L'arrivée au pouvoir en 1958 du général de Gaulle, fort de sa vision de ce que doit être la France dans le monde, donne un tour nouveau à la politique étrangère. De quelle manière les orientations qu'il impose inspireront-elles ses successeurs, maîtres de la diplomatie, au regard de leurs conceptions personnelles ou de la situation internationale ? (...)
[...] À l'appui de cette diplomatie active, la France peut compter aussi sur l'existence de la francophonie qui associe un quart des pays du monde et près de 200 millions de locuteurs utilisant le français au moins comme langue seconde. Cette communauté de langage apparaît évidemment comme un lien fort entre des hommes et des femmes de cultures diverses. Elle est aussi une arme contre la toute-puissance de la langue anglaise, véhicule du modèle anglo-saxon dominant. Il existe autour de la France et des pays francophones l'ébauche d'un front commun rassemblé sur l'idée que le français est un outil culturel irremplaçable et qu'il doit demeurer une langue internationale. [...]
[...] La construction européenne a constitué un chantier constamment ouvert dans lequel les présidents se sont tous impliqués. Le général de Gaulle, attaché à la vision d'une Europe des patries n'en a pas moins encouragé la réussite de la Communauté économique européenne (CEE) tout en veillant jalousement à éviter toute dérive supranationale. Tout en évitant également l'ingérence anglo-saxonne, ce qui lui fit refuser avec constance l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun. De fait, c'est autour de la constitution d'un axe Paris-Bonn, suite logique de la réconciliation franco- allemande, qu'il a conçu les bases et envisagé l'avenir de l'Europe communautaire. [...]
[...] Ils ont affiché leur volontarisme dans la construction de plus en plus poussée d'une Europe communautaire malgré la montée d'un euroscepticisme. [...]
[...] Jacques Chirac (1995-2007), pourtant de filiation gaulliste, encourage la marche vers une union de plus en plus large et de plus en plus approfondie. Les Français ont semblé longtemps se satisfaire de cette évolution, acceptant de considérer que l'Europe était facteur de paix et de prospérité, ratifiant par référendum le traité de Maastricht, plébiscitant l'euro comme monnaie unique. Pourtant, le refus par les électeurs français du traité constitutionnel européen (2005) a mis au jour une forme de défiance nationale devant une Europe sans cesse élargie et suspectée de s'ouvrir à un néolibéralisme destructeur d'emplois et de protections sociales. [...]
[...] Dans la première guerre du Golfe, sous mandat de l'ONU, elle se place sous commandement militaire américain (1990-1991). En même temps, que ce soit sous la présidence de François Mitterrand ou sous celle de Jacques Chirac, elle pose des réserves face à l'hyperpuissance des États-Unis, désormais sans rivale, et elle met en cause leur volonté de jouer le rôle de gendarme du monde. Désireuse de maintenir une forte présence géopolitique, elle œuvre à l'échelle mondiale sous l'autorité des instances internationales pour la paix et la sécurité. [...]
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