Durant la seconde guerre mondiale, qui reste la dernière guerre totale que le monde ait connue, les belligérants investissent la totalité de leurs forces vives dans la bataille dans le but de la gagner. Durant l'affrontement, les puissances en action vont alors rechercher l'Arme qui pourrait leur apporter la victoire définitive. Anglais, Allemands et Américains travaillent alors d'arrache pied, dans les coulisses des Etats majors, pour tenter de maîtriser l'énergie atomique. Le 6 août 1945, les américains lâchaient la première bombe atomique sur la ville d'Hiroshima. Ce jour là, le monde changea de visage : la puissance destructrice de cette arme allait modifier toutes les stratégies militaires et internationales des Etats. Nous tenterons alors de montrer en quoi le développement des armements nucléaires à partir de 1945 constitue le moteur des relations internationales jusqu'aux années 1960? En quoi l'arme nucléaire modifie-t-elle la nature des relations internationales pour devenir le chef d'orchestre de l'affrontement est/ouest ?
[...] Le document 5 illustre très bien cette situation d'équilibre fragile à Cuba où le plongeon vers la guerre nucléaire est plus que jamais possible. Sur cette caricature, on perçoit Castro en arrière-plan qui nous rappelle que Cuba est l'enjeu de cet affrontement entre Kennedy et Khrouchtchev. Les deux Grands se trouvent en équilibre sur un fil, face à face, au bord du gouffre. Une reculade d'un des deux équilibristes semble impossible, chacun voulant poursuivre son chemin. La chute de l'un ou de l'autre est alors la seule issue, le plongeon symbolisant cette éventuelle guerre nucléaire. [...]
[...] Le nucléaire après avoir été la cause et le moteur des tensions devient maintenant une garantie pour la paix. L'impossibilité d'une guerre nucléaire directe entraîne alors le déplacement de l'affrontement entre les deux Grands à la périphérie, modifiant une nouvelle fois la nature des relations internationales. Les deux superpuissances nucléaires ne pouvant s'affronter directement vont trouver des terrains d'affrontement indirects qu'ils soient militaires ou de nature différente. En effet, la guerre du Vietnam qui débute en 1965, au lendemain de l'entente tacite de Cuba, constitue une guerre idéologique périphérique dans laquelle les deux Grands s'affrontent indirectement. [...]
[...] La possession de l'arme nucléaire devient alors le critère presque unique pour donner le statut de puissance après 1945. C'est bien son acquisition par les Etats-Unis puis par l'URSS qui fait de ces deux pays : les Deux Grands, maintenant lancés dans un affrontement multidimensionnel de plusieurs décennies. L'élargissement du club des puissances nucléaires témoigne également de cette redéfinition de la puissance qu'impose la possession ou non de l'arme. La prolifération est un phénomène dû à la volonté d'autres pays de se doter eux aussi du statut de puissance. [...]
[...] Films, arts graphiques, littérature et publicités, tous les canaux représentaient des vecteurs potentiels de l'idéologie. Mais l'affrontement en périphérie n'est pas seulement militaire, politique ou idéologique, il est aussi technologique. Les deux Grands confrontent l'efficacité et la modernité de leurs systèmes dans une course à l'espace. En 1957, l'URSS ouvre le bal et crée la surprise en lançant Spoutnik le premier satellite de l'histoire en utilisant les mêmes vecteurs que ceux développés pour la course aux armements nucléaires. Puis bientôt, les Soviétiques réalisent le premier vol habité dans l'espace en permettant à la chienne Laïka de devenir le plus célèbre canidé. [...]
[...] Nous pouvons voir maintenant en quoi l'arme nucléaire rythme les relations internationales en devenant un enjeu central dans l'affrontement est/ouest. Nous verrons d'abord dans cette seconde partie comment la nucléarisation du monde peut être la source de l'exacerbation des tensions rendant ainsi la paix impossible En 1949, avec l'acquisition de la bombe par les Soviétiques, la course aux armements est lancée. Les Etats-Unis lancent alors les recherches sur la Bombe H pour l'obtenir en 1952. L'année suivante, cette avance technologique est comblée par les Soviétiques qui relancent ainsi une course multidimensionnelle sans fin. [...]
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