Russie du XXe siècle, unité tsariste, unité léniniste, révolutions russes, bolchevisme, révolution d'Octobre, tsar Nicolas II, lutte des classes, autocratie, douma, Romanov, Kerenski, mencheviks, Léon Trotski, guerre civile, Première Guerre mondiale
Il ne suffit pas de déclarer que, comme Lénine le fait, "le bolchevisme c'est le pouvoir des soviets plus l'électricité" pour que ne surgisse pas bientôt le conflit entre le pouvoir des soviets et la puissance de ceux qui détiennent la maîtrise de l'électricité. La révolution n'est ainsi jamais jouée une fois pour toutes, c'est pourquoi elle s'y reprend à plusieurs fois. Au départ, on comprend le sens de révolution comme déconstruction du tsarisme pour des fondations neuves : le socialisme. Or, cette définition courante de la révolution délaisse le sens étymologique qui définit pourtant plus précisément le phénomène russe. La révolution, de revolvere ("retour sur soi" en latin), signifie moins une rupture frontale qu'une rupture pour rétablir.
[...] Mais, les groupes révolutionnaires ne tombent plus d'accord : l'impasse de la révolution ? Mais, les révolutionnaires obtiennent une constitution seulement parce que l'empereur a cédé ne sachant pas la puissance militaire qui permettrait la répression militaire. Par ailleurs, cette assemblée constituante est amendée par Witte qui supprime toute la légitimité politique conservant les pouvoirs de l'autocratie. La douma est un leurre et n'empêche pas la suprématie des élites. De fait, le tsar met en place un suffrage censitaire à la douma afin d'empêcher tout renversement du pouvoir. [...]
[...] Les insurgés demandent : la réélection libre des soviets, la liberté de presse et de parole pour toutes les forces socialistes, l'égalité du rationnement, la suppression des réquisitions et le rétablissement du marché libre. Face au mécontentement, Lénine concède une série de mesures qui libéralisent l'économie et le marché constituant un certain retour en arrière. Le Xe congrès décide alors la Nouvelle Politique Économique (NEP) ce qui constitue un repli stratégique sur les avancées socialistes. Les réquisitions sont remplacées par un impôt en nature, la liberté du commerce extérieur légalisée, les très petites entreprises dénationalisées. [...]
[...] Enfin, la guerre impérialiste avec le Japon est mal vécue par le peuple. Le peuple s'insurge et fait la révolution. L'unité artificiellement tenue par l'autocratie tsariste et par le poids de la tradition est volontairement rompue au profit d'une société plus proche du peuple. Le peuple se divise alors en différents groupes révolutionnaires de convictions différentes, mais avec pour point commun l'opposition au tsarisme. Le dimanche rouge est une manifestation pacifique violemment réprimée par l'autorité tsariste. Elle ouvre la révolution russe de 1905 et créée de l'agitation dans la société. [...]
[...] La guerre civile n'est encore une fois pas binaire étant donné la complexité des rapports de force qu'entretiennent entre eux les différents groupes russes. Ainsi, entrent en jeu l'armée blanche (les contre-révolutionnaires partisans du tsarisme), l'armée rouge (les bolcheviks), mais encore les autres formations révolutionnaires (mencheviks, SR, anarchistes, députés de l'ex-constituante) et les armées vertes (les paysans à la fois hostiles aux blancs et aux bolcheviks). Mais encore, s'agit-il seulement du conflit interne à la grande Russie. Pour ce qui est du conflit entre les nations, la guerre civile apparaît comme une guerre de reconquête par le Centre (russe et bolchévique) d'une partie des peuples de l'ancien Empire russe (Ukrainiens, Géorgiens, Azéris, Arméniens) qui s'étaient émancipés au cours trouble des dus à la révolution de 1917. [...]
[...] Ces derniers sont marqués d'une faiblesse militaire et d'autorité morale les empêchant eux aussi de gouverner convenablement. Ensuite apparaît Kornilov tente un putsch, c'est la droite réactionnaire (juillet, août). Il n'est pas soutenu par l'armée, car le mépris de classes des supérieurs (exclusivement nobles) démotive les soldats (généralement paysans). Puis, c'est la période préparlementaire avec Kerenski qui n'a aucun impact. Enfin, la période qui suit est une période de vide. L'enthousiasme révolutionnaire estompé, le gouvernement se fait difficile avec un peuple aussi varié. [...]
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