Au lendemain de la guerre, l'Allemagne est considérée comme seule responsable du déclanchement du premier conflit mondial. C'est pour cette raison qu'en 1919, le Traité de Versailles lui impose des réparations considérables, à la fois en monnaie et en nature, réparations qui découlent de l'article 231 du Traité de Versailles. Elles sont fixées en 1921 à 132 milliards de Marks or, dont 52% pour la France, principal théâtre d'opération de la guerre.
Ces réparations gigantesques, qui s'étalent sur plusieurs générations, plongent l'Allemagne dans une crise financière sans précédent, à l'inflation sans cesse grandissante. Par ailleurs, 1923 correspond à une période de troubles, tant sur le plan social avec de nombreuses grèves, de nombreux soulèvements populaires, que sur le plan politique avec une agitation toujours plus importante des courants extrémistes.
[...] Les tentatives de putsch On peut citer deux tentatives successives de putsch en 1923. - la Reichswehr noire : Si l'armée du régime de Weimar, la Reichswehr, est limitée à hommes par les clauses du Traité de Versailles, le nombre de civils recevant plus ou moins une formation paramilitaire est bien supérieur. Ils forment ce qu'on appelle la Reichswehr noire Il s'agit tout d'abord des anciens combattants de la Grande Guerre. Réunis dans de nombreuses associations d'anciens combattants, ils constituent une réserve évidente de combattants potentiels déjà entraînés, souvent mus d'idées de revanche. [...]
[...] Le putsch hitlérien manqué de novembre 1923 marque la fin des agitations violentes. Jusqu'en 1933, il n'y eut plus de soulèvements. La fin de la résistance passive dans la Ruhr, la pression des Anglo-saxons sur la France pour qu'elle adopte une attitude moins farouchement exigeante en matière de réparations, l'intérêt des capitaux américains pour une économie allemande dégraissée et toujours favorisée par une main-d'œuvre abondante et disciplinée tous ces facteurs se combinant avec l'intelligence et le savoir-faire du docteur Hjalmar Schacht, à la fois banquier et économiste, permirent, à la fin de 1923, l'opération de stabilisation qui prit le nom de la nouvelle monnaie, la Rentenmark. [...]
[...] Ainsi, bien que la stabilisation mette un frein à la montée des mouvements hostiles au régime républicain, les forces républicaines essuient une défaite cuisante en 1925 : cette année-là, après le décès d'Ebert, le feld- maréchal von Hindenburg, toujours fidèlement dévoué à la maison impériale, est élu pour lui succéder à la présidence du Reich que la Constitution de la République a doté de pouvoirs considérables. Cette élection est symptomatique de la survivance des forces traditionnelles attachées au régime autoritaire. Sources Bibliographie - Le siècle des excès, de 1870 à nos jours ; P.Touchard, C.Bermond, P.Cabanel, M. Lefebvre ; PUF - Histoire du XXe siècle, tome 1 ; S. Berstein, P. Milza ; initial de HATIER - Histoire de l'Allemagne, des origines à nos jours ; J. Rovan ; SEUIL - L'Allemagne de 1870 à nos jours ; S. Berstein, P. [...]
[...] - bénéficiaires : Au contraire, d'autres bénéficie de cette hyperinflation. Tout d'abord, l'Etat se trouve particulièrement libéré de la totalité de ses engagements. Ensuite l'industrie produit à bas salaires et améliore ses exportations. Elle obtient des crédits d'investissement confortables et peu coûteux ; grâce à l'inflation, elle en rembourse une partie, payant en papier-monnaie devenu sans valeur. Dans cette conjoncture, d'habiles spéculateurs arrivent à cumuler des bénéfices gigantesques. Les bénéficiaires de l'inflation étaient les détenteurs de matières premières, de machines, de produits manufacturés, de produits alimentaires ou de devises étrangères. [...]
[...] La plupart ont en commun l'espoir d'une dictature nationale dans un Reich uni et se réclamant de Ludendorff réfugié à Munich. Mais d'accord avec eux sur l'antiparlementarisme, l'antisémitisme, et la nécessité d'une dictature nationale, existe dans cette extrême droite une tendance autonomiste, monarchiste, restée fidèle à la dynastie des Wittelsbach (ceux qui ont gouvernés la Bavière depuis le XIIe siècle), et qui se trouve au pouvoir avec von Kahr, chef du gouvernement local. A l'automne 1923, profitant des troubles qui condamnent le gouvernement à l'impuissance, von Kahr décide de rompre avec Berlin et s'octroie le titre de Commissaire Général de l'Etat : une division envoyée par le gouvernement Stresemann et conduite par von Lossow se met au service de von Kahr. [...]
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