240 Sermons, Emile Doumergue, doyen de la faculté libre de théologie protestante, Montauban, manipulation politico religieuse
Selon les mots d'Annette Becker dans le livre « La guerre et la foi ; de la mort à la mémoire 1914 à 1930 ; il y a durant le conflit l'émergence d'une véritable “religion de guerre qui serait la symbiose étroite, chez nombre de combattants entre la foi des catéchismes judéo-chrétiens et la lutte de la patrie ».
Ces mots semblent parfaitement appropriés aux propos d'Emile Doumergue : en effet ce dernier dans son éditorial attaque frontalement les doctrines véhiculées par ces 240 sermons allemands. Doumergue va donc appuyer sa rhétorique sur plus de 200 sermons et brochures récupérés sur des prisonniers allemands et il s'attache à montrer comment les religieux allemands poussent les individus de toute confession à croire en la supériorité de l'Allemagne.
Tout d'abord qui se cache derrière Emile Doumergue, auteur de ces lignes . Né à Nîmes en 1844, il est une personnalité importante du protestantisme français. Il dirige l'hebdomadaire « Christianisme au XIX » de 1872 à 1880. Il est par la suite nommé professeur en 1880 à la faculté de théologie de Montauban. C'est en 1898 que son demi frère, Paul Doumergue fonde « La foi et la vie » qui devient par la suite « Foi et vie », revue qui porte les idées de l'Église réformée. Il termine sa vie dans la ville de sa faculté, à Montauban en 1837.
Il faut s'en douter, le public de la revue « Foi et vie » est donc principalement un public protestant, nous sommes donc dans une presse confessionnelle. C'est une réponse relativement rapide de la part de Doumergue, nous sommes en 1916 toujours en pleine guerre.
[...] L'Allemagne se pose en victime et va particulièrement utiliser cette doctrine de la "guerre juste" que pronaît Saint Augustin et Saint Thomas d'Aquin. Originalité de la grande guerre comme le souligne Doumergue ligne 17, ce patriotisme réunit toutes les confessions " Parmi ces sermons peut on constater des différences, selon les confessions religieuses, auxquelles appartiennent les prédicateurs? - non" En effet ; on va voir une véritable alliance entre les confessions juives et protestantes allemandes lors de la première guerre mondiale. [...]
[...] Le principal ressort de cette rhétorique est Luther, le réformateur de la chrétienté d'une partie de l'Europe ; ligne 56 Ce que dieu a fait avec Luther dans notre réformation, il ne l'a fait à aucun peuple. Il a élu notre peuple pour cela Luther est un élément central dans ce combat idéologique que ce soit du coté Allemand ou français. Il est pour l'Allemagne, le seul instigateur de la Réforme protestante au 16ème siècle et celui qui tint tête au Pape jusqu'à en désolidariser une partie de l'Europe occidentale de son autorité. De plus Luther avec la Réforme donne les premiers semblant d'unité au peuple allemand par la religion au 16ème siècle. [...]
[...] C'est un phénomène religieux encore bien présent sur les champs de batailles en Emile doumergue commence par expliquer la provenance de ces sermons ligne 1 à 4 "240 sermons ont été rassemblés au hasard des circonstances. Ils avaient été envoyés d'Allemagne aux soldats allemands prisonniers en France, par des pasteurs, des sociétés, par des Eglises, de toutes dénominations et de toutes croyances". Comme dit dans l'introduction, la religion a encore toute sa place dans les tranchées ou chez les prisonniers. [...]
[...] Comme le dit Doumergue, le religieux est bien utilisé au service de ce patriotisme, de ce pangermanisme ligne 15. comme dit précedemment on compte nombre de cérémonies qui exaltent la croyance et aussi le lutte pour la défense du Reich. L'Empereur Guillaume II se considère d'ailleurs comme "le pape du protestantisme" et se veut tuteur du catholicisme. Ce renouveau de la religion est liée à sa propre histoire dans un premier temps ; j'invoque ici les guerres de religion, qui poussaient la chrétienté a aller défendre les terres saintes d'Orient. [...]
[...] Cette idée d'un protestantisme anglais de seconde classe revient une deuxième fois dans le texte ; ligne 63, le prédicateur protestant fait d'Henri VIII qui maintint la messe et brûla les protestants, le réformateur de l'Angleterre ! C'est trop d'ignorance ou trop de calomnie en 1539, Henri VIII va tout de même réaffirmé son attachement au catholicisme via l'acte des six articles qui affirment certains grands principes catholiques, cela fait reprendre les persécutions mais cette fois ci envers les protestants. Il faut attendre son fils Edouard VI pour voir abroger ces lois et prendre définitivement le virage de la Réforme. [...]
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