Le document que je vais étudier s'intitule l'alliance franco-russe, le texte de la convention militaire signé en août 1892 par les généraux Obroutchev et de Boisdeffre est ratifié par le tsar Alexandre III et par le gouvernement français. Cette décision, tenue secrète, consacre le premier rapprochement diplomatique durable entre la Russie, empire autocrate, et la France, fille de la Révolution. L'aboutissement fut néanmoins long, la première étape fut représenté par un échange de lettres entre le chancelier Russe Giers et son ambassadeur à Paris : Ribot. L'Europe a été surprise par ce rapprochement qui se manifeste lors de la visite de l'escadre française à Cronstadt en 1891 car les relations entre la Russie et la France, avant 1887, reposent sur peu d'éléments. La France et la Russie forment les deux extrémités de l'Europe, et leurs contacts diplomatiques demeurent limités par la politique européenne du chancelier allemand, Otto Von Bismarck. Parallèlement, la perception de la Russie par la France reste jusqu'au dernier quart du XIXe siècle double : d'une part, celle d'une puissance militaire et politique intégrée dans le jeu diplomatique européen, d'autre part, une perception artistique et littéraire quasi inexistante. Malgré leurs différences ce rapprochement franco russe s'inscrit dans un contexte européen particulier : la démission de Bismarck en 1890 qui avait toujours à la fois l'alliance autrichienne et l'appui russe laissa sa place à Guillaume qui voulait une attitude plus nette en faveur de l'Autriche provoquant ainsi le non renouvellement du traité germano russe. Seule, la Russie se rapproche ainsi d'une France isolée. Ainsi née d'une volonté française, cette convention de 1892 se présente comme le symbole d'une nouvelle alliance franco russe qui dessine un nouvel équilibre européen. On peut dès lors se demander en quoi cet accord militaire contre nature dicté par les impératifs de la politique internationale était destiné à prévenir la guerre ? Pour bien comprendre cela on va voir dans une première partie les origines qui ont conduits à la conclusion de cette alliance, ensuite on va voir en quoi elle a pour but de prévenir une guerre et enfin on va étudier le fait que cette alliance est avant tout un accord militaire qui se doit d'être totalement efficace.
[...] Peu à peu cependant, les nécessités politiques l'emportèrent tandis que les liens économiques et financiers des deux pays se renforçaient, les investissements français imposant à partir de novembre 1888 leur prééminence sur le marché russe à l'affût de capitaux. A l'été 1891, le rapprochement bilatéral prit la forme d'un rapprochement diplomatique. L'Allemagne avait fait un mauvais calcul pensant une entente franco-russe impossible. La Russie va changer d'avis car : Ses ambitions à l'égard des détroits nécessitent un appui en Europe. [...]
[...] Un revirement très net apparaît à partir de 1899, lorsque le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Théophile Delcassé, arrivé en juin 1898 au Quai d'Orsay, donne à l'alliance une nouvelle impulsion. Ce dernier fait de l'alliance franco-russe une carte majeure de la diplomatie française en Europe. À partir de 1900, les rencontres entre les deux chefs d'état-major ont lieu de manière régulière, conformément à l'esprit de l'article IV. C'est sous l'impulsion de la France que la convention fait l'objet d'une mise au point, sept ans après sa rédaction. [...]
[...] Autrement dit, la genèse de l'alliance franco-russe se fonde sur la faillite du "système" diplomatique que le chancelier allemand, Otto Von Bismarck, impose à l'Europe depuis dix-neuf ans. Mais, que ce soit du côté russe ou français, il y a un adversaire commun : c'est l'Allemagne. Un adversaire commun : l'Allemagne Dans cette convention, même si la Russie et la France craignent toutes les deux les forces de la Triplice, un ennemi est mit au premier rang : l'Allemagne puisque toujours dans le premier article, on peut y voir la Russie emploiera toutes ses forces disponibles pour attaquer l'Allemagne et la France emploiera toutes ses forces disponibles pour combattre l'Allemagne Pour comprendre cela, il faut encore une fois se référer aux systèmes bismarckiens puisque dans ces systèmes comme je l'ai dit l'Allemagne soutiendrait l'Italie ou l'Autriche en cas de conflit elle serait donc la puissance principale à combattre. [...]
[...] L'alliance franco-russe (1892) Introduction Le document que je vais étudier s'intitule l'alliance franco-russe, le texte de la convention militaire signé en août 1892 par les généraux Obroutchev et de Boisdeffre est ratifié par le tsar Alexandre III et par le gouvernement français. Cette décision, tenue secrète, consacre le premier rapprochement diplomatique durable entre la Russie, empire autocrate, et la France, fille de la Révolution. L'aboutissement fut néanmoins long, la première étape fut représentée par un échange de lettres entre le chancelier Russe Giers et son ambassadeur à Paris : Ribot. [...]
[...] Mais malgré cet esprit revanchard de la France envers l'Allemagne, il faut savoir que cette convention est purement défensive et elle ne nourrit pas du tout cet esprit puisque l'alliance est strictement défensive dans le sens où elle interdit implicitement une initiative française de revanche pour reprendre les territoires perdus. La Russie ne soutiendrait donc la France qu'en cas d'attaque de l'Allemagne ou d'un des membres de la Triple alliance soutenue par l'Allemagne. Mais pourquoi la France envisage-t-elle d'être attaquée par l'Allemagne ? La rivalité franco-allemande avait pris dès les années 1870, dans la perspective de la revanche, une coloration technique et militaire : les progrès se répandent de part et d'autre de la frontière en matière d'armement individuel ou d'armement collectif. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture