Mais entre ces trois images il semble difficile, a priori, de trouver des points communs, tant les problèmes, les conflits qu'elles évoquent paraissent éloignés les uns des autres.
Pourtant on peut tenter de chercher, non pas une explication unique, mais des points de convergence, et surtout essayer de replacer ces événements dans un contexte qui permette de leur donner une logique. Nous sommes alors amenés à replacer toute cette année dans le cadre des rapports Est-Ouest, ceux-ci ont alors tendance à s'apaiser, ce qui permet aux forces de contestation présentes dans chaque bloc de s'exprimer mais qui n'a pourtant pas pour effet d'éviter les conflits périphériques comme la guerre du Viêt-nam, s'ils restent strictement localisés.
Dans chaque bloc aussi, la jeunesse, nombreuse, exprime ses aspirations à de profonds changements, ce faisant elle révèle parfaitement les défauts de chacune des sociétés qu'elle conteste : capitalisme sans âme à l'Ouest, manque de liberté et dictature sur l'esprit à l'Est...
[...] Mouvement qui s'étend au monde entier, mais surtout à la France. La contestation vient des États-Unis, comme la musique et la mode vestimentaire, pourtant c'est contre l'impérialisme américain qu'une partie de la jeunesse européenne, mais aussi mexicaine ou japonaise, s'insurge : critiquant l'action des États-Unis au Viêt-nam, contestant aussi le modèle soviétique, elle cherche l'inspiration dans la révolution culturelle chinoise ou les maquis castristes et une petite minorité rejoint parfois des groupuscules très politisés, pourtant l'essentiel de la jeunesse européenne, certes sensible à tous les problèmes du tiers-monde, est surtout préoccupée par des problèmes concrets : Difficulté pour des classes d'âge nombreuses de trouver des places à l'université, problèmes d'insertion dans une société qui refuse tout changement. [...]
[...] Pourtant les désirs de liberté persistent et ils se font jour en 1968 en Tchécoslovaquie. Nommé secrétaire du parti communiste tchèque en janvier 1968, Dubcek va prendre en compte l'aspiration à plus de liberté de l'ensemble de la population tchèque, lentement apparaît à Prague une expérience originale de " socialisme à visage humain où les acquis sociaux du communisme coexisteraient avec l'abolition de la censure, et les libertés individuelles. Dans un immense espoir, Dubcek autorise donc une nette libéralisation du régime, celle-ci est insupportable pour Brejnev car elle risque de passer pour un modèle dans les autres pays de l'Est. [...]
[...] En 1968 c'est surtout le monde communiste qui semble connaître des tensions importantes : 1. le conflit sino-soviétique : public depuis 1962 il atteint son apogée en 1967 quand les deux États rompent leurs relations diplomatiques est une année de très forte tension entre les deux rivaux, des affrontements armés ont lieu en 1969. Les rivalités sont apparemment idéologiques : la Chine accuse l'URSS de " révisionnisme de tiédeur, l'URSS critique violemment la Révolution Culturelle en cours à Pékin, en réalité les deux rivaux s'affrontent pour la domination du camp communiste le printemps de Prague : après la période de libéralisation imposée par Khrouchtchev, les pays de l'Est et l'URSS connaissent, sous la direction de Brejnev, son successeur, un net retour en arrière : toute tentative des intellectuels pour réclamer un peu de liberté se solde par des années de camp ou de relégation. [...]
[...] Elle par ailleurs, largement favorisé le mouvement de contestation estudiantin. L'apogée des mouvements contestataires Un peu partout dans le monde, l'année 1968 voit fleurir la contestation de la jeunesse sans qu'il soit toujours facile de dégager des points communs entre les étudiants de Berkeley, ceux de Paris, de Mexico ou de Pékin. Tout ou presque les oppose en effet, aussi convient-il de dresser une typologie de ces mouvements contestataires. Un mouvement né aux États-Unis Il est extrêmement difficile de dresser un tableau de la contestation dans ce pays dans la mesure ou elle revêt toutes les formes possibles, et où des refus de nature fort différente convergent. [...]
[...] Celle-ci se renforce pourtant et il se crée au Sud un FNL (ou Vietcong) décidé à installer le communisme. En 1963 Kennedy décide l'envoi de " conseillers militaires " au Sud, c'est le début d'un dramatique conflit qui s'étend rapidement à la totalité du pays. Dès 1965 en effet, le successeur de Kennedy, Johnson, autorise les raids aériens sur le Nord, accusé de prêter main-forte au Vietcong ; entre 1965 et 1968, on passe de soldats américains engagés au Viêt-nam à Les moyens mis en oeuvre par les États-Unis sont colossaux et visent à anéantir la capacité de résistance du Nord et du Vietcong : bombardements intensifs de digues par les B52, utilisation de bombes au napalm, de défoliants. [...]
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