, plus ou moins radicaux, selon les dirigeants qui se succèdent à sa tête. Nikita Khrouchtchev, qui succède à Staline, entame un politique de « déstalinisation », et commence alors une période de relative détente dans la Guerre Froide. Cependant, le travail et les efforts de Khrouchtchev, tant sur le plan national qu'international, sont anéantis lorsqu'à sa mort, Léonid Brejnev prend la tête du Parti, et donc du pays. Débute alors une période de « regel », d'immobilisme, qui replonge l'URSS dans une certaine forme de léthargie. Le pays prend alors beaucoup de retard sur le reste du monde et le régime se radicalise, devient plus répressif. La liberté d'expression et la presse sont muselées par une censure intransigeante. Cette période de stagnation politico-économique dure jusqu'en 1982, année où Brejnev meurt des suites d'une crise cardiaque. Lui succède alors Iouri Andropov, ancien directeur du KGB (1967-1982), qui perçoit les faiblesses du système et tente de le réformer. Il n'en aura malheureusement pas le temps car il meurt en 1984, deux ans après son accession au pouvoir. Konstantin Tchernenko prend alors la tête du pays et, jusqu'à sa mort treize mois plus tard, revient au communisme pur et dur de l'ère Brejnev. Ce dernier meurt le 10 mars 1985 et c'est alors que Mikhaïl Gorbatchev est désigné comme Premier Secrétaire du Parti Communiste. Cet homme de 53 ans représente un espoir de changement et de renouveau à la tête de l'Etat. De 1985 à 1991, l'URSS va connaître l'un des moments les plus intense de son histoire. Gorbatchev va poursuivre l'œuvre réformatrice d'Andropov. Il lancera la « perestroïka », la « glasnost », ouvrira son pays vers l'extérieur sans s'apercevoir qu'il menait celui-ci vers son effondrement et l'éclatement de l'empire soviétique, entraînant ainsi un bouleversement monumental dans la politique mondiale.
Ainsi, les « années Gorbatchev » sont une période charnière dans l'histoire internationale. C'est pourquoi nous pouvons nous demander comment, porté par tant d'espoir à l'intérieur comme à l'extérieur, cet homme est parvenu à faire s'écrouler le colosse soviétique. Pour cela, il faut d'abord s'intéresser au nouveau souffle que représente l'arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev en 1985 en analysant le contexte de cette arrivée et les réformes « révolutionnaires » qu'il a entreprises afin d'expliquer ensuite en quoi il a participé à l'éclatement de l'URSS, en analysant les conséquences de la chute du Mur de Berlin en 1989, les raisons du « putsch des conservateurs » et en terminant sur la création de la Communauté des Etats Indépendants (CEI) en 1991.
[...] Cette ainsi que Gorbatchev se rend compte qu'il ne peut se lancer dans cette course, faute de moyens, ces derniers étant nécessaires pour remettre l'économie soviétique sur pied. C'est pourquoi le premier geste de Gorbatchev concerne cette question primordiale de la rivalité constante autour de l'armement et de la surenchère nucléaires entre les deux blocs. Sur le sujet du démantèlement des missiles à tête nucléaire à courte portée, les négociateurs russes s'alignent sur une proposition américaine, remontant à 1981. L'accord historique est signé le 8 décembre 1987 entre Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev. Les missiles à courte et moyenne portée sont alors condamnés à une destruction totale. [...]
[...] Comme le craignaient les radicaux du Parti communiste, les conservateurs, Gorbatchev a bien été, malgré lui, le fossoyeur de l'Union Soviétique. En arrivant au pouvoir en 1985, Gorbatchev pensait encore pouvoir restaurer ce vieux régime. C'est pour cela qu'il lança sa perestroïka et ses réformes économiques profondes, qu'il donna au peuple une liberté qu'il n'avait jamais connue auparavant et qu'il attendait tant en imposant la glasnost. Il avait voulu alléger l'URSS du poids très lourd de son empire et de sa rivalité avec l'ennemi de toujours, les Etats-Unis. Malgré de tels accomplissements, Gorbatchev ne put sauver son pays. [...]
[...] Le 14 décembre, les cinq Républiques d'Asie Centrale (Azerbaïdjan, Ouzbékistan, Kirghizstan, Tadjikistan et Turkménistan) rallient la CEI, suivies de près par l'Arménie et la Moldavie. Le dernier Etat fidèle à l'Union, le Kazakhstan, déclare son indépendance et rejoint la Communauté le 16 décembre. Gorbatchev est alors totalement isolé. Boris Eltsine lui portera un coup mortel en recevant le Secrétaire d'Etat américain James Baker. Il lui expose le projet de traité militaire de la Communauté des Etats Indépendants et annonce, afin de rassurer l'Occident et les Etats-Unis, un contrôle unique de l'armement nucléaire par la Russie. [...]
[...] Il faut attendre l'arrivée de Vladimir Poutine, d'abord comme Premier ministre en août 1999 puis à la présidence de la Russie en mars 2000, pour que le pays aille mieux. Les relations avec les Etats-Unis s'amélioreront et les deux ennemis de toujours se rapprocheront davantage après les attentats du 11 septembre 2001. Cependant, les deux pays s'éloigneront à nouveau lorsque la Russie se rangera du côté de la France et de l'Allemagne afin d'empêcher les Etats- Unis d'envahir l'Irak en 2003. [...]
[...] Mais en 1988 s'opère un changement capital. L'un de ses conseillers en politique étrangère, Dachitchev, estimait que le statu quo entre les Allemagnes était tout à fait contraire aux intérêts de l'URSS et prônait une unification. Gorbatchev s'inspirera de cette thèse, mais n'acceptera cette unification que contraint et forcé par les circonstances. Il applique alors une politique de non-ingérence envers l'Allemagne de l'Est. Celle-ci mènera à l'organisation d'élections libres en Allemagne de l'Est et à la destitution du Chancelier Honecker, remplacé par Egon Krenz. [...]
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