L'année 1947 a manifestement infléchi le cours de l'histoire. Elle fut pour la France – et pas seulement pour elle – une année de grands changements.
Ces changements ont été de plusieurs sortes. Ce fut d'abord, après sept années, la sortie du provisoire avec l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution : les débuts de la Quatrième République coïncident approximativement avec celui de l'année. C'est donc pour les nouvelles institutions un temps de rodage : on sait quel est pour l'avenir d'un régime l'importance des commencements. C'est aussi, quelques mois plus tard, la dislocation soudaine du système de forces appelé tripartisme, qui dominait depuis le départ du général de Gaulle, avec l'éviction, le 4 mai, des ministres communistes et le passage graduel du parti communiste de l'opposition constructive à une opposition systématique, le processus s'achevant au début de l'automne avec la conférence des partis communistes en Pologne. Or, si la Constitution n'avait pas été faite pour les partis comme certains l'en soupçonnent, elle l'avait cependant été en fonction du tripartisme. Le parti communiste sera tenu à l'écart pendant un quart de siècle jusqu'à la signature avec le parti socialiste rénové d'un programme commun de gouvernement en 1972.
Cette rupture entre les formations politiques trouva rapidement sa traduction sociale avec les grandes grèves de l'automne.
[...] Elle engage aussi les vingt années suivantes. La marine, un concentré de contradictions nationales Reconstruire : effacer les ruines et les divisions Une marine déclassée Un corps traumatisé Au service de la collectivité Moderniser : bâtir un nouvel outil Un nouvel outil naval : des plans, mais pas d'argent ? Un nouvel outil de défense : des difficultés de l'interarmée 15 Une rivalité exacerbée avec l'armée de l'air. L'émergence d'un ministère de la Défense nationale : la crainte de la fusionnite La marine et le nouveau monde La disparition des menaces traditionnelles Les incertitudes du contexte international Une dépendance durable à l'égard des Anglo-Saxons La mission impériale : vocation ou fardeau ? [...]
[...] - 1948 : disposition effective de l'aide Marshall. A moyen terme : sur la lancée du sursaut de la Libération Malgré la crise de l'automne et les ajustements nécessaires, les objectifs de reconstruction à l'horizon de 1950 repoussés en 1948 à 1952 pour coïncider avec la fin du plan Marshall ont été maintenus pour l'essentiel. Ralliement enthousiaste d'un libéral comme Jean Monnet à ce qui va devenir la planification à la française. A long terme : la conversion des acteurs L'année 1947, par-delà la crise conjoncturelle, nous éclaire sur des traits durables de l'économie comme de la société françaises. [...]
[...] Marginalisation de l'université. Une année charnière pour la reconstruction des villes ? Par essence autant que par nécessité, la reconstruction des villes détruites par les guerres est un processus qui s'étire dans la durée. Dans la France appauvrie du second après-guerre confrontée à de forts enjeux politiques, économiques et sociaux, le temps de la reconstruction s'est étendu sur une dizaine d'années, de 1945 à 1955. En 1947, le pays était encore couvert de ruines et n'était guère sorti du provisoire et des baraquements. [...]
[...] L'année 1947 apparaît sur le plan du libéralisme théorique comme la rencontre d'un double échec. D'abord, celui de sa réaffirmation dans le débat où l'on constate que non seulement le terme est discrédité par ses adversaires, mais que ses propres partisans hésitent à l'employer ; ensuite, celui d'une menace de marginalisation pesant sur son organe de diffusion privilégié, la Revue d'économie politique, qui est éclipsée sur le plan de la diffusion de la théorie économique par l'ISEA et Economie appliquée. [...]
[...] En 1947, on entre très vite dans un conflit d'envergure et de longue durée. Le débat sur l'Indochine a été un débat sur la place du PCF dans la vie politique française, d'autant plus que le parti a décidé de soutenir à fond la république du Viêt-nam. Nuit du 29 au 30 mars 1947 : début de l'insurrection à Madagascar. La définition juridique de l'Algérie déchaîne les passions Les Français, à travers leurs élus, paraissent se désintéresser des problèmes coloniaux, même lorsqu'il s'agit d'un problème aussi grave que celui de l'avenir de la France en Algérie sauf s'ils mettent en jeu la position des communistes. [...]
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