D'inspiration libérale, le « tsar libérateur » va s'efforcer de donner une nouvelle impulsion au pays avec de nombreuses réformes. Néanmoins, si l'empereur semble véritablement vouloir apporter un renouveau du pays, la pratique du pouvoir tsariste ne permet pas à première vue la mise en place de réformes. Il s'agira donc de déterminer dans quelles mesures un régime autocratique peut-il appliquer une réforme du système tout en assurant la stabilité et l'ordre du pays ?
[...] Alexandre II balayera ces protestations en nommant à la tête des commissions du projet le très conservateur ministre de la Justice, Panine. La nomination de ce dernier permettra de rallier les nobles. Ainsi, le tsar pourra proclamer officiellement le 3 mars 1861 (19 février selon le calendrier julien) l'abolition de la pratique du servage. Cet acte d'émancipation aura une grande portée morale : rétablissant d'une part la Russie au rang des grandes nations occidentales et faisant de l'autre part un grand pas vers la démocratie en libérant une partie importante du pays. [...]
[...] La modernisation entreprise par le tsar Alexandre II se poursuivra dans le domaine du système politique. En effet, si le pouvoir reste absolutiste dans les mains de l'empereur, celui-ci n'hésitera pas à déléguer la des campagnes arriérées. Il développera pour cela les zemstvos en 1864 qui sont des assemblées provinciales élues au suffrage censitaire. Cette réforme permettra d'impliquer une part de la bourgeoisie rurale dans la politique locale. Cela aura aussi pour effet de soutenir les réformes précédemment entreprises puisque les compétences des zemstvos s'élargissent dans la gestion de l'éducation. [...]
[...] La montée incontrôlée des extrémismes La volonté de moderniser l'Empire russe va être une des lignes directrices des nombreuses réformes entreprises sous le règne d'Alexandre II. Il s'attaquera notamment à l'ordre social russe en proclamant l'abolition du servage. En effet, ce système proche de l'esclavagisme entache la notoriété de la Russie auprès des cours d'Europe où l'ensemble des pays a déjà aboli cette pratique. Résultant d'une action étatique du XVIe siècle, le servage consistait à l'asservissement des paysans russes à la noblesse. Pour Alexandre II, l'Empire russe doit libérer les vingt millions de serfs qui participent à donner l'image d'une Russie archaïque. [...]
[...] En effet, de nombreux attentats seront perpétrés contre le tsar Alexandre II. Dès 1866, un étudiant tirera sur le souverain mais manquera son coup. Une nouvelle tentative aura lieu à Paris, le 1er juin 1867, où un réfugié polonais tente aussi de tirer sur Alexandre II. En 1880, le tsar confiera à son ministre de l'intérieur des pouvoirs dictatoriaux pour éradiquer les mouvements révolutionnaires de Russie. Cette tentative de protection de l'empereur échouera puisque le 13 mars 1881 (1er mars 1881 selon le calendrier julien), La volonté du Peuple organisera un attentat dans les rues de Saint Petersburg. [...]
[...] Il s'agira donc de déterminer dans quelles mesures un régime autocratique peut-il appliquer une réforme du système tout en assurant la stabilité et l'ordre du pays ? Nous verrons donc dans une première partie que le tsar Alexandre II a permis une libéralisation de son pays à travers de multiples réformes. Puis, dans un second temps, nous porterons notre réflexion sur les limites de cette modernisation avec la pratique autocratique du pouvoir tsariste. Plan Alexandre II, un tsar réformateur : A. [...]
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