Dans une première partie nous montrerons que, dans un contexte très délicat, on tente à Versailles d'élaborer un traité précis et rigoureux sans parvenir à se libérer de l'emprise d'attitudes passéistes (1) ; puis nous verrons que les contradictions du traité proviennent de la divergence des vues wilsoniennes et européennes (2); enfin nous étudierons quelle situation le traité met en place et les risques qu'elle représente pour le maintien de la paix (3)
[...] On peut enfin relever 1646 séances de travail tenues par 52 commissions et sous-commissions différentes ; 76 réunions du conseil des 10 (chefs d ' Etat ou de Gouvernement + ministres des affaires étrangères des Etats-Unis, le Royaume-Uni, France, Italie, Japon) 145 séances de travail du conseil des 4 (Wilson, Lloyd Georges, Clemenceau, Orlando) Pourtant, malgré le souci de respecter le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, qui est un des points fondamentaux du discours de Wilson, et le temps passé par les chefs d'Etats à rechercher la solution idéale pour l'avenir de l'Europe, le principe des Etats-Nations demeure un problème Le problème des Etats-Nations La fin des grands empires. Après la fin de la guerre on voit que quatre immenses empires ont brutalement disparu. Tout d'abord l'Empire allemand de Guillaume II, de la lignée des Hohenzollern. Ceux-ci règnent sur la Prusse depuis 1701 et c'est grâce aux manoeuvres de Bismarck que l'Allemagne s'est unifiée sous l'égide de la Prusse en 1870. La Russie tsariste d'autre part était dirigée jusqu'en 1917 par Nicolas II Romanov, dont la famille était au pouvoir en Russie depuis 1613. [...]
[...] Plutôt que coupable uniquement, Versailles n'est-il pas aussi victime de son temps ? Dans une première partie nous montrerons que, dans un contexte très délicat, on tente à Versailles d'élaborer un traité précis et rigoureux sans parvenir à se libérer de l'emprise d'attitudes passéistes ; puis nous verrons que les contradictions du traité proviennent de la divergence des vues wilsoniennes et européennes enfin nous étudierons quelle situation le traité met en place et les risques qu'elle représente pour le maintien de la paix Versailles résume les contradictions de son temps La ruine et la guerre partout Un des grands paradoxes du traité de Versailles est que, tandis que les vainqueurs préparent à Paris les conditions de la paix future, la guerre fait rage en Europe. [...]
[...] Il faut néanmoins rappeler que les territoires sur lesquels porte le contentieux, à savoir l'Istrie et la Dalmatie sont des territoires particulièrement complexes, puisqu'ils sont pluriethniques et multiconfessionnels ; quant aux autres territoires, ils appartenaient à l'origine à l'empire Ottoman. Le cas de l'Allemagne C'est l'attitude vis à vis de l'Allemagne vaincue qui suscite le plus de réactions; tout d'abord elle n'est pas autorisée à participer à la Conférence ni même à y assister. Il lui faudra attendre que le traité soit rédigé avant de pouvoir le connaître. [...]
[...] C'est par exemple le cas de la fédération yougoslave. Or au fil des années il va apparaître que cette situation dominée par les serbes n'est pas tenable et qu'une scission est nécessaire. L'application du traité est également rendue difficile par certains compromis qui créent des situations très superficielles ; ainsi le corridor de Dantzig regroupe sous la nationalité polonaise de nombreux allemands et sépare l'immense Allemagne d'une petite Prusse orientale ; De même, plusieurs pays sont placés sous mandats français ou britanniques (la Syrie le Liban, la Palestine) ces mandats doivent conduire à l'indépendance mais placent tout de même ces pays sous le joug occidental. [...]
[...] Le communiste Béla Kun prend le pouvoir en 1919, ce qui provoque de graves troubles pendant cent jours dans son pays. L'Europe est en proie à de grandes difficultés, ce qui n'empêche pas les grands vainqueurs de prendre tout le temps nécessaire pour rédiger le traité le plus précis possible La longue préparation du traité de Versailles L'armistice La procédure de demande d'armistice qui précède à la signature de la paix est révélatrice de la volonté des pays et notamment des Etats –Unis de rédiger la paix la plus claire possible afin d'éviter toute ambiguïté, quitte à y passer beaucoup de temps; Le 3 octobre 1918 les autorités allemandes adressent par l'intermédiaire de la Suisse une note au gouvernement américain demandant que le Président Wilson prenne en mains le rétablissement de la paix ; Le 8 octobre Wilson leur répond par trois questions : _Le gouvernement allemand accepte-t il totalement les 14 points rédigés par Wilson ; _Accepte t il d'évacuer les territoires qu'il a envahis ; _Parle t il au nom de l'empereur et de l'état- major ? [...]
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