La IVème République naît de la Libération en octobre 1946 et s'éteint en octobre 1958. Deux constats s'imposent souvent à propos de ce régime : sa brièveté et son discrédit. Elle tombe en effet onze ans après sa mise en place ; ce régime fait l'objet de nombreuses critiques, si bien que l'on qualifie souvent la IVème République de mal aimée. Les historiens sont souvent critiques dans leurs jugements. Pour André Siegfried sous la IVème la France n'a pas été gouvernée mais simplement administrée. Maurice Duverger va plus loin : il affirme qu'elle fut la démocratie sans le peuple. Ces constats sont-ils fondés ? Pour en juger il faut définir ce qu'on entend par régime politique. Un régime politique est d'abord défini par des institutions qui s'expriment en théorie dans une constitution et en pratique à travers des hommes. En profondeur un régime se caractérise aussi par l'idéologie sur laquelle il repose ainsi que par ses assises sociales (...)
[...] Ces mouvements sociaux traduisent une crise de confiance face à une république qui ne répond pas aux attentes des français. Un de ces mouvements est le poujadisme, né du malaise des petits commerçants et artisans. Ce mouvement part d'un contexte de modernisation de l'économie puisqu'avec la disparition de la situation de pénurie de nombreuses petites entreprises commerciales, artisanales, agricoles se révèlent mal adaptées aux conditions du marché et de la concurrence. Cette amertume se cristallise contre les contrôles fiscaux exercés dans les petites entreprises par les inspecteurs polyvalents. [...]
[...] Le premier est connu comme un partisan de la CED le second comme son adversaire. Un jeu subtil d'abstention des adversaires de droite de la CED qui refusent d'appuyer Laniel et des partisans de gauche du projet décidés à empêcher l'élection de Naegelen interdit aux deux champions d'atteindre le nombre de voix requises. La situation n'est dénouée qu'au treizième tour de scrutin par l'élection de l'indépendant René Coty dont la principale qualité est de ne jamais s'être prononcée sur la question. [...]
[...] Le président Coty dit dans son message aux français pour le premier janvier 1958 : Nos institutions fondamentales ne sont plus accordées au rythmes des temps nouveaux En effet au milieu des années 50 les effets de la croissance se font sentir. La société française se transforme à l'évidence de tous. Le changement est rapide et brutal car la prospérité est inégale et le progrès mal réparti. Des tensions sont perceptibles et trouvent parfois leur expression politique et idéologique. De leur côté gouvernements et parlementaires ont des difficultés à trouver l'accompagnement institutionnel de cette situation. [...]
[...] On peut alors voir la crise algérienne comme une simple occasion à la chute de la 4ème République. Ce n'est donc peut-être pas dans la conjonction qu'il faut chercher la cause essentielle de la mort de la quatrième république mais dans le régime lui-même. Le conflit algérien ne constituant alors que la partie immergée de l'iceberg masquant ainsi une crise plus profonde. II Causes institutionnelles : C'est un régime qui au cours de son existence subit une double opposition. De 47 à 53 les gaullistes l'attaquent avec virulence et même par la suite l'ombre du général de Gaulle est toujours présente. [...]
[...] On peut ainsi chercher la mort du régime dans sa propre implosion. Cette implosion se fait dans l'indifférence : si le peuple français ne se soulève pas contre la 4ème il ne cherche pas non plus à la défendre. Il ne la fait pas tomber mais la laisse tomber. Cette inadéquation entre un régime et sa société est l'une des causes plus profondes de la chute de la quatrième république. I Causes conjoncturelles : Un des problèmes fatals de la quatrième République est la question de la décolonisation. [...]
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