« L'Europe ne se fera pas d'un seul coup, ni dans une construction d'ensemble: elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait. Le rassemblement des nations européennes exige que l'opposition séculaire de la France et de l'Allemagne soit éliminée. » Ainsi s'exprime Robert Schuman le 9 mai 1950. La déclaration Schuman, du nom du ministre français des affaires étrangères, marque un tournant dans la construction européenne, basée sur la réconciliation franco-allemande. Elle intervient après les deux guerres mondiales qui ont marqué la première moitié du XXe siècle, ce dernier débutant réellement en 1914. L'Allemagne et la France, deux pays voisins, se sont affrontées dans ce que l'on a appelé la « guerre civile européenne » qui a eu pour conséquence des pertes humaines et économiques considérables. Malgré cette opposition et malgré deux visions différentes de l'Europe, entre une Allemagne plus tournée vers l'extérieur et une France plus protectionniste, ces pays sont le « moteur de la construction européenne », les membres fondateurs de la première Communauté européenne qui aboutit, à la fin du XXe siècle à une union monétaire avec l'arrivée de l'euro en 1999. Ces deux pays ont vu leurs frontières communes se déplacer au niveau de l'Alsace-Lorraine en particulier et l'Allemagne n'a retrouvé sa pleine souveraineté qu'en 1989. On est donc passé d'une Europe déchirée à une Europe unie, d'une Europe affaiblie à une Europe prospère. Ainsi, comment l'Allemagne et la France ont-elles pu surmonter les difficultés du début du siècle pour aboutir à un projet commun, l'Union européenne ?
[...] L'idée de la Politique agricole Commune (PAC) voit également le jour à Messine (elle est mise en place en 1962). Le 14 septembre 1958 intervient la rencontre à Colombey du général de Gaulle et de K. Adenauer qui déclare : Nous avons la conviction que la coopération étroite de la RFA et de la RF [République française] est le fondement de toute œuvre constructive en Europe Les avis divergents au sujet du Comité économique et social. La France souhaite une harmonisation sociale de l'Allemagne. [...]
[...] Pendant cette période, la France instaure la crise de la chaise vide (juillet 1965 - janvier 1966), elle ne siège plus aux sommets européens, car les négociations sur le financement de la Politique Agricole Commune (PAC) ont été rompues et à cause de deux réformes. L'une sur le renforcement des compétences du Parlement européen et de la Commission par le financement de la PAC, et l'autre sur les modalités de vote au Conseil des ministres qui passe de l'unanimité à la majorité qualifiée. L'Allemagne au contraire soutient ces deux réformes. [...]
[...] L'Allemagne et la France au XXe siècle, deux projets pour l'Europe ? L'Europe ne se fera pas d'un seul coup, ni dans une construction d'ensemble: elle se fera par des réalisations concrètes créant d'abord une solidarité de fait. Le rassemblement des nations européennes exige que l'opposition séculaire de la France et de l'Allemagne soit éliminée. Ainsi s'exprime Robert Schuman le 9 mai 1950. La déclaration Schuman, du nom du ministre français des affaires étrangères, marque un tournant dans la construction européenne, basée sur la réconciliation franco-allemande. [...]
[...] Robert Schuman et Jean Monnet, considérés comme les pères de l'Europe proposent de mettre en commun les productions de charbon et d'acier de la France et de l'Allemagne. L'idée sous-jacente est que la coopération économique entre les deux pays anciennement rivaux empêchera toute nouvelle guerre. Cette coopération est par ailleurs ouverte aux autres pays d'Europe. Le 18 avril 1951 la Communauté du Charbon et de l'Acier (CECA) est instituée par le traité signé à Paris par la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, et la RFA. C'est à partir de cette époque que les relations franco-allemandes deviennent le moteur de la construction européenne. [...]
[...] En effet, l'Allemagne est la première puissance économique européenne et le pays le plus peuplé d'Europe. Malgré ce statut, la France et l'Allemagne ont des entreprises communes et des prises de position politiques communes. Ainsi, les relations entre la France et l'Allemagne ont subi une évolution crescendo au service de l'Europe durant le XXème siècle. Ennemis pendant les deux Guerres mondiales, ils alimentent une haine de l'autre pendant quarante ans, du traité de Versailles aux crimes nazis, dans une Europe déchirée. [...]
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