L'année 1947, « année terrible » pour certains, « année déchirée » pour d'autres, marque la rupture entre l'après-guerre du 2nd conflit mondial et le début de ce que l'on appellera la guerre froide.
Au cours de cette année 1947 s'amorça alors l'engrenage de la décolonisation et surtout de la Guerre froide qui ont ensemble structuré la seconde partie du XXe siècle. L'Europe, coincée entre les deux « Grands », détruite par la guerre, vit sa puissance coloniale remise en cause et sa division entérinée par, d'une part, la politique américaine de containment du communisme et, d'autre part, la riposte politique soviétique.
1947 marque pour la France la sortie du provisoire avec la proclamation de la IV ème république, mais elle va aussi marquer le début d'une période de crises qui vont s‘inscrire dans ce contexte international.
Dans quelle mesure l'année 1947 est-elle une année de crises majeures qui marque un tournant dans l'histoire française mais aussi dans les relations internationales et qui annonce une nouvelle période tout aussi incertaine ?
L'année 1947 est en effet en France caractérisée par une crise politique qui annonce une crise sociale (I). Si la France connaît des difficultés intérieure, le climat international qui annonce la début de la guerre froide touche aussi la France et la fragilise. Ce sera alors le début d'une nouvelle ère (II) .
[...] La guerre froide impose une nouvelle majorité politique. L'économie française comme nous l'avons vu est en effet en pleine crise. Après les nationalisations qui ont marqué la Libération, l'État devenue maître des instruments essentiels qui conditionnent la reconstruction économique du pays, doit fixer sa stratégie. Celle-ci va prendre la forme de la planification par laquelle l'État fixa avec précision les objectifs économiques. A l'initiative de Jean Monnet, nommé commissaire au plan, est promulgué en janvier 1947 le plan de modernisation et d'équipement qui se fixe pour objectif de permettre la production de retrouver en 1948 son niveau 1929 et de le dépasser de 25% en 1950 (en fait le plan Monnet sera prolongé jusqu'en 1952). [...]
[...] Annoncé le 5 juin 1947, lors d'un discours à Harvard, le plan Marshall répondait à un enjeu politique et économique. Le but politique était d'empêcher que la paupérisation des nations européennes ayant payé un lourd tribut à la guerre, ne provoquât leur basculement dans le communisme L'annonce par les Etats-Unis, au début du mois de juin 1947, de cette aide économique et financière à l'Europe, perturbe la stratégie internationale de la France. Refusé par l'URSS et par les communistes européens, le plan Marshall provoque la rupture officielle entre les Grands, mais aussi entre les partis communistes et les autres. [...]
[...] Sans engagements politiques antérieurs, ces adhérents nouveaux se recrutent de plus en plus dans les milieux modestes (fonctionnaires, ouvriers, artisans et petits commerçants) Que faire de ce mouvement naissant ? De Gaulle croit pouvoir ébranler les partis politique. Ceux-ci ripostent en rejetant la double appartenance politique. De Gaulle tente alors d'intervenir au parlement en créant un groupe avec des députés sympathisants : c'est à nouveau l'échec. En octobre 1947, De Gaulle lance la RPF dans la bataille des élections municipales et obtient des résultats inespérés. En effet, le RPF recueille près de 40% des suffrages exprimés dans les villes. [...]
[...] La 4 mai, les communistes - députés et ministres- refusent d'approuver la politique de rigueur économique du gouvernement. Même si le tripartisme développe une conception assez vague de la solidarité ministérielle, le vote des ministres communistes crée une situation politique sans précédent dont le parti évalue mal la gravité symbolique. Le Président du Conseil, plutôt que de démissionner, préfère révoquer les ministres communistes le 5 mai 1947 et reconstituer un gouvernement axé un peu plus à droite. Cette démarche est approuvée par les instances de la SFIO qui semblent y voir une décision ponctuelle sans portée d'avenir, une péripétie politique plus qu'un tournant déterminant. [...]
[...] Pourtant, le 9 décembre, la CGT, contre toute attente, donne l'ordre de cesser la grève et de reprendre le travail. L'année 1947 est donc caractérisée par une crise intérieure qui plonge la nouvelle république dans l'incertitude et l'instabilité. Ces difficultés vont être renforcées par le contexte international qui va marquer le début d'une nouvelle ère pour la France définie par la politique extérieure. II / La France dans le nouvel ordre mondial L'entrée en guerre froide aggrave la rupture du tripartisme. [...]
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