De septembre 1814 à juin 1815, le Congrès de Vienne dessine les traits d'une nouvelle Europe, après la tourmente révolutionnaire, afin d'affaiblir la France et de réaliser un compromis équilibré entre les ambitions rivales des vainqueurs. La Restauration d'un ordre européen reposant sur la légitimité des souverains s'accompagne d'une politique contre-révolutionnaire fondée sur l'alliance du Trône et de l'Autel. Metternich, profitant de l'usure réciproque des influences rivales anglaise et russe, identifie peu à peu la diplomatie européenne aux intérêts de la maison d'Autriche. Le système fonctionne jusqu'en 1823, mais, à partir du Congrès de Vérone, les intérêts divergents des puissances au sujet des relations internationales le condamnent à une rapide disparition. Si l'année 1830 constitue donc une rupture, c'est avant tout dans le domaine politique qu'elle sera le plus constatable, particulièrement avec l'avènement des mouvements libéraux et nationaux en Europe occidentale.
Toutefois, cette rupture ne donne pas partout en Europe lieu aux mêmes résultats, et son existence réelle, de même que l'impact de ses conséquences, demeurent très imparfaits, ou ambivalents, puisqu'elle se solde aussi par un certain nombre d'échecs, qui rendent perceptible un renforcement de l'assise des gouvernements monarchiques en place en Europe centrale.
Finalement, l'année 1830 constitue peut-être seulement un premier ébranlement des consciences politiques à l'échelle européenne, mais qui est sous-tendu par une véritable rupture dans le domaine des idées et des arts. Car le romantisme est en lui-même une révolution, c'est-à-dire qu'il est à la fois renouvellement et opposition, et par conséquent souci de nouveauté, révélation d'une sensibilité propre à de nouvelles générations. Il se révèle à des degrés divers, et non simultanément, à travers l'art, la littérature et la musique, mais connaît des périodes charnières dans son développement : l'année 1830 en est l'une des principales. Pour affirmer ses goûts et imposer ses œuvres, cette génération nouvelle d'artistes va se livrer à de véritables « batailles », au cours desquelles la révolution politique et sociale devient le symbole d'une révolution plus générale des idées mêmes.
[...] Le gouvernement de C. Périer menace d'une intervention française si les Autrichiens ne se retirent pas. Cette proposition d'intervention de la France (on voit en elle, en 1830, la patrie de la Révolution) n'est pas sans inquiéter les souverains d'Italie, qui redoutent les insurrections. Or les libéraux ne sont qu'une faible minorité victime d'un morcellement politique. L'échec des insurgés rétablit l'absolutisme mais des écrivains comme Manzoni et Leopardi, de jeunes libéraux réfugiés à l'étranger (comme Mazzini, qui fondera le mouvement de la Jeune Italie vers 1833) illustrent l'idée d'une patrie italienne et romantique. [...]
[...] Le 31 juillet, la commission municipale nomme Louis-Philippe d'Orléans lieutenant général du royaume. Les départements, informés des évènements parisiens, se rallient au mouvement. Le trône étant vacant, le Duc de Broglie et Guizot rédigent en hâte un projet de révision libérale de la Charte et, le 7 août, Louis-Philippe est nommé Roi des Français, et la révision de la Charte votée. C'est un compromis dont les auteurs vont toutefois présenter des interprétations différentes, pendant dix-huit ans La Révolution de 1830 apparaît en fait comme une révolution à la fois libérale et nationale : la Monarchie de Juillet tient son nom d'une insurrection, et son souverain est roi des Français par la volonté nationale. [...]
[...] Les patriotes polonais, nombreux dans les cadres subalternes de l'armée, se révoltent. Le 21 novembre 1830, une insurrection triomphe à Varsovie. Un gouvernement provisoire, avec des nobles et des libéraux, est constitué sous la direction de Chlopicki, un ancien général de l'armée napoléonienne. Ce gouvernement compte sur l'aide française et essaie aussi de négocier une solution pacifique avec le Tsar. Devant le refus de Nicolas Ier d'engager la discussion, la Diète polonaise, le 25 janvier de l'année suivante, proclamera l'indépendance. [...]
[...] Les députés belges commencent à parler de séparation entre Belges et Hollandais. Lorsque Guillaume Ier envoie l'armée occuper Bruxelles, du 23 au 26 septembre 1830, les troupes hollandaises se heurtent à des barricades. Guillaume Ier fait appel aux souverains d'Europe contre la rébellion belge. Mais les patriotes s'organisent et espèrent l'appui des Français. Les troupes royales se retirent de Mons le 28 septembre, de Tournai, de Charleroi, de Liège le 6 octobre et, finalement, d'Anvers à la fin du mois d'octobre. [...]
[...] Des journalistes, directement visés par les nouvelles mesures, se réunissent dans les bureaux du National et, sous la direction de Thiers, rédigent une protestation. Le 27, la protestation se transforme en insurrection. Des tumultes éclatent contre l'armée royale commandée par Marmont. Dans la nuit du 27 au 28 juillet, les jeunes républicains étendent l'insurrection. Des barricades s'élèvent, dans les quartiers populaires de Paris, Faubourg St Marceau et Faubourg St Antoine. Le 29 juillet, les troupes de Marmont se replient, les autorités ont fui. Les combats de rue sont violents et meurtriers. Le peuple crie : A bas les Bourbons, vive La Fayette ! [...]
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