Ce tableau d'Eugène Delacroix, peint en 1824, sera notre point de départ pour étudier la question nationale grecque et son cheminement vers l'indépendance vis-à-vis des ottomans. Eugène Delacroix (1798-1863) est un des grands peintres français du XIXe siècle. On attribuerait sa paternité au prince de Talleyrand, l'homme du Concordat et du Congrès de Vienne. Delacroix se place dans le mouvement romantique, mais ce mouvement s'est politisé avec les années. Il produira donc nombre d'œuvres engagées politiquement et en rapport avec l'actualité de l'époque, telles La Liberté guidant le peuple en 1830.
Les Massacres de Scio s'inscrivent dans cette logique de dénonciation politique par un moyen, l'art. Tout comme Victor Hugo dans son poème « L'Enfant » (Les Orientales, 1829), Eugène Delacroix représente et dénonce les massacres perpétrés à Chios par les Ottomans en 1822, lors de la guerre d'indépendance grecque, également appelée la Grande Révolution, et qui débuta le 22 février 1821. On voit sur ce tableau quelques rares habitants grecs, abattus et incapables de résister au fier guerrier ottoman. Le tableau est partagé en deux : d'un côté la barbarie et l'inhumanité turques ; de l'autre l'humanité et le désespoir grecs. A cette époque, l'Empire Ottoman régnait en Asie Mineure et sur les Balkans, venant dangereusement côtoyer les territoires de l'Europe de la Sainte-Alliance. Etouffé par l'oppression, la répression et l'expansionnisme ottomans, l'hellénisme tente par tous les moyens de se faire entendre : soulèvements et mouvements révolutionnaires se multiplient. La Révolution entamée en 1821 par quelques hellénistes convaincus, pour défendre une identité nationale grecque, allait se solder par la création d'un état indépendant en 1830.
[...] Les Européens ne pouvaient pas rester indifférents au sort des Grecs, surtout dans une période d'effervescence révolutionnaire en France et d'essor des nationalismes et de la cause nationale en Europe. Tout au long de leur action révolutionnaire, les Grecs comptèrent sur un soutien européen, une vague de philhellénisme. Les actes de barbarie des ottomans inspirèrent les artistes et écrivains européens, qui s'empressèrent de les dénoncer, comme Eugène Delacroix dans Les Massacres de Scio. Le philhellénisme mobilisa tous les peuples européens, indépendamment des oppositions nationales, politiques ou religieuses. [...]
[...] Eugène Delacroix (1798-1863) est un des grands peintres français du XIXe siècle. On attribuerait sa paternité au prince de Talleyrand, l'homme du Concordat et du Congrès de Vienne. Delacroix se place dans le mouvement romantique, mais ce mouvement s'est politisé avec les années. Il produira donc nombre d'œuvres engagées politiquement et en rapport avec l'actualité de l'époque, telles La Liberté guidant le peuple en 1830. Les Massacres de Scio s'inscrivent dans cette logique de dénonciation politique par un moyen, l'art. [...]
[...] Nombre de populations grecques restent donc à l'extérieur des frontières de l'état. De plus, cet hellénisme ne serait que peu représenté à l'intérieur de la Grèce indépendante. De ce constat naît l'espoir d'une intégration nationale. La grande idée le grand hellénisme ou hellénisme majeur revient donc à faire correspondre territoire de l'état grec et zone d'influence de l'hellénisme. Le jeune état grec entre en guerre contre la Turquie en 1897 : mal préparé face à une armée turque soutenue par les allemande, il subit une défaite humiliante, et une grave faillite économique s'en suit. [...]
[...] Elle s'articule autour d'un mythe commun. Il n'y aurait aucune nécessité à ce que les éléments d'une conscience commune conduisent aux revendications nationalistes de la constitution d'un Etat indépendant. Toutefois, c'est bien ce qui s'est passé en Grèce : la répression ottomane fut l'élément déclencheur d'une conscience commune, de l'unité de situation de tout un peuple qui veut retrouver sa liberté et qui, pour ce faire, voit dans la cause nationaliste une solution. D'autre part, il convient d'analyser le contexte intellectuel et social de l'époque, pour comprendre comment ces idées nationalistes sont parvenues à s'imposer et à prendre corps dans la Révolution de 1821. [...]
[...] Après le refus d'Ioannis Capodastrias, c'est Alexandre Ypsilanti qui en assure la direction à partir de 1820. Éminent général de l'armée russe et aide de camp du tsar, il fait partie des Phanariotes, une classe de bourgeois grecs. Il est l'instigateur des actions révolutionnaires coordonnées dans la péninsule balkanique. L'organisation de la société grecque d'alors est d'une grande importance pour la compréhension du déroulement de la révolution. En effet, les intellectuels bourgeois s'opposent aux ecclésiastiques de l'Eglise orthodoxe officielle, qui sont les dépositaires du pouvoir ottoman. [...]
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