Adolf Hitler et son parti insistèrent sur ses difficultés et sur le chômage grandissant. Le parti nazi devient en effet, à la faveur de la crise, une formation de masse qui draine les suffrages des classes moyennes et s'assure l'appui de l'industrie lourde et des grands propriétaires fonciers.
Fort de ces différents soutiens, Hitler devient chancelier le 30 janvier 1933. Tout en cherchant à rassurer les forces conservatrices qui l'ont porté au pouvoir, le Führer entreprend de fonder légalement sa dictature et d'éliminer les oppositions. Au cours de l'été 1934, il liquide l'aile gauche de son parti, obtient le ralliement de l'armée et concentre entre ses mains tous les pouvoirs. La voie est libre pour la mise en place du régime totalitaire raciste conçu par le fondateur du IIIe Reich.
Comment se fait-il que le nazisme arrive au pouvoir par la voie légale en 1933 ?
[...] Les SA et les SS multiplient les arrestations arbitraires et les attentats. Les nazis bénéficient d'autre part de l'appui financier des milieux industriels qui apportent aux caisses électorales du parti 3 millions de marks. Pourtant le parti national-socialiste n'obtient pas la majorité. Il n'a que 44% des voix et 288 sièges. Mais la déchéance des 81 députés communistes donne aux nazis la maîtrise au Reichstag. Le 21 mars, la journée du redressement national rassemble symboliquement les forces traditionnelles et les chefs nazis dans l'église de la garnison à Postdam. [...]
[...] La crise allemande est également morale. En effet, l'humiliation est d'autant plus forte que le traité de Versailles est imposé comme un diktat. Les chefs militaires tentent de se défausser sur les civils qui ont signé l'armistice, et l'extrême droite nationaliste popularise le mythe du coup de poignard dans le dos donné par les criminels de novembre qui ont renversé le régime impérial : sont visés les socialistes, les partis démocratiques et les Juifs. Aussi, des tentatives séparatistes en Rhénanie et en Bavière avec la République des conseils proclamée en novembre 1919 par Kurt Eisner attestent une crise de sentiment national. [...]
[...] - Inversement, les coalitions gouvernementales se disloquent. A partir de 1930, les chanceliers ne peuvent s'appuyer que sur une minorité du Reichstag et ne se maintiennent au pouvoir que grâce à la confiance que leur accorde le Président du Reich. Le régime a cessé d'être parlementaire tout en étant à la merci d'un coup de force. Le parti nazi est alors au moment de la crise un parti en pleine croissance. Encore marginal en 1929, le parti nazi devient avec la grande crise une force politique de tout premier ordre, recrutant ses adhérents ( en 1930) et ses électeurs dans les catégories les plus touchées : - paysannerie frappée par la chute des exportations agricoles et en révolte ouverte contre le pouvoir depuis 1928 - petite et moyenne bourgeoisie menacées de prolétarisation et très sensibles au danger révolutionnaire - chômeurs et semi-marginaux à qui les organisations nazies offrent un refuge provisoire contre la misère A quoi s'ajoute le soutien d'une partie de la jeunesse, dont l'avenir paraît bouché et qui voit dans la démagogie hitlérienne un remède à son désespoir, celui de patriotes sincères humiliés par la défaite, à qui Hitler promet de rendre à l'Allemagne sa place au soleil et, à partir de 1932, celui de l'électorat féminin jusqu'alors plutôt enclin à voter pour le centre et la droite conservatrice Face à la crise de régime, Hitler se présente comme l'homme providentiel Hitler promet du travail à tous, fait vibrer la fibre nationaliste en laissant entrevoir une Allemagne nouvelle, régénérée, vengée des humiliations de 1918. [...]
[...] Hitler se présente comme l'homme qui conciliera la tradition historique du Reich avec les forces nouvelles de l'Allemagne : c'est l'acte de naissance du IIIe Reich. Le 23 mars, Hitler obtient, avec l'appui du Centre catholique (promesse d'un Concordat), les pleins pouvoirs pour 4 ans La mise en place du nouveau régime s'effectue en quelques mois Les partis sont dissous l'un après l'autre et, le 14 juillet 1933, le national-socialisme est proclamé parti unique. L'administration est soigneusement épurée, la centralisation renforcée avec la création de Staathalter, représentants directs du Führer à la tête de chaque Land. [...]
[...] Avec Mein Kampf écrit en prison, il évolue d'un programme pour l'essentiel pangermaniste à une doctrine raciste dont le pivot est constitué par la lutte inévitable entre Aryens et Juifs. Hitler tire la leçon de cet échec. Au Congrès de Bamberg en février 1926, il marginalise la gauche nazie dirigée par Gregor Strasser et impose une réorganisation du parti (temporairement interdit après le putsch) en vue d'une conquête du pouvoir par la voie électorale. Cependant, le contexte général n'est pas favorable au nazisme. [...]
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