Pour comprendre comment a été négociée la fin de la guerre du Vietnam, il s'agit d'étudier tout d'abord le contexte, qui est celui d'une guerre qui s'éternise ; puis de s'intéresser à l'accord proprement dit, négocié entre les Etats-Unis et le Nord-Vietnam ; enfin, de se poser la question de savoir si ces accords correspondent à une réussite ou un échec pour la diplomatie américaine
[...] Celle-ci s'ouvrit le 19 mars 1973 à la Celle-St-Cloud ; elle devint rapidement un dialogue de sourds entre Saïgon et le G.R.P. Enfin, Américains et Vietnamiens étaient convenus que ce serait au moyen d'élections vraiment libres et démocratiques sous surveillance internationale que la population sud-vietnamienne exercerait son droit à l'auto-détermination. Ces élections visaient à doter le Sud d'un gouvernement unique, et cette fois représentatif, et devaient être préparées par un Conseil national de concorde et de réconciliation (C.N.C.R) que constitueraient les deux parties et où coopéreraient, sur un pied d'égalité, des représentants de Saïgon, du G.R.P et d'une troisième composante plus ou moins neutraliste. [...]
[...] Au fur et à mesure des années 1973 et 1974, c'est la totalité de son crédit vis-à-vis de la nation qui est perdu. C'est surtout pour le Congrès le moment de prendre une revanche face à un pouvoir exécutif tout-puissant, ce que les historiens ont appelé la présidence impériale Rapidement, les crédits alloués à l'équipement et à la défense de Saïgon sont revus à la baisse. Même s'il reste encore Américains au Sud-Vietnam après le départ des troupes en mars 1973, les Etats-Unis décident de tourner le dos à la tragédie vietnamienne. [...]
[...] Par conséquent, les accords de Paris et ses suites paraissent a posteriori symboliser l'abandon du régime ami de Saïgon, qui, sans le super-allié américain, se retrouve en position de vulnérabilité. Nixon est lucide ; dans ses Mémoires, il écrit : les Vietnamiens du Nord n'observeraient l'accord qu'aussi longtemps que la force du Vietnam du Sud et la disposition des Américains à exercer des représailles les forceraient à le faire Conclusion Lorsqu'en avril 1975, l'armée nord-vietnamienne s'empare définitivement du Vietnam du Sud par la prise de Saïgon, les Etats-Unis ne bougent pas. [...]
[...] Or, il est évident que l'invasion de Saïgon le 30 avril 1975 représente un camouflet énorme pour les Etats-Unis, incapable de défendre l'ancien protégé. Les images télévisées de la fuite des derniers Américains présents dans la ville, quittant en toute hâte, comme en pleine débâcle, la ville menacée marque les esprits. Rien ne semble justifier aux yeux des Américains une fin aussi injuste et humiliante. Mais le pays, inerte, ne souhaite plus apporter son soutien à un régime corrompu ; surtout, l'opinion se désintéresse du Vietnam depuis la fin de l'engagement américain. [...]
[...] Tout était prévu dans les accords pour pacifier la région et promettre au Vietnam un avenir stable. Cependant, le texte des accords de Paris contenait de nombreuses références aux accords de Genève de 1954, et n'hésitait pas à préconiser à nouveau des solutions qui avaient échoué. Par cet acte, les Etats-Unis reconnaissaient formellement (ce qu'ils n'avaient pas fait à Genève en 1954) l'indépendance, la souveraineté, l'unité et l'intégrité territoriale du Vietnam et déclaraient cesser leur engagement militaire ou leur ingérence dans les affaires intérieures du Sud- Vietnam Réussite ou échec ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture