L'Action française, née à la fin du XIXieme siècle, fût le principal mouvement néo-royaliste français durant toute la première partie du XXieme siècle. Incarnée par des intellectuels engagés et charismatiques de la droite française cette ligue –véritable foyer des idées nationalistes et réactionnaires- fût au cœur des débats politiques et idéologiques de son temps. Notre propos est ici de savoir : comment l'Action française s'est-elle développée ? Comment a-t-elle traversé les événements de la première moitié du XXieme siècle, quel rôle et quelle influence a-t-elle exercée sur l'opinion publique, sur la vie et la pensée politique de son temps ?
[...] Le 10 juillet 1899 paraît le premier numéro de la Revue de l'Action Française et le comité avance un nombre exagéré de 600 adhérant pourtant le mouvement hérite des même membres antidreyfusards de la Ligue de la Patrie française, ainsi on compte des bonapartistes, des catholiques, des libres penseurs, des positivistes, des démocrates parmi les adhérents. Chez les initiateurs du mouvement eux-mêmes il n'y avait qu'un seul monarchiste avoué Charles Maurras ; Vaugeois (ex socialiste), Pujo (sensible aux idées anarchistes) et François de Mahy (ex ministre de la marine) tous étaient républicains sauf Maurras. Ainsi, pour comprendre comment ce qui fut d'abord un mouvement de républicains patriotes s'est transformé en un mouvement royaliste, il faut saisir l'influence déterminante de la doctrine maurrassienne. L'apport de la doctrine maurrassienne. [...]
[...] Après la libération de Lyon, le 2septembre 44, Maurras et Pujo sont arrêtés pour intelligence avec l'ennemi ; procès a lieu en janvier 45 ;Maurras est déclaré coupable d'intelligence avec l'ennemi et condamné à la réclusion à perpétuité et à la dégradation nationale. Il s'écrie au verdict : c'est la revanche de Dreyfus ! Il meurt en novembre 52 après avoir obtenu une grâce médicale. Les héritages de l'Action Française Au lendemain de la guerre, l'AF subit comme le reste de la droite pétainiste, une éclipse ; mais ses membres ne demeurent pas inactifs, malgré la disparition de l'organisation et la mort de Maurras. [...]
[...] Cela signifie dans la doctrine de Maurras que Pétain peut être l'alternative à la reconstruction de l'état français. Pour l'AF, l'obéissance au maréchal Pétain est un principe fondamental et ceux qui s'en éloignent sont condamnés. Cela explique la formule du quotidien : La France, la France seule Certains sympathisants de l'AF travaillent en revanche avec Vichy et en sont récompensés. Maurras s'y serait rendu quant à lui 4 fois mais n'aurait cependant pas eu de rôle dans la démission de Laval en décembre 40. [...]
[...] Pour Maurras, la France doit attendre. Cela montre que l'urgence n'est plus d'abattre Hitler, mais d'empêcher la déclaration de guerre à tout prix. Et quand celle-ci éclate le 3 septembre, le journal AF considère le gouvernement français responsable tout en lui apportant son soutien, comme le soulignait déjà le précédent de l'union sacrée. La défaite du printemps 1940 entraîne l'exode du journal à Lyon, qui reçoit favorablement la nouvelle de l'arrivée du gouvernement de Pétain, qui n'était pas vraiment éloigné des idées de la ligue. [...]
[...] Le projet nationaliste de l'AF sur le plan intellectuel est principalement d'affirmer une voix de l'ordre et de la raison face aux sympathisants de la révolution ; c'est ce qui est à l'origine du Manifeste pour un parti de l'Intelligence publié dans le Figaro le 19 juillet 1919 ; il vise une rénovation de la pensée européenne et a pour porte-parole la Revue Universelle, qui, même si elle ne fait pas l'unanimité des milieux littéraires, a tout de même une audience internationale. L'AF accroît son influence par les lettres, ex :THIBAUDET publie son premier volume de 30 ans de vie française par les idées de Charles Maurras. Sur le plan politique, Léon Daudet soutient Poincaré, président du conseil, lors de la décision de soutenir le plan d'occupation de la Ruhr en janvier 1923, comme gage de paiement des réparations par l'Allemagne. L'AF s'écarte des positions pontificales, qui appellent à un rapprochement franco- allemand pour une réconciliation européenne. [...]
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