Les réactions de la Grande-Bretagne, souvent explicables par rapport à la politique allemande ont été longtemps considérées comme des erreurs historiques. Beaucoup de conservateurs britanniques ont notamment tenté de décrédibiliser les travaillistes en montrant qu'ils avaient empêché le réarmement. En réalité, les responsabilités sont beaucoup moins tranchées, d'autant qu'il serait faux d'affirmer que l'Angleterre ne s'était pas préparée à la guerre – certainement insuffisamment-. Quelles sont les oppositions, les tentatives de rapprochement, les évolutions dans les logiques de guerre et de paix entre 1933 et 1940 de l'Allemagne et de la Grande-Bretagne ?
De 1933 à 1935, l'apaisement britannique prime, alors que la politique extérieure de l'Allemagne est encore largement en transition (I). De 1935 à 1937, face aux coups de force hitlériens, l'Angleterre débute le réarmement, et ne réussissant pas à obtenir un accord avec Londres, Hitler se tourne vers les dictatures (II). Enfin, de 1938 à 1940, les dernières tentatives de paix sont des échecs qui prennent une couleur dramatique à la lumière des développements ultérieurs et les deux pays vont à l'affrontement (III)
[...] En 1933, l'Allemagne comme la Grande-Bretagne refusent la guerre et affirment leurs ambitions pacifistes. En 1940, les deux pays ne peuvent plus reculer, et acceptent l'inéluctabilité du conflit frontal. On a longtemps, sous l'influence de l'explication intentionnaliste de la guerre à savoir que les objectifs de guerre totale et d'expansion sont voulus par Hitler dès le départ opposé deux logiques : une Grande- Bretagne pacifiste, prête à tous les renoncements, et une Allemagne belliqueuse, prête à tous les coups de force. [...]
[...] Cela ne doit pas être considéré comme une outrance venant d'un journal qui a soutenu le fasciste Mosley, car en 1937, Lord Halifax, porte-parole du gouvernement soutien la même chose en considérant que L'Allemagne peut être à bon droit considérée comme le bastion de l'Occident contre le bolchevisme. Cette même volonté de contrer l'URSS pousse la Grande- Bretagne à reconnaître Franco dès février 1939. Le pacifisme de la Grande- Bretagne est donc à relativiser, même si la volonté d'apaisement est réelle. Objectifs de guerre de Adolf Hitler et double jeu La période allant de 1933 à 1935 est avant tout une période de transition en matière de relations internationales pour l'Allemagne. [...]
[...] Le 27, le monde se croyait en guerre. Le 29, Chamberlain pense avoir sauvé la paix. Mais l'illusion ne dure pas longtemps. En acceptant l'annexion pure et simple des Sudètes, Français et Britanniques montrent à Hitler leur faiblesse, or toute la politique étrangère de Hitler est question de force et uniquement de cela. Au final, le 15 mars 1939, il envahit la Tchécoslovaquie. La Bohême et la Moravie devenant alors de simples protectorats. Le 22 mars, Hitler force la Lituanie à lui céder le port baltique de Memel. [...]
[...] Les discussions préliminaires ont lieu jusqu'à la fin juillet. Mais le jeu de la Grande-Bretagne n'est toujours pas clair à cette époque. Beaucoup d'interrogations pèsent en effet sur l'entrevue entre un haut fonctionnaire allemand, Wohlthat et Horace Wilson, conseiller et proche de Chamberlain à Londres en juillet 1939. Wilson aurait proposé à Wohlthat un partage commercial de l'Afrique et de l'Europe entre l'Allemagne et la Grande-Bretagne. Or, c'est précisément cette volonté d'apaisement naturelle, qui pousse Hitler à penser qu'il vaut mieux chercher la neutralité de l'URSS. [...]
[...] Alors que les systèmes commerciaux et économiques mènent progressivement à la guerre l'Angleterre tente de sauver la paix par de nouvelles concessions Chaque pays sait désormais que l'épreuve de la guerre est imminente et le jeu s'ouvre à l'URSS, dont les deux pays cherchent l'alliance. Des systèmes économiques qui conduisent à la guerre ? À partir de la fin des années 1930, les réponses apportées à la crise économique entraînent un cloisonnement des économies –depuis la conférence d'Ottawa en Grande-Bretagne-. Cependant, la Grande-Bretagne, fidèle à sa tradition continue ses échanges commerciaux avec l'Allemagne. Cette dernière reste en effet en 1938 l'un des meilleurs clients de l'Angleterre. [...]
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