L'Action Française peut-elle être considérée comme un parti fasciste ? Parti royaliste de la première moitié du XXe siècle, son idéologie le rapproche d'une conception fasciste, pourtant son incapacité à prendre le pouvoir qui le relègue à un rôle de contestation empêche une comparaison réelle avec ses homologues allemands et italiens.
[...] Il faut souligner que le meurtre de Jean Jaurès le jour de la mobilisation en Allemagne, le 31 Juillet 1914, a pénalisé l'Action Française même si Maurras dit n'avoir joué aucun rôle, car elle l'empêchera de s'allier aux grandes masses populaires. Durant la guerre, l'Action Française se rallia au sein de l'union sacrée et respecta la paix civile en jouant un rôle dans la propagande de guerre de la France. La fin de la guerre est faste pour l'Action Française, son influence augmente considérablement d'autant plus que la vie politique tend vers la droite. Ainsi, le quotidien touche de plus en plus de lecteurs même des républicains, avec un tirage moyen de au début des années 1920. [...]
[...] Il faut néanmoins noter que l'Action Française se base sur un nationalisme intégral qui tient sur un absolu, l'intérêt national. Cette idéologie s'est accommodée un moment avec le régime républicain, mais lorsque Charles Maurras intègre le mouvement, il apporte sa conversion à l'idée monarchique et entreprend une enquête sur la monarchie auprès des principales personnalités françaises. Son adhésion à ces idées remonte à son voyage aux premiers Jeux Olympiques en Grèce où il avait éprouvé le sentiment de décadence nationale et comparé avec inquiétude la France avec la puissance britannique et la foudroyante ascension de l'Allemagne impériale, qui mettait en évidence la supériorité de l'institution dynastique. [...]
[...] Selon Zeev Sternhell, Barrès est le précurseur du fascisme il insiste sur le fait que c'est en France que se trouve le véritable laboratoire idéologique du fascisme en tant que phénomène européen Apparu dans un contexte de malaise social, de rupture avec les idées positivistes et scientifiques, les penseurs nationalistes comme Barrès mettent en premier plan la question de la patrie. C'est toutefois un mouvement que l'on retrouve dans toute l'Europe, ce qui conteste la théorie selon laquelle nationalisme français proviendrait de la perte de l'Alsace et de la Lorraine. Maurice Barrès participera à la défaite de Boulanger en 1891. [...]
[...] La victoire de Vichy et donc des idées de Maurras qui la soutenu peut être considérée comme la défaite de la France. Enfin c'est la défaite qui représente la phase terminale de l'Action Française[6]. Ainsi le mouvement connut son apogée dans les années 1920, mais la négation du monarchisme par une grande partie de l'opinion cantonnera l'Action Française dans l'opposition et la contestation, puis une série de crise vont lui barrer l'accès au pouvoir. Pourtant certains sursauts révolutionnaires auraient pu permettre à la Ligue de prendre un pouvoir qui ne lui était plus accessible autrement. B La révolution impossible ? [...]
[...] Les seules mesures proposées sont celles d'un parlementarisme rationalisé incarné par Doumergue. Le fascisme français a fait preuve d'impuissance, d'un manque d'ambition qui est peut être du à l'absence d'un apprenti dictateur. De plus, les jours suivant le 6 février sont loin de présenter un climat de fièvre insurrectionnelle où s'épanouit le fascisme qui est différent de l'ambiance de la marche de Rome ou la procession aux flambeaux sous la porte de Brandebourg. Il y a une opposition fondamentale entre le fascisme et les ligues françaises en cela qu'elles sont seulement réactionnaires alors que le fascisme est porté vers le futur. [...]
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