La création de la Société des Nations en 1919 avait suscité l'espoir qu'elle permette d'assurer une paix durable, mais elle devait se révéler impuissante à limiter les velléités expansionnistes d'une Allemagne devenue nazie. Les textes que nous allons étudier renvoient chacun à l'un de ces deux moments des rapports entre l'Allemagne et la SDN. Le premier est en effet le célèbre discours prononcé le 10 septembre 1926 par Aristide Briand, ministre français des Affaires Etrangères devant l'Assemblée de la SDN à l'occasion de l'entrée de l'Allemagne dans l'organisation, le second un discours prononcé par Hitler devant le Reichstag le 20 février 1938.
Ces deux personnages ayant dirigé la politique extérieure de leurs pays pendant un temps relativement long (1925-1932 pour Briand,1933-1945 pour le " Führer "), nous pouvons essayer de dégager en quoi ces textes peuvent rendre compte des changements intervenus dans les relations internationales.
En effet à la " sécurité collective " voulue par Briand s'oppose la " Weltanschauung " de Hitler.
[...] De même, la remilitarisation de la Rhénanie est mars 36) présentée comme une mesure défensive. La SDN est en effet accusée de menacer les intérêts allemands, car il s'agit d'une organisation " pour la défense de l'injustice du traité de Versailles "(art 10 : protection de l'intégrité territoriale), ce qu'il explique par son " origine Le réarmement allemand doit permettre de " faire face nous-mêmes " . se double d'un rapprochement avec les autres dictatures Rapprochement entamé à l'occasion de la " guerre d'Abyssinie " entre l'Italie et l'Ethiopie (nov 35 mai 36) où la SDN a condamné l'agresseur italien octobre)) mais les sanctions furent trop timides, bien que l'Ethiopie ait été membre de la SDN. [...]
[...] L'Allemagne et la SDN dans l'entre-deux-guerres Introduction La création de la Société des Nations en 1919 avait suscité l'espoir qu'elle permette d'assurer une paix durable, mais elle devait se révéler impuissante à limiter les velléités expansionnistes d'une Allemagne devenue nazie. Les textes que nous allons étudier renvoient chacun à l'un de ces deux moments des rapports entre l'Allemagne et la SDN. Le premier est en effet le célèbre discours prononcé le 10 septembre 1926 par Aristide Briand, ministre français des Affaires Etrangères devant l'Assemblée de la SDN à l'occasion de l'entrée de l'Allemagne dans l'organisation, le second un discours prononcé par Hitler devant le Reichstag le 20 février 1938. [...]
[...] s'accompagne d'une apologie de la force Assimilation de la force et de la justice : " nous aurions considéré comme plus juste ( . ) d'avoir plus de compréhension pour les intérêts vitaux de l'Italie " : théorie raciale de l'espace vital (Mein Kampf), de la loi de la nature etc . De plus, " celui qui ne veut pas se battre dans ce monde de lutte éternelle ne mérite pas de vivre "(Mein Kampf), donc ces peuples " que le malheur conduit à s'appuyer sur la SDN et à lui faire confiance comme l'avait fait l'Ethiopie, sont méprisables d'autant que leur démarche est inefficace soutien tangible " " aide réelle face à une politique visant à instaurer des " états de fait indiscutables " Ce mépris s'applique également aux démocraties libérales (qui n'ont réagi que verbalement à ses coups de force), dont il suggère (pas le sens premier) qu'elles suivent une " politique de l'autruche dont il s'efforce de rassurer les opinions pacifistes (Peace ballot de GB) " L'Allemagne est résolue à s'imposer des limites prudentes . [...]
[...] Sa réalisation : échec de la Widerstands politik, plan Dawes, remplacement des dirigeants (Briand, Stresemann). Conférence de Locarno (oct 1925) puis après l'évacuation de Cologne dépôt de la demande le 8 février 26, adoption par le Conseil le 8 septembre. Ce qui explique que Briand parle " des champs de bataille de l'Europe (et pas de France) ",qu'il mette sur le même plan " les mêmes peuples qui se heurtaient ",sans raviver la question de la responsabilité de la guerre 2 - . [...]
[...] se conjuguent avec la faiblesse des moyens d'arbitrage Absence de réelle force répressive (rejet en 19 de la proposition de Bourgeois concernant une armée internationale) : principale difficulté pour le droit d'être la " consécration de la justice " Nécessité de l'unanimité dans la plupart des cas et sensibilités exacerbées, comme le prouve le retrait du Brésil que Briand passe sous silence. T : ce discours de Briand marque donc une détente spectaculaire mais fragile, basée sur la sécurité collective. Elle devait ne pas résister à la prise du pouvoir par Hitler qui développe quant à lui une politique agressive fondée sur une autre vision des relations internationales. II. Une logique de guerre A. Une politique agressive . L'obsession " sécuritaire " . [...]
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