« Le 11 novembre à 11 heures, le feu était arrêté sur tout le front des armées alliées. Un silence impressionnant succédait à cinquante-trois semaines de bataille. Les peuples pouvaient entrevoir le rétablissement de la paix dans le monde.». Ainsi, le général Foch décrit le « Cessez-le-feu » du 11 novembre 1918, mettant fin aux combats franco-allemands dans le cadre de la Première Guerre Mondiale. En effet, cet armistice signé entre les Français et les Allemands à Rethondes permet d'achever une guerre d'un caractère inédit, puisqu'il s'agit de la première à être mondiale et à être totale, c'est-à-dire à mobiliser l'ensemble des Nations dans l'effort de guerre, aussi bien sur le front qu'à l'arrière, commencée en 1914 et qui s'étend alors sur quatre années.
Par cet armistice, l'Allemagne se voit donc contrainte de rendre les armes, en attendant le traité de paix définitif. Après des négociations au cours de la Conférence de paix de Paris entre les quatre puissances victorieuses de la guerre que sont la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et les Etats-Unis, ce dernier est signé le 28 juin 1919. Il s'agit du traité de Versailles, prévoyant le désarmement de l'Allemagne, grande perdante de la guerre, dans le but de conserver la paix en Europe. Ce traité traduit, avec la Société Des Nations créée en 1920, une forte volonté de la part des États européens de ne plus revivre de guerre. S'est ainsi forgée l'expression de la « Der des Ders », pour désigner le profond désir de paix au sein de l'Europe à l'issue de la Première Guerre Mondiale.
Pourtant, si ce traité est le fruit des conceptions respectives de la paix des puissances victorieuses, ce dernier porte en lui les germes d'un second conflit mondial dû à la colère d'une Allemagne humiliée. Ainsi, en quoi la défaite de 1918 a-t-elle fait l'objet d'un profond malentendu entre les puissances victorieuses et l'Allemagne et en quoi cette dernière a-t-elle été meurtrie par les clauses d'un traité rendant difficile le maintien de la paix ?
[...] En effet, c'est la révolution bolchevique qui permet à l'Allemagne de sortir de la guerre. Depuis début novembre 1918, les grèves, campagnes pacifistes et insurrections se multiplient pour réclamer le départ de l'Empereur Guillaume II ainsi que l'arrêt des combats. Ce mouvement, débutant à Kiel le 3 novembre 1918, où les marins refusent de sortir du port pour livrer une bataille de l'honneur, est au départ non politisé, mais gagne ensuite le monde ouvrier ainsi que les autres provinces allemandes, pour s'étendre alors sur l'ensemble du territoire allemand. [...]
[...] C'est ainsi que les vainqueurs désignent l'Etat-Major allemand comme l'Etat responsable de tous les maux, puisqu'il est entendu que «l'Allemagne paiera». Ainsi en résulte un profond contraste entre la conception allemande de la fin de la guerre, et celle des alliés. Si ce traité concerne en effet l'Allemagne, la délégation allemande n'est pourtant convoquée à Versailles que le 30 avril 1919, soit quatre mois après le début des négociations. En effet, il est négocié entre janvier et juin 1919 entre la Grande-Bretagne, l'Italie, les Etats-Unis et la France. [...]
[...] Ensuite, pour cibler la situation de l'Allemagne, les clauses du traité de Versailles et la difficile mise en place de la République de Weimar, j'ai utilisé l'ouvrage de Serge BERSTEIN et Pierre MILZA, L'Allemagne de 1870 à nos jours, (aux éditions Armand Colin, 2000). J'ai trouvé cet ouvrage très complet, puisqu'il m'a permis de cerner rapidement en quoi le traité de Versailles portait en lui même les germes d'un nouveau conflit mondial. J'ai en revanche peu utilisé les ressources numériques, que j'ai trouvées assez pauvres à ce sujet. Je me suis donc très peu servie d'Internet pour réaliser cette dissertation, à savoir juste pour désamorcer le sujet et faire ainsi une recherche préliminaire avant de trouver les ouvrages cités ci-dessus. [...]
[...] La délégation allemande rejette alors presque toutes les clauses des alliés, mais ces contre-propositions sont toutes repoussées par les vainqueurs. Ainsi, la version définitive du traité est présentée à la délégation allemande le 16 juin, date à laquelle les puissances victorieuses menacent l'Allemagne de reprendre les opérations militaires si cette dernière n'accepte pas l'intégrité du traité. L'Allemagne est donc victime d'un ultimatum de la part des vainqueurs, et se voit contrainte d'accepter le traité sous peine de devoir reprendre les armes. Le 22 juin, l'Assemblée de Weimar vote alors l'acception du traité de Versailles. [...]
[...] Même la France vaincue de 1870 n'avait subi pareil traitement de la part de ses vainqueurs. Cette mise sous tutelle unique est alors très humiliante pour un Etat qui ne considérait pas comme vaincu. Ainsi, si les vainqueurs entendent sanctionner la défaite allemande par un traité dont les clauses sont sévères, l'Allemagne est contrainte d'accepter ce Diktat sans pour autant cautionner cette notion de défaite. Ce malentendu s'exprime clairement dans le traité de Versailles, faisant endosser la responsabilité de la guerre à l'Allemagne, qui est pourtant en profond désaccord avec ce propos. [...]
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