"La République de 1848 eut le pire des défauts qui fut celui de ne point réussir".
Cette phrase de l'écrivain Jules Clarétie illustre bien la problématique du sujet, La IIe République, une République introuvable. En France, après une série de réformes, le régime s'est complètement immobilisé. Au pouvoir de 1840 à 1848, François Guizot entérine ce statut quo, ce qui provoque de plus en plus d'hostilité au régime. A partir de 1848, les crises économiques et politiques s'aggravent : l'opposition réclame un suffrage plus étendu et organise des campagnes de banquets. Guizot interdit le dernier Grand Banquet qui devait avoir lieu le 22 février, et en un jour, c'est l'insurrection. Lors de cette révolution les 23 et 24 février, Paris est couverte de barricades : c'est la chute de la Monarchie de Juillet. Louis-Philippe abdique, et Lamartine proclame la République à l'Hôtel de Ville le 25 février. Les républicains sortent donc victorieux et sont unanimes pour abolir définitivement la monarchie. On observe un ralliement général : le peuple est porté par une véritable « illusion lyrique », auréolée d'une ère de bons sentiments. Pourtant, le 2 décembre 1851, un coup d'Etat est orchestré par Louis Napoléon Bonaparte, soumis au plébiscite le 21 et 22 décembre. Le résultat est sans équivoque : 7 millions de « oui » contre ½ million de « non ». Le plébiscite du Second Empire n'est pas moins approuvé, le 2 décembre 1852, sonnant le glas définitif de la Seconde République.1848 est alors vu comme un échec de révolution en France, la Seconde République n'ayant duré que 4 ans.
En quoi la IIe République est-elle une République introuvable ? Plus exactement, qu'est-ce qui laissait présager de l'échec de la révolution et en quoi cette dernière a-t-elle le germe de l'échec ?
[...] Le contexte est peu propice au changement politique : la crise économique et sociale est insurmontable pour le gouvernement. Les récoltes sont déficitaires, 700-800 millions de dettes sont laissés par la monarchie, les prix augmentent, les petites industries sont en déclin. Le SU et les journées de juin font réapparaître les luttes de classes : les ouvriers se désintéressent de la République, qui ne peut leur procurer assez de travail et ne répond pas à leurs revendications. Il existe aussi un décalage entre Paris et la province, qui contient le germe de nombreux malentendus : les mouvements révolutionnaires parisiens font peur, ils ont une base trop étroite pour s'imposer durablement, l'audience des clubs est faible. [...]
[...] Là encore, le suffrage universel est un échec cautionnant le coup d'Etat, tout comme la Constitution avec 75% de oui : le Président est nommé pour 10 ans, concentrant tous pouvoirs, l'initiative des lois, le contrôle législatif, il nomme à tous les emplois publics, signe les traités Bonaparte est apparu comme le gardien d'une démocratie bafouée par le Parti de l'Ordre ayant fait opération de sécurité préventive. Le 2 décembre 1852, l'Empire est proclamé, de nouveau plébiscité avec un résultat encore positif. Celui qui se fait appeler "Monseigneur" devient Napoléon III, et la devise républicaine est enlevée. C'est la fin de la IIe République. Conclusion. [...]
[...] Par exemple, la Grande Fête de la Fraternité 20 avril à Paris. Ainsi, une véritable démocratie libérale est instaurée : - Rétablissement des libertés élémentaires : liberté de la presse et disparition de la censure, avec une effervescence de nouveaux journaux (Ex : La cause du peuple de Sand), liberté de réunion, avec l'effervescence des clubs et groupes de pensée, principalement radicaux et socialistes (Ex : Club des amis du peuple, Benjamin Raspail ou Sté de la voie des femmes d'Eugénie Niboyet. [...]
[...] Le peuple a eu accès à la démocratie mais les Français ne sont pas complètement devenus de vrais citoyens et c'est pour cela que l'on peut parler d'une République introuvable Bibliographie. - La France au XIX° siècle, 1814-1914, GARRIGUES Jean et LACOMBRADE Philippe, Cursus - Introduction au XIX°s, 1815-1870, ANCEAU Eric, Belin - La France au XIX°s, 1814-1914, BARJOT Dominique, CHALINE Jean-Pierre, ENCREVE Pierre, Collection premier cycle - La France de 1848 à 1914, OLIVESI Antoine et NOUSCHI André, Armand Colin - La vie politique en France, 1848-1879, REMOND René, Agora, 2005. [...]
[...] à la marine) - Proclamation du droit au travail le 25 février qui s'accompagne de la durée du travail quotidien limité à 10h à Paris et 11h en province le 2 mars, et la création des Ateliers nationaux le 6 mars par Louis Blanc, qui élaborent des chantiers de travaux publics pour résorber le chômage. C'est le moment du consensus national : les divisions de classes s'effacent au profit d'une nation favorable aux principes républicains. Le mot d'ordre est : fraternité, les antagonismes sont dépassés. Le gouvernement fait même appel au clergé pour la réalisation sociale des grands principes d'égalité, liberté et fraternité. Un acte symbolique s'opère : la plantation de l'arbre de la liberté, béni par l'Eglise. [...]
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