En 1848, O'Connor, leader du mouvement chartiste, se soumet à la décision du Parlement qui interdit la manifestation populaire accompagnant la remise des pétitions en faveur notamment du suffrage universel. Cet échec final semble condamner le mouvement démocratique plaidant pour une plus large représentation. Pourtant, force est de constater que les revendications du chartisme sont toutes, à l'exception du renouvellement annuel du Parlement, devenues réalités en 1918. La transformation du système monarchique en une démocratie représentative, où les électeurs élisent leurs représentants qui exercent le pouvoir en son nom et dans le respect des droits fondamentaux, semble donc se heurter aux institutions parlementaires elles-mêmes, en décalage par rapports aux aspirations populaires. L'Angleterre de l'ère victorienne ne connaît cependant pas les révolutions politiques et sociales, qui agitent les autres pays européens de 1848 à 1918. Celles-ci semblent parées par les réformes graduelles entreprises par les gouvernements successifs.
Dans quelle mesure la superposition d'éléments modernes sur un cadre ancien et stable a-t-elle permis l'émergence d'un modèle de démocratie représentative de type consensuel ? (...)
[...] Conclusion : L'Angleterre victorienne n'est donc pas tant un modèle de démocratie représentative qu'un modèle capable de se réformer selon les nécessités politiques vers d'avantage de démocratie via la représentation du peuple. Cette conquête s'appuie sur l'intégration graduelle d'éléments politiques modernes, d'une part grâce à la mobilisation de plus en plus organisée politiquement des ouvriers, et d'autre part grâce au compromis des élites pour maintenir l'ordre et par la même assurer leur propre position dominante. Cette consolidation d'un Etat où les aspirations populaires entrent en ligne de compte a permis aux masses populaires de bénéficier surtout de réformes sociales, et seulement dans une moindre mesure d'une représentation politique à part entière, car, à la veille de la première guerre mondiale, seul 30% de la population totale a le droit de vote : la majorité des exclus restent les plus pauvres et les femmes. [...]
[...] vote plural et poids des élites (lord héréditaires)>>limites Scrutin majoritaire Influence des penseurs : John Stuart Mill : utilitarisme. Théorie qui est pour le SU. Mais une certaine peur de la démocratie (tyrannie de la majorité, et surtout peur d'une majorité non éduquée, ce qu'il prône est droit de vote des masses gouvernée par une élite culturelle et éduquée) Walter Bagehot : Constitution anglaise repose sur trois piliers essentiels : un élément monarchique, aristocratique, et démocratique. Pour lui une démo en Angleterre, en parallèle contrecarrée par aristocratie et monarchie. [...]
[...] > Le vieux monde résiste en s'opposant au courant de la démocratisation. La reine elle-même qualifiait Glastone de fou furieux et écrit à ses ministres sa Majesté ne veut ni ne peut être la reine d'une monarchie démocratique ; en une telle hypothèse, il faudrait trouver quelqu'un d'autre. B. Des éléments d'une démocratie sociale Les réformes sont aussi marquées par des législations sociales : égalité civile de l'employé et de l'employeur (1874, par le ministère Disraeli), garanties apportées au droit syndical et au droit de grève, intervention en faveur de la santé publique et des logements ouvriers. [...]
[...] Les ouvriers des villes ne doivent plus justifier de la propriété. L'électorat passe à de la population adulte, soit d'électeurs en 1867. -1868 : Des mesures analogues sont prises pour l'Irlande et l'Ecosse. -1871 : vote à bulletin secret par le ministère Gladstone (Whig) -1883 : loi sur la corruption qui limite les dépenses électorales des candidats. -1884-85 : La representation of the people Act, les ouvriers agricoles peuvent voter : établissement égalité entre ouvriers villes campagnes. - 1888 : élection des assemblées chargées de l'administration des régions les conseils de comtés ce qui existait déjà en ville dès 1835. [...]
[...] Paris : Armand Colin CHARLOT, Monica. Le système politique britannique. Paris : Colin WRIGHT D.G., Democracy and Reform, 1815-1885. Londres : Longman Ouvrages spécialisés la société anglaise : BEDARIDA, François. La société anglaise : du milieu du XIXe siècle à nos jours. Paris : Seuil, 1990. [...]
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