On constate dans la période 1913-1950 de très mauvais taux de croissance (1,9 % de moyenne). Mais il faut distinguer deux groupes de pays : ceux qui sont nettement au-dessus de la moyenne (Etats-Unis, Canada avec 2,9 %, les pays scandinaves, l'Australie, la Suisse, la Finlande, les Pays-Bas), qui n'ont pas subi de plein fouet la première guerre mondiale et qui ont connu une industrialisation récente, continuant ainsi sur leur lancée, et ceux qui sont nettement en-dessous de la moyenne (pays européens avec moins de 1,4 %). La croissance économique ne dépend plus de l'aptitude des pays à s'insérer dans le processus d'industrialisation et de développement mais de l'aptitude à surmonter des difficultés spécifiques (guerre, crise, inflation)
[...] L'hyperinflation en Allemagne Les mécanismes de l'inflation allemande A ce sujet, deux écoles expliquent l'inflation allemande : une qui fait intervenir les responsabilités extérieures (elle a surtout eu cours en Allemagne) et une autre qui intègre des problèmes intérieurs. La première explique l'inflation à travers le déficit de la balance des paiements (à cause du déficit commercial et des importations). Cela se traduit par la dégradation du taux de change. D'où la hausse des prix importés, hausse qui se communique à l'ensemble des prix ; il en résulte une inflation, puis une hausse des salaires, qui contraignent à un accroissement de la masse monétaire. Cette théorie a donc eu cours en Allemagne. [...]
[...] Mais elle conserve 59 millions d'habitants (contre 39 en France). Du côté des vainqueurs, la France a subi d'importantes destructions, a perdu la moitié de ses créances à l'étranger mais elle récupère l'Alsace- Lorraine (fer, potasse). Les milieux d'affaires français en profitent pour s'implanter en Europe centrale avec l'aide de la BUP. Mais la France affronte des difficultés qui sont à peine plus légères que celles des vaincus, ce qui est mal vécu par l'opinion publique. Pour les Anglais, la guerre n'apparaît pas comme une rupture décisive : la croissance de guerre est à peine inférieure à la croissance de paix. [...]
[...] D'un point de vue professionnel, ce sont des paysans, des fonctionnaires, des membres des professions libérales plus que des ouvriers. Les élites intellectuelles ont été décimées en France. Ces pertes militaires entraînent un excédent de population féminine, et donc de femmes seules : dans la France de femmes de 25 à 29 ans existent contre 1000 hommes du même âge millions de veuves peuplent l'Europe à cette époque, les divorces se multiplient (régression de l'ordre moral) : la nuptialité diminue donc. [...]
[...] La dépréciation de la livre est une notion-clé à l'époque. La compétition entre le dollar et la livre est en effet une donnée nouvelle, d'où des mouvements spéculatifs. L'impossible retour à la normale On craignait beaucoup la reconversion : en réalité, les choses se passent assez facilement sans chômage massif, sans récession : la reprise est assez vive pour les économies d'après-guerre. L'agitation sociale et politique La révolution bolchevique fait croire en un changement dans toute l'Europe, d'où une agitation sociale importante. [...]
[...] Le cours du dollar est multiplié par 24. L'évolution du taux de change devient le fil directeur. L'hyperinflation démarre bien avant l'invasion de la Ruhr par la France étant entendu que cette occupation a aggravé l'inflation. Au cours de 1923, le phénomène n'est plus contrôlable : il n'y a plus qu'une fuite devant la monnaie. L'inflation fait que les facteurs psychologiques l'emportent : on se débarrasse de sa monnaie, laquelle ne vaut plus rien. Le 15 novembre 1923, le mark tombe à 4200 milliards de marks pour un dollar. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture