Le 4 novembre 1911, Jules Cambon, ambassadeur de France à Berlin, et Von Kinderlen-Waechter, le secrétaire d'Etat allemand aux affaires étrangères, signent l'accord franco-allemand sur le Maroc. C'est à la fois un prolongement des accords précédents entre la République française et le Reich allemand concernant le Maroc et l'aboutissement de nouvelles négociations entre les deux pays afin d'éviter une guerre à la suite de l'incident d'Agadir le 1 juillet 1911 où les troupes allemandes ont marché sur cette ville considérée comme très riche. En effet, le 27 avril 1911, le président du conseil Monis (radical-socialiste) envoie une colonne expéditionnaire sous le commandement du général Moinier, répondant ainsi à la demande du Moulay (titre porté par les sultans du Maroc) Hafiz, pour lutter contre les Berbères révoltés. C'est le principe colonial : l'expansion appelle l'expansion. L'Algérie et la Tunisie étant déjà occupées par la France, elle ne veut pas permettre à d'autres puissances de s'y installer ou à des groupes militants contre l'occupation française de s'y réfugier. En 1902, début de la politique dite de « pénétration pacifique », le sultan du Maroc Abd El Aziz est incapable de faire face aux rébellions berbères qui provoquent également de l'agitation à la frontière Algérienne ce qui nuit à la France qui accepte de venir sur le sol marocain afin de maintenir l'ordre. Après des combats sanglants, elle pénètre victorieusement à Fez le 21 Mai puis à Mekhnès le 8 juin. Or, depuis l'Acte d'Algésiras (7 avril 1906), il est stipulé que la France a seulement le droit de venir en aide au Maroc et non pas de poursuivre une politique de pénétration pacifique pour en faire à terme une de ses colonies. Le 9 juillet, l'état allemand prévient la France qu'il se désintéressera du Maroc contre l'abandon du Congo par la France à leur profit alors que les troupes françaises sont déjà à Rabat. Le 23 juillet 1911, l'Allemagne accepte de diminuer ses exigences. De longues négociations s'amorcent alors pour parvenir à un accord sur fond de mouvements français anti-germanistes (L'idée de revanche depuis la guerre de 1870 est en effet très présente alors que la menace d'un conflit entre les deux pays est grande). Les deux Etats redéfinissent donc leur rôle au Maroc.
Cet accord se compose de 15 articles reposant sur deux principes : la préservation des intérêts économiques allemands et la possibilité pour la France d'accroître son influence sur le Maroc sans objections de la part de l'Allemagne. La voie est ainsi ouverte pour un futur protectorat français en 1912. Les articles 12 à 15 ne concernent pas seulement les deux pays mais visent à faire reconnaître à l'échelle internationale ce même accord dans la mesure où il modifie l'acte d'Algésiras pour un nouvel équilibre.
Comment les intérêts de l'Allemagne et de la France s'accordent-ils ? Ce point d'équilibre permet de ménager les intérêts politiques de la France avec une plus grande influence sur le gouvernement marocain, tout en maintenant les libertés commerciales auxquelles l'Allemagne est très attachée. Cet arrangement à deux pose le problème de la place effective du Sultan et de son pouvoir réel.
[...] le Sultan du Maroc venait à confier aux agents diplomatiques et consulaires de la France la représentation et la protection des sujets et des intérêts marocains le soin d'être son intermédiaire auprès des représentants étrangers, le Gouvernement impérial déclare qu'il n'y fera pas objection. ( . ) ART Le Gouvernement français déclare (qu'il) ne se prêtera à aucune inégalité, pas plus dans l'établissement des droits de douane, impôts et autres taxes que dans l'établissement des tarifs de transport par voie ferrée, voie de navigation fluviale ou autre voie. ( . ) Le gouvernement français s'emploiera également auprès du gouvernement marocain afin d'empêcher tout traitement différentiel entre les ressortissants des diverses Puissances. [...]
[...] L'acte est également fondateur d'une banque régie par la loi française, avec la monnaie espagnole et regroupant des censeurs allemands, espagnols, anglais et français. Les institutions marocaines devenaient donc un mélange de différents pays même si les fonctionnaires restaient marocains La faiblesse politique du Sultan du Maroc -Le Sultan du Maroc accepte l'acte d'Algésiras puisqu'il est dans l'incapacité de faire face aux minorités qui s'agitent dans le pays (à tel point que cinq ans plus tard le Sultan se retrouve assiégé à Fès par les tribus révoltées en avril 1911) et a donc besoin de l'aide des pays européens et sont administration connaît de graves difficultés à cause d'une très mauvaise organisation. [...]
[...] ) ART Le gouvernement français veillera à ce qu'il ne soit perçu au Maroc aucun droit d'exportation sur le minerai de fer exporté des ports marocains. Les exploitations de minerai de fer ne subiront ( . ) aucun impôt spécial. Elles ne supporteront qu'une redevance fixe, calculée par hectare et par an, et une redevance proportionnée au produit brut de l'extraction. ( . ) ART Le Gouvernement de la République française s'engage à veiller à ce que les travaux de fourniture nécessitées par les constructions éventuelles de routes, chemins de fer, ports, télégraphes, etc. [...]
[...] Introduction Le 4 novembre 1911, Jules Cambon, ambassadeur de France à Berlin, et Von Kinderlen-Waechter, le secrétaire d'Etat allemand aux affaires étrangères, signent l'accord franco-allemand sur le Maroc. C'est à la fois un prolongement des accords précédents entre la République française et le Reich allemand concernant le Maroc et l'aboutissement de nouvelles négociations entre les deux pays afin d'éviter une guerre à la suite de l'incident d'Agadir le 1 juillet 1911 où les troupes allemandes ont marché sur cette ville considérée comme très riche. [...]
[...] Les gains pour la France : les prémices d'un protectorat français 1. La liberté d'action de la France sur le sol marocain (art 1 et -La France conseillère : Ce sont des français qui conseillent le gouvernement marocain concernant la gestion de la politique intérieure du pays (art1) . En cela, cet accord est bien le prolongement de l'acte d'Algésiras puisque l'Etat français envoyait des conseillers pour former les responsables marocains assurant ainsi un début d'influence sur le gouvernement du Maroc. [...]
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