Dissertation sur Proudhon, Bakounine et Kropotkine; les trois théoriciens de l'anarchisme.
Dans ces trois théories anarchistes, la liberté promue par les anarchistes s'incarne à chaque fois davantage dans le social et le collectif. Malgré les différences dans les trois théories, ils partagent tous cette idée qui résume bien l'anarchisme libertaire; la liberté ne vaut rien sans l'égalité, l'égalité ne vaut rien sans la liberté.
[...] La religion n'a alors pour seul but que de maintenir les classes populaires dans la superstition et l'ignorance. Etat et religion fonctionnent ainsi de concert pour asseoir la domination de la classe bourgeoise. Au niveau économique, Bakounine défend une forme d'organisation dite “collectiviste” qui peut se résumer par la formule “à chacun selon son travail” et pour laquelle chaque individu doit être rétribué en fonction du travail qu'il a effectué, notamment par de la monnaie qu'il peut encore cumuler. Les associations de travailleurs doivent se faire librement et les échanges doivent échapper à toute centralisation. [...]
[...] Les travailleurs doivent devenir les propriétaires de leurs entreprises qui deviennent donc autogérées. C'est l'idée d'autogestion. Proudhon est donc contre la propriété comprise comme source de revenus sans travail mais il est pour ce qu'il appelle la possession; possession de ses moyens de production et des produits de son travail. Le pouvoir économique disparaît derrière l'autogestion, et partant, le pouvoir étatique peut s'évanouir dans la foulée. L'État, même avec le suffrage universel mis en place et un système représentatif, fait obstacle à la prise de conscience du peuple de sa capacité à produire ses propres règles. [...]
[...] Né au XIXe siècle, l'anarchisme est un courant de pensée qui renvoie à des théoriciens aussi divers que Proudhon, Bakounine, Kropotkine ou Stirner et qui n'ont pas vraiment la même manière de penser l'anarchisme. Mais tous les auteurs anarchistes ont pour point commun de refuser tout principe d'autorité ou de pouvoir, quel qu'il soit. Tel est le sens de la célèbre formule “ni Dieu ni maître” qui synthétise le refus de toute autorité religieuse ou politique. On s'intéresse aux trois théoriciens anarchistes “sociaux”, qui se distinguent des anarchistes “individualistes” comme Stirner. [...]
[...] Ainsi, avec l'autonomie ouvrière peut se développer l'autonomie politique. On n'a plus besoin de l'Etat ni de la religion qui endoctrine les individus et empiète sur leur liberté. Politiquement, les associations de travailleurs s'organisent en communes fédérées. Dans cette idée du fédéralisme, il n'existe aucune centralisation étatique, les associations de travailleurs discutent entre elles de manière horizontale. Pour les questions politiques qui débordent le contexte local, il peut toutefois se mettre en place des instances supérieures plus compétentes. Proudhon ne pense pas que la révolution sociale, qui doit changer la société, doit être politique; elle doit être sociale et économique. [...]
[...] Avec le deuxième grand théoricien, Mikhaïl Bakounine (1814-1876), l'anarchisme social se fait collectiviste et véritablement révolutionnaire. La liberté demeure la valeur fondamentale mais elle ne se construit pas de manière individuelle mais bien sociale. Les idées de Bakounine se définissent en rapport notamment avec la lutte théorique à laquelle il prend part contre Marx au sein de la première Internationale. La première Internationale ou Association Internationale des Travailleurs qui se crée en 1864, vise à fédérer les mouvements ouvriers à travers le monde. [...]
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