Le sujet soumis à notre réflexion s'intitule : « Adenauer, l'intégration occidentale et la réunification (1949-1958) ». La politique de réunification menée par le chancelier Adenauer est l'un des points, si ce n'est le point le plus controversé des quatorze années qu'il passa à la chancellerie. La politique d'intégration occidentale – l'expression recouvre, d'une part, l'adhésion à un système d'alliances et, d'autre part, la référence à des principes libéraux et capitalistes – est, par contre, unanimement considérée comme la réussite majeure de son action diplomatique. Les années 1949-1958 correspondent à deux périodes phares de l'histoire allemande dont nous aurons l'occasion de parler précisément au cours d'une réflexion dont l'objet sera de déterminer dans quelle mesure l'ancrage de la RFA à l'ouest était compatible avec la question de la réunification. Pour répondre à cette interrogation, nous aurons recours à un plan bipartite envisageant dans un premier temps les tenants et aboutissants de la politique pro-occidentale menée par Adenauer. Dans un second mouvement, nous porterons un regard critique sur les initiatives prises par Adenauer à l'égard de l'URSS et de la RDA entre 1955 et 1958.
[...] L'Accord de Petersberg permettait à l'Allemagne de nouer des relations consulaires avec quelques Etats, pourvu que ceux-ci n'appartiennent pas au bloc Est et n'aient pas été neutres pendant la Seconde Guerre Mondiale. [...]
[...] La période retenue recouvrait les années 1949-1958. La politique pratiquée par Adenauer entre 1949 et 1955 fut déterminée par la donne géostratégique de l'immédiat après-guerre. Entre 1949 et 1955, cette anti-communiste invétéré mena une politique de retour à la souveraineté ainsi qu'une politique d'intégration occidentale qui ne laissaient pas la place à des initiatives allant dans le sens d'une réunification. Ses espérances quant à cette question étaient fondées, jusqu'en 1957, sur toute une série de théories prévoyant un repli de l'Union Soviétique hors d'Europe (politique du roll back). [...]
[...] La détente des années 1955-1958 aurait pu lui permettre de pratiquer une politique de réunification à la hauteur des attentes de l'opinion publique et de l'opposition. Obsédé par la sécurité de son pays, il préféra donner la priorité à des problèmes d'ordre sécuritaire et ne pris que de rares initiatives en direction du bloc de l'Est. Même si l'on peut à juste titre s'interroger sur le fondement de certaines de ses initiatives, il est néanmoins indéniable que le chancelier abandonna, un temps, la politique de force qu'il avait pratiquée de 1949 à 1957 pour s'ouvrir à des perspectives intermédiaires, misant sur une évolution à long terme. [...]
[...] Schwarz) prévoyant un changement de cap de l'URSS. Bald werde die Sowjetunion an ihren eigenen gewaltigen innenpolitischen Problemen nicht mehr vorbeigehen können und sich ihnen um so bereitwilliger zuwenden, wenn sie sähe, dass aufgrund der Konsolidierung des Westens eine Eroberung Europas nicht mehr möglich sei. Dann sei auch der Zeitpunkt gekommen, wo man Verhandlungen mit der Sowjetunion anfangen könne expliquait Adenauer à l'occasion d'une interview qu'il donna en 1952 à deux journalistes britanniques. Cette théorie des crises anima le chancelier jusqu'en 1957. [...]
[...] Adenauer savait que la clef de la réunification était entre les mains du géant russe. Ce n'est qu'au début de l'année 1957, donc, alors qu'il se trouvait en pleine bataille électorale, qu'il décida de faire un pas en direction du ministre des Affaires étrangères soviétique, Bulganin, certainement pour calmer l'opinion publique alors aigrie par des problèmes de stratégie nucléaire. Cette première initiative déboucha sur un échange de lettres qui donna lieu, ensuite, à la conclusion d'un traité de commerce entre les deux pays. [...]
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