C'est ce que nous tenterons de mettre en exergue en analysant dans un premier temps dans quelle mesure la féodalité, le plus grand des maux de l'ancien régime, est impitoyablement condamnée de toutes parts (I) ; puis, nous tenterons de démontrer que la postérité de cette « folle nuit » du 4 août, ne fut pas toujours celle escomptée (II) (...)
[...] C'est tout un courant de pensée qui a révolutionné les mentalités : le libéralisme. Dans les faits, de société d'ordres la France est passée à une société de classes : l'individu n'est plus catégorisé en fonction d'une quelconque honorabilité héritée du fin fond des âges mais de par son mérite social. Le libéralisme c'est la promotion de l'individu et de la propriété avec laquelle les structures mêmes de l'Ancien Régime n'étaient plus en adéquation. Les privilèges se trouvent ainsi depuis longtemps privés de tout fondement, il est temps pour les pères de la Révolution de les abolir. [...]
[...] Que nous serions heureux qu'on détruisit la féodalité La volonté populaire d'un ordre social nouveau n'est dès lors plus à démontrer. Outre l'inégalité des conditions tenant aux privilèges de la noblesse et du clergé, le peuple s'insurge avec virulence et inscrit dans le marbre révolutionnaire sa farouche opposition au maintien des droits seigneuriaux et féodaux consistant en redevances périodiques et droits de mutation perçus par les tenures, corvées, banalités, justice seigneuriale, dîme payée à l' Eglise. Question irritante si il en était que celle de l'abolition de ces droits, question éminemment difficile à résoudre également à cause du grand nombre de ceux qui les exerçaient. [...]
[...] La portée limitative de la nuit du 4 août : oscillation entre espoir et amertume La postérité du 4 août ne fut pas en réalité celle escomptée par le peuple français, notamment du fait de la délicate question des droits rachetables ( A néanmoins, les résultats de cette nuit , sanctionnés par les décrets des 5 et 11 août, n'en furent pas moins d'une importance extrême ( B A. Le paradoxe intangible des droits dits rachetables Le lendemain, le délire éteint, il y eut des réveils amers, voire même des réticences chez certains votants. Ils virent dans cette avalanche de sacrifices des spoliations, et désormais, à leurs yeux, la nuit du 4 août n'était plus qu'un autre brigandage Certaines réformes concernant les personnes semblaient acquises sans nul autre débat et furent abolies sans indemnités. [...]
[...] Dissertation 3 : La nuit du 4 août 1789. Dans son oeuvre Mon oncle Benjamin, Claude Tillier indique que Quiconque a semé des privilèges doit recueillir des révolutions L'été 1789 consacré par la nuit du 4 août, reflet de cet ouragan destructeur d'une conception sociétale définitivement biaisée, fomente ainsi la chute définitive de l'ancien Régime et se place sous la trilogie déterminante de la faim, de l'espoir, et de la peur. Mais la révolution française n'aurait certainement pas remporté cette grande victoire si la province n'avait pas pris les armes et si l'insurrection ne s'était pas propagée dans toute la France, par les moyens des Jacqueries, de la grande Peur, et de la révolution municipale, phénomènes, qui, par ricochet, sauvèrent Paris et Versailles d'une contre-révolution néfaste. [...]
[...] Ces propositions furent votées avec enthousiasme, d'autant plus que le sacrifice demandé semblait bien plus apparent que réel. L'élan ainsi donné, tous les privilèges des ordres, des provinces, des villes, furent sacrifiés sur l' autel de la Patrie : droit de chasse, garennes, colombiers, justices seigneuriales, vénalités des offices furent abolis. La surenchère d'abandons se poursuivit : le marquis Foucaut propose la totale révision des pensions, le vicomte de Beauharnais fait décréter l'accès de tous aux fonctions publiques et l'égalité pénale judiciaire ; quant au duc du Châtelet, il fait convertir la dîme en redevance pécuniaire rachetable. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture