Dans quelle mesure l'année 1962 a-t-elle réorganisé la répartition des pouvoirs entre le Président et les Assemblées ? Quels furent ses impacts sur la nature du régime, transformation déjà entamée, et surtout sur l'organisation de la vie politique ? Comment la personnalité de Charles De Gaulle a-t-elle pu imprégner notre pays sans toujours rester dans le cadre juridictionnel ?
[...] La légitimité présidentielle ne peut qu'en être renforcée ainsi que les pouvoirs personnels du Président qui fait ombre au Premier Ministre. Les élections présidentielles structurent depuis cette réforme le paysage électoral. On assiste à une personnalisation politique : les partis recherchent un leader, un " présidentiable " charismatique capable de briller à la tête du pays. De même, la vie politique se centre sur ces élections : la bipolarisation est indéniable, se calquant sur le second tour des élections présidentielles où seuls deux partis s'affronteront. [...]
[...] L'année 62 Le conflit algérien a eu deux principales conséquences : la mort de la IVème République et la naissance de la Vème. En 1962, le problème tarde à être résolu mais tous, peuple comme partis, se rangent derrière le Général De Gaulle, seul homme à être capable de régler la situation, c'est d'ailleurs la mission qui lui a été confiée en 1958. Mais la résolution de cette question ne peut se faire que grâce à un exécutif fort : la culture politique ancienne du parlementarisme est effectivement rejetée même si la nouvelle Constitution donne aux assemblées des prérogatives importantes. [...]
[...] Les Républicains indépendants –dont V. Giscard d'Estaing et De Broglie- refusent d'avoir la même attitude malgré les pressions de leur groupe (scission avec le CNIP). Le 6 juin 1962, une motion de censure est proposée contre le gouvernement en raison du " génocide des populations restées fidèles à la France Seuls cent treize députés votent pour. La tension est donc a son comble quand des rumeurs concernant une éventuelle révision de la Constitution afin d'adopter l'élection du Président au suffrage universel. [...]
[...] Après la révocation de M. Debré, il nomme un homme de cabinet à sa place : Georges Pompidou. Celui-ci est un collaborateur personnel du président et n'est ni parlementaire ni homme politique. La volonté d'accentuer la tonalité présidentielle du régime n'en est que plus visible. Peu à peu, les opposants au régime se font plus nombreux. Une crise est ouverte lorsque De Gaulle affirme sa vision européenne comme celle des " Etats-Nations " dans une conférence de presse le 15 mai 1962. [...]
[...] On assiste au renforcement de la main mise présidentielle sur l'autorité publique. Bien sûr, un tel conflit implique une prise de décision rapide et secrète qui nécessite une concentration du pouvoir aux mains d'un décideur. Cette tendance symbolise une expression du pouvoir déjà orientée : la présidentialisation. De Gaulle a mené sa politique à sa manière avec ses hommes et son pouvoir ne peut qu'en être renforcé. Les partis doivent assumer l'échec d'un régime qui était le leur et se rangent derrière De Gaulle car le drame les laissent sans solution. [...]
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