Cette dissertation, écrite dans le cadre d'un cours de licence intitulé "Religion, culture et identité", interroge les cadres encore imposés aujourd'hui par les trois grands monothéismes en ce qui concerne l'amour et la sexualité des pratiquants.
Elle répond ainsi à la problématique suivante : Quelle influence les trois monothéismes exercent-ils sur la vie affective et sexuelle des croyants ?.
[...] Période contemporaine : Amour et sexualité dans les trois monothéismes « Croissez et multipliez-vous » (Genèse 28). Si les trois grandes religions monothéistes que sont le judaïsme, le christianisme et l'islam n'ont pas accordé la même valeur impérative à cette injonction divine à la procréation, et s'il convient de ne pas amalgamer outre mesure procréation et sexualité, cette prescription témoigne de la place centrale accordée à ces notions au sein des textes dogmatiques communs aux trois religions. Amour et sexualité sont des notions étroitement liées à l'intime, au privé, à l'affectif et au biologique dans nos sociétés modernes. [...]
[...] L'encyclique Humanae Vitae, promulguée par le pape Paul VI en 1968 est à ce sens révélatrice de l'éloignement opéré entre positions ecclésiales et mœurs de la majorité. Alors que le curie pontificale réaffirme à cette occasion la finalité reproductrice de la sexualité et l'importance de son cadre conjugal, les sociétés occidentales connaissent dans le même temps une libéralisation sexuelle. Aujourd'hui, amour, sexualité, procréation et mariage tendent à se dissocier. La sexualité est désormais principalement orientée vers le plaisir, et elle précède bien souvent le mariage qui a perdu son caractère systématique. [...]
[...] Quelle influence les trois monothéismes exercent-ils sur la vie affective et sexuelle des croyants ? Au cours des siècles, les trois monothéismes ont toujours été soucieux de règlementer précisément la vie intime des fidèles Néanmoins, ces prescriptions sont parfois éloignées des pratiques réelles, voir obsolètes, tout particulièrement dans nos sociétés modernes (II). Judaïsme, christianisme et islam ont dès leur origine définit un cadre strict au sein duquel amour et sexualité s'accordent avec projet divin, permettant aux croyants de réaliser leur salut. [...]
[...] Véritable sacrement pour les catholiques depuis le 4e concile de Latran (1215), simple contrat pour les juifs et musulmans, le mariage est néanmoins porteur d'une symbolique forte, étant par exemple considéré comme un renouvellement de l'Alliance unissant Dieu au peuple d'Israël dans le judaïsme. En tant que tel, cet engagement obéit à plusieurs règles. Il consacre en premier lieu une relation unissant deux partenaires. Malgré l'acceptation de la polygamie masculine (sous réserve d'équité) dans la plupart des sociétés islamiques, le Coran valorise lui aussi la monogamie en vertu de la prescription faite par Mahomet à son frère désireux de prendre une seconde épouse : « Il ne peut y avoir qu'un seul cœur dans ta poitrine ». [...]
[...] Les autorités des trois monothéismes n'interdisent pas strictement la PMA, mais lui imposent des limites. Ainsi, le judaïsme interdit les mères porteuses et gamètes exogènes puisque dans la tradition juive la mère transmet la religion et le père le patrimoine identitaire au fœtus. De même, l'islam interdit l'utilisation de gamètes exogènes tandis que l'encyclique Donum Vitae, approuvée par Jean-Paul II en 1987 interdit la fécondation hors du corps. Les prises de position des autorités religieuses dans les comités éthiques scientifiques ont ainsi des implications légales et peuvent avoir un fort impact sur les consciences individuelles des croyants. [...]
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