Bien qu'ils ne constituent pas le groupe le plus nombreux des migrants en France au XIXe siècle à l'inverse des Belges ou des Italiens qui occupent les premières places, les Allemands n'en reste pas moins dans le début des années 1820 la première immigration économique de masse.
Comme la plupart des étrangers en France, ils ont quitté leur pays d'origine par nécessité : certains pour ne pas mourir de faim à l'image des paysans et des artisans et d'autre, certes moins nombreuse, mais qui ont leur importance, pour échapper à la répression c'est-à-dire les intellectuels, les écrivains et les penseurs politiques comme Karl Marx.
Le choix de la France comme point de chute n'est pas un hasard, car à l'époque, depuis la fin des guerres napoléoniennes, c'est un des rares pays qui « défend les idées de la liberté » et qui offre du travail pour deux raisons : le début de l'industrialisation et surtout le manque de main d'œuvre car la population française augmente moins vite que celle de ses voisins européens.
Cependant à la différence des autres ressortissants cités précédemment, la présence des Allemands en France va dépendre de deux événements majeurs du XIXe à savoir une crise politique déclenchée par les mouvements libéraux en 1848 et une crise diplomatique qui débouchera sur un conflit armé entre Napoléon III et Bismarck.
En quoi la présence des ressortissants allemands sur le sol français a-t-elle été fonction des Révolutions de 1848 et de la guerre de 1870 ?
[...] Le changement par rapport à la première vague de migrants va se situer au niveau des réfugiés politiques. La France sous le Second Empire et déjà sous la IIe République n'en veut plus. En plus d'être un fardeau financier, le gouvernement les considère à travers leurs idées comme de dangereux agitateurs responsables des troubles de 1848 et n'hésite plus à les arrêter et à les expulser : c'est le cas de Marx en qui est expulsé en août 1849. Paris, au profit de Londres, n'est plus la destination des exilés politiques allemands. [...]
[...] Les Allemands sur le sol français (chiffres de 1866) ne sont plus des travailleurs immigrés, mais des ennemis de la nation. Après la défaite de Sedan, ils sont expulsés de Paris à l'approche des Prussiens. Les autorités veulent ainsi éviter d'avoir l'ennemi dans leur dos ; seuls ressortissants qui ne peuvent faire le voyage restent dans la capitale c'est-à-dire ceux qui ne peuvent payer leur retour, mais aussi ceux qui en sont physiquement incapables c'est-à-dire les vieux ou les malades. [...]
[...] Au lendemain de la défaite Depuis l'humiliation un puissant chauvinisme règne en France. La haine se dirige entre autres dans ce contexte de nationalisme contre les ressortissants allemands qui n'hésitent pas, pour échapper au pire, à se faire naturaliser ou à franciser leur nom, d'autres se faisaient passer pour des Suisses ou des Autrichiens. Cependant contrairement à ce qu'on pourrait penser l'immigration reprend, à la différence qu'elle est moins forte et plus féminisée qu'auparavant : il faudra 40 ans pour que le nombre de ressortissants soit le même qu'en 1866 et à Paris jusqu'à la Première Guerre mondiale on dénombrera environ Allemands dont de femmes. [...]
[...] Pourquoi avoir peuplé l'Algérie d'Allemands ? Étant donné que les Français étaient réticents à y aller, grâce à la coopération entre les autorités allemandes et françaises on faisait d'une pierre deux coups : on se débarrassait des Allemands les plus pauvres en les envoyant peupler les colonies : dans certains départements comme Alger, Oran et Constantine les Allemands représentaient un tiers des colons Européens. La fin de la guerre mettra fin à ces mesures exceptionnelles, mais ne pourra empêcher la haine française envers les Allemands de persister. [...]
[...] 1820-1848, les premiers migrants les travailleurs Au début des années 1820 on dénombre environ Allemands en France, cette présence s'intensifie très vite, car en 1848 ils sont plus de dont un bon tiers dans la seule ville de Paris. Parmi ces immigrés temporaires, on trouve des paysans qui ont été touchés dans leur pays par une crise de l'agriculture. On les appelle aussi les migrants de la faim À partir des années 1830 et surtout dans les années 1840, on les retrouve de plus en plus dans le secteur industriel en qualité d'ouvriers non-qualifiés. [...]
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