De Gaulle annonce dans la première partie de son discours sa décision de remanier l'exécutif (lignes 1 à 9). Il s'attaque ensuite fermement à la désormais célèbre 'Chienlit', et ce, en stigmatisant avec insistance l'éventuel -et illusoire- danger que pourraient représenter les communistes pour la République (lignes 10 à 22). Il conclut enfin son discours par un appel à l'action civique sur un ton rappelant celui de l'appel du 18 juin 1940 (lignes 23 à 41)
[...] Le 2 mai, l'université de Nanterre ferme ses portes alors que l'agitation s'amplifie au sein de celles du Quartier Latin. La Sorbonne, marquée par de violents affrontements entre des étudiants issus de groupuscules d'extrême droite et des gauchistes, doit faire appel à la police afin de faire évacuer ses amphithéâtres le lendemain. Les étudiants grévistes arrêtés alors se voient condamnés à des peines de prison. Aussi se dressent des barricades dans le Quartier Latin. Des bagarres éclatent le 3 mai autour de la Sorbonne. [...]
[...] Ainsi seraient-ils responsables de la situation de désordre que connaît le pays. De la ligne 16 à 22, il dresse un tableau dramatique de la situation où certains entendraient bâillonner le peuple français tout entier (lignes 16 et l'empêcher de s'exprimer (ligne de vivre étudier et de travailler (lignes 18 et 19). En fustigeant ainsi les dix millions de grévistes, de Gaulle se pose de fait en défenseur de l'ordre comme de la liberté. C'est dans cette condamnation univoque, renforcée par un ton de voix que l'on devine énergique et le rythme ternaire dont il est coutumier, que doit se retrouver une grande part de la population qui ne partage pas les aspirations révolutionnaires ou de justice sociale de la majorité des grévistes. [...]
[...] Aussi, dans les faits, les communistes ont participé dans l'ensemble au mouvement de grève comme aux occupations d'usines. Ils n'en sont en revanche jamais pas à l'origine. On pourrait également arguer que les centaines de milliers de manifestants du 29 mai ne se dirigent pas, contrairement à ce que pourrait suggérer de Gaulle, vers l'Elysée (certains appellent simplement à la formation d'un gouvernement populaire dont nul ne comprend très bien ce qu'il signifie). Les communistes de Rochet, conformément aux directives de Moscou, n'ont jamais eu au cours du mois de mai la volonté de prendre le pouvoir. [...]
[...] Conclusion L'intervention du 30 mai semble être un important succès pour de Gaulle. Le soir même de l'allocution, des milliers de militants gaullistes à l'enthousiasme et au courage réanimés organisent dans la France entière des défilés. La manifestation des Champs-Élysées en est un exemple spectaculaire : 500000 personnes, dont Malraux, Debré ou Schumann, répondront à cet appel. Aussi marque ce discours le début du reflux du mouvement de mai. Grèves et occupations d'usine cesseront en effet progressivement au cours du mois de juin. [...]
[...] On peut ainsi penser que le chef de l'Etat ne croit pas en l'idée selon laquelle le PCF serait le premier responsable de la crise de mai, ou que ses membres aspirent à prendre le pouvoir par les armes. L'analyse de Jean Lacouture peut s'avérer ici éclairante : Gaulle] sait qu'il n'y a pas pour lui de meilleure cible quand il s'agit de rassembler les foules sur son nom Lignes 23 à 41 Le dernier mouvement de l'allocution de de Gaulle est toute aussi véhémente dans sa forme que la partie précédente. [...]
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