« Le fruit qui semblait si beau s'est décomposé une fois cueilli ». Cette phrase, issue de la Charte du peuple de 1838, illustre bien les avancées et les lenteurs de la démocratie représentative en Grande-Bretagne. En effet, l'Angleterre a dès 1215 avec la Magna Carta affirmé sa volonté de limiter la puissance royale. De même qu'au cours des XVIIIe et XIXe siècles, elle s'est attachée à proposer un modèle alternatif aux révolutions, celui des réformes progressives. Mais il convient ici de s'attarder sur le terme de modèle. En effet, il ne s'agit pas de se limiter à étudier la démocratie anglaise mais son impact sur le monde qui l'entoure dans le contexte historique de l'époque. Nous pouvons aller encore plus loin et nous demander si cet idéal est la réalité ou s'il n'y a pas des zones d'ombres dans cet ensemble si parfait.
Mais modèle a un autre sens, celui de l'organisation, de la mise en place de la démocratie représentative et il faut entendre pas là celle d'un système politique qui permet de déléguer le pouvoir à des représentants du peuple. Mais si la démocratie est, selon cette célèbre phrase de Lincoln, le « pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple », il convient de se demander si les conditions qui permettent aux citoyens anglais de déléguer leurs pouvoirs garantissent, en effet, le pouvoir au plus grand nombre. La période qui nous intéresse est celle du règne de la Reine Victoria, de 1837 à 1901.
On peut donc se demander si la démocratie anglaise sous la Reine Victoria est un modèle de délégation du pouvoir et si celui-ci a eu une influence sur le monde qui l'entoure.
[...] La modélisation de la démocratie représentative en Angleterre: le symbole d'une puissance en mouvement Le Parlement bicamériste force et faiblesse du pays Rôle du parlement : contrôler les actes du pouvoir royal, séparation stricte des pouvoirs entre parlement et roi, en tout cas sous la reine Victoria. - La chambre des Communes (chambre basse) : représente la souveraineté populaire : elle est élue au suffrage censitaire. Ses pouvoirs sont d'abord uniquement consultatifs et ne cessent de s'étendre. - La chambre des lords (chambre haute), composée des pairs nommés à vie, de pairs héréditaires et d'archevêques et évêques. Chambre conservatrice, elle exerce aussi un pouvoir judiciaire. [...]
[...] ) Le modèle britannique de démocratie représentative n'est pas appliqué dans ces colonies. Comment la Grande-Bretagne peut avoir la volonté d'exporter son modèle et d'en être réellement un si elle ne l'exporte pas dans ses territoires même ? Le cas particulier : la question irlandaise : symbole absolu des limites du modèle de démocratie représentative anglais : - 1829 : parlement vote l'émancipation des catholiques qui peuvent même en Irlande, accéder à un grand nombre de fonctions à condition de remplir les exigences de cens, de voter. [...]
[...] La présence de la Chambre des Lords, encore dotée à cette époque d'un certain pouvoir, apparaît également de plus en plus anachronique : rejet du Home Rule voté par l'assemblée représentative de la volonté nationale en 1893. Il faudra attendre le Parliament Act de 1911 pour voir leurs pouvoirs diminuer. - Droit de vote reste lié à la propriété ou à la location d'un logement et double vote. Exemples : les hommes d'affaires, les professeurs d'université ou le clergé anglican. Supprimé seulement en 1948. - Redistribution des circonscriptions ne fait pas disparaître totalement les inégalités entre l'Angleterre du Sud et celle nord-ouest. [...]
[...] Avec la France : L'électorat britannique est bien plus important en Grande-Bretagne en 1832 qu'en France en Espagne aux Pays-Bas, ce qui montre bien l'antériorité de la démocratisation GB. L'élargissement du suffrage plus que progressif : différentes étapes : 1848 aurait pu être une avancée par rapport à la Grande-Bretagne, mais finalement il y a sous l'empire napoléonien une utilisation aux fins des plébiscites. L'accès au droit de vote pour les femmes 1944 : l'épreuve de la Grande Guerre : en GB elles l'obtiennent alors qu'en France non. Avec les États-Unis : Aux États-Unis le modèle du bipartisme est le même : républicains / démocrates, bicaméralisme parlementaire. [...]
[...] Les pressions populaires se sont aussi développées dans les années 60. Les réformes sont aussi le résultat du jeu des partis politiques : c'est le prix pour rester au pouvoir. Il faut s'adapter aux nouvelles circonstances. Les réformes électorales pour l'élargissement du droit de suffrage et une meilleure répartition des sièges : Volonté d'élargir le corps électoral parce qu'il est injuste d'écarter du vote les hommes capables : Second Reform Act par Disraeli : - Diminue considérablement le cens : double l'électorat : presque 3 millions. [...]
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