Après cette discussion et délimitation préalables, la question suivante se pose : dans quelle mesure peut-on qualifier l'agriculture comme moteur de la révolution industrielle ?
On peut constater que les révolutions agraire et industrielle sont étroitement liées dans le temps et dans l'espace dont résulte une interaction complexe entre les deux secteurs et où l'agriculture est la condition préalable (I) ; cependant son rôle est à relativiser (II)...
[...] Cette affirmation est déductible à partir de la meilleure productivité de l'agriculture déclenchant un processus complexe qui s'articule en cinq grands points : 1. Le premier processus est une conséquence indirecte. La meilleure productivité agricole permet de nourrir une population beaucoup plus importante ce qui entraînera une croissance démographique. L'équilibre offre-demande va basculer en faveur de la demande (vers les produits agricoles ainsi qu'industriels) et on pourra désormais constater un démarrage de l'industrialisation Le deuxième processus est une conséquence directe. [...]
[...] L'ensemble de ces effets contradictoires donnera ainsi le phénomène du détachement de l'agriculture et de l'industrie dans la phase de maternité de l'industrialisation. L'agriculture a servi de support et de levier à la révolution industrielle. Elle assuma, à l'évidence, la transition économique et sociale au moment crucial de l'émergence et de la mise en place des conceptions industrielles de fabrication, mais n'était en aucun cas le facteur unique du démarrage et perdit son dynamisme, son rôle moteur après celui-ci. Bibliographie Walt W. [...]
[...] industrie lourde). Productivité dans l'industrie cotonnière du Royaume-Uni (1829-1882) Base : 100 (moyenne de 1829-1831) Production de filés de coton (1830-1870) valeur en milliers de livres sterling Consommation de coton brut par habitant (1810-1910) en kg ; moyennes quinquennales Sources : Jean-Pierre RIOUX, La révolution industrielle, 1780-1880, Paris : Seuil Le troisième processus est une interaction auto-amplificatrice. On a vu que la meilleure productivité agricole fournit une quantité augmentée de matière première à l'industrie. Or, la modernisation de l'agriculture nécessite une quantité augmentée d'outils et de machines ainsi que de nouveaux matériaux tels les engrais. [...]
[...] Ce qui est pour la France, on ne peut pas parler de véritable révolution agricole, car l'abolition du féodalisme est un processus lent et difficile. L'instabilité politique due à l'alternance des régimes réactionnaires et libéraux n'est pas favorable à l'industrialisation et au décollage économique, pour cela la population française reste encore fortement agricole aux dans les années quarante du XIXème siècle. (voir diagramme ci-dessous ; à noter : le caractère rural/agricole de la France persiste encore à la veille de la Grande Guerre, la comparaison avec l'Angleterre ou l'Allemagne est très illustrative) Le cas du Japon est similaire au cas allemand : le démarrage économique est la conséquence d'un choix politique, c'est les réformes Meiji en 1868. [...]
[...] L'agriculture, moteur de la révolution industrielle? Qu'est-ce que la révolution industrielle ? En entendant le mot révolution on associe souvent à un changement brutal, même irréversible. La discussion si elle était un changement brutal relève d'un autre débat tout à fait différent de ce sujet, pour cela on se contentera de la définir comme faisant partie intégrante de la Révolution Atlantique c'est-à-dire la période de transition politique, économique et sociale commençant par l'époque des Lumières et allant jusqu'à la fin du XIXème siècle. [...]
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