Le rôle des États-Unis dans la construction européenne est peu connu, et pourtant ils furent bien actifs dans le processus d'intégration de l'Europe depuis la Deuxième Guerre Mondiale jusqu'à nos jours. Leur position vis-à-vis de cette unification a beaucoup évolué au cours du temps et en fonction des personnalités politiques à la tête du gouvernement. Pour comprendre l'implication américaine, il faut remonter à la période de la Deuxième Guerre mondiale jusqu'aux années 1950 car ces années auront marqué un tournant dans l'organisation mondiale.
La politique extérieure américaine fut marquée par une forte volonté d'isolationnisme après l'élection de Roosevelt à la tête du pays en 1933. Dès son discours inaugural du 4 mars 1933, il traduisit la nécessité d'orienter toute l'action du gouvernement fédéral vers l'action économique et intérieure. Selon lui, les États-Unis devaient rester neutres et libres de tout lien afin de défendre leur système économique, leur monnaie, etc.Concernant la situation mondiale de l'époque et les tensions existantes en Europe, il dira « Le gouvernement des États-Unis n'a pas d'intérêt en Europe et n'assurera aucune obligation dans la conduite des négociations présentes » (discours du 27 septembre 1938). Mais entre 1937 et 1940, il va repenser sa conception de politique étrangère. Une révolution s'est opérée dans sa pensée : l'isolationnisme et la neutralité ne suffisent plus à protéger l'Amérique, il faut, selon lui, un « effort concerté » et une « entreprise positive » des nations pacifiques. Progressivement, il va guider le peuple américain vers une politique moins neutraliste et prendre progressivement parti pour la Défense de la Démocratie, gravement menacée. L'ordre mondial devient donc une des priorités de la politique extérieure américaine et le conflit européen est au centre de l'attention.
[...] Pendant l'année qui suivit, les questions européennes furent laissées de côté. Il faudra attendre l'année 1941 avec la signature de la Charte de l'Atlantique, mais surtout l'entrée en guerre des Etats-Unis, suite à l'attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, pour que la question de l'organisation d'après-guerre redevienne un enjeu principal, car il est devenu évident qu'ils ne peuvent plus rester à l'écart des problèmes internationaux. Avec ce renouveau d'intérêts, le gouvernement américain décida la création d'un nouveau comité : Advisory Committe on Postwar Foreign Policy qui, comme son prédécesseur sera dirigé par Leo Pasvolski. [...]
[...] Il a des idées très arrêtées sur la forme d'unité que doit prendre l'Europe, il est pour lui d'un intérêt vital que l'Europe s'unifie pour maintenir la paix mondiale. Il faut construire une union forte dont le centre serait puissant afin d'éviter toute possibilité de la montée d'un gouvernement totalitaire en Europe. Dans ce contexte, l'Allemagne ne constituerait plus un danger, car elle serait totalement intégrée dans cette union et ne pourrait pas agir sans l'avoir consultée auparavant. Les autres membres de la commission se prononcent pour la plupart en faveur d'une fédération européenne. [...]
[...] Les Etats- Unis sont conscients qu'ils auront un rôle important à jouer en cas de victoire en tant que puissance militaire et économique. Ce comité examine deux solutions différentes pour la réorganisation de l'Europe d'après- guerre. Il envisage soit une organisation de l'Europe s'inscrivant dans le cadre d'une organisation mondiale, ou, comme le précédent comité, une juxtaposition de plusieurs groupes régionaux qui s'inscrirait, elle aussi, dans l'optique d'une organisation mondiale. Si les conclusions de ce Comité sur l'organisation du continent européen pour l'après-guerre sont assez floues, il ressort très nettement de leurs rapports qu'aucune union indépendante de l'Europe n'est envisageable, ils souhaitent la voir s'inscrire dans une organisation internationale (dans ce cas, il s'agit des Nations Unies) ce qui leurs permettrait de garder un certain contrôle. [...]
[...] Les Américains et les projets d'unité européenne durant la Deuxième Guerre mondiale Le rôle des États-Unis dans la construction européenne est peu connu, et pourtant ils furent bien actifs dans le processus d'intégration de l'Europe depuis la Deuxième Guerre Mondiale jusqu'à nos jours. Leur position vis-à-vis de cette unification a beaucoup évolué au cours du temps et en fonction des personnalités politiques à la tête du gouvernement. Pour comprendre l'implication américaine, il faut remonter à la période de la Deuxième Guerre mondiale jusqu'aux années 1950, car ces années auront marqué un tournant dans l'organisation mondiale. [...]
[...] Ce comité avait pour but d'étudier le problème des relations étrangères après la guerre. Son rôle, selon Roosevelt, est de limiter et de terminer la guerre, d'élaborer des projets pour l'ordre mondial de l'après-guerre et de renforcer la défense de l'hémisphère ouest. Ce comité limita son étude au seul continent européen dont il eut pourtant des difficultés à définir les frontières. Il en exclut dès le début la Russie, mais éprouve des difficultés à définir les frontières Sud et Nord, ne sachant trop que faire de la péninsule ibérique et des pays nordiques tels que la Suède, la Norvège et la Finlande ; tous les autres pays situés entre l'Océan Atlantique et la frontière russe sont pris en considération. [...]
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