Le mouvement révolutionnaire embrasant toute l'Europe de janvier 1848 à septembre 1849, resté sous le nom réducteur de Printemps des Peuples a donné naissance à une légende encore prégnante aujourd'hui considérant cet évènement comme fondateur de l'Europe moderne, du fait des différentes innovations qu'il aurait porté dans une majeure partie du continent.
Pourtant lorsque cette révolution se forme, elle n'est pas la première au XIXe et succède à d'autres mouvements à la fois structurants et ayant affecté l'Europe tout entière (1830 notamment). L'originalité et l'importance de 1848 résiderait alors dans la nouveauté des idées portées et par leur héritage.
Il faut déterminer si cette révolution, du fait de son caractère polymorphe affectant à la fois les domaines politiques, nationalistes et sociaux, peut correspondre à l'adage énoncé par Marx « Les révolutions sont les locomotives de l'Histoire » ? Tout particulièrement, comment cette révolution globale a-t-elle pu fonder un nouveau cycle, malgré les échecs réels qui ont clôt son expansion ?
[...] Ce tournant qu'il concerne les paysans délivrés du servage, ou les ouvriers hors de corporations, constitue formellement une libération juridique de l'individu. Il s'agit là d'un tournant, qui fonde un mouvement qui va se maintenir, parfois avec une certaine lenteur, mais sans jamais revenir sur ses acquis fondamentaux. Si la qualité d'une révolution se juge à l'aune de ses effets structurants, la révolution européenne de 1848 n'est pas un épisode historique sans lendemain. Ce gigantesque mouvement hybride ébranle de fait l'ordre politique, social et le mouvement de revendication nationale. [...]
[...] Et au sein duquel on peut déceler des axes qui déterminent l'histoire de l'Europe, notamment les notions de pangermanisme et de Mitteleuropa. Incontestablement 1848 marque le tournant entre le XIXe siècle de l'éveil des nationalités, et un second XIXe, celui de la création des Etats-Nations. III] La société reconsidérée La société européenne transformée : réformes sociales Partie intégrante du double mouvement national et libéral, les revendications sociales sont également portées par les nouveaux gouvernements et mouvements progressistes au cours de la révolution. [...]
[...] Mais il ne s'agit que d'une révolution lente qui ne dispose que d'une relative visibilité dans l'ensemble du continent. On peut davantage considérer les révolutions démocratiques et libérales ayant lieu respectivement à Paris puis à Vienne comme le point de départ du mouvement global. Paris du fait de son importance symbolique en tant qu'épicentre historique des révolutions ; Vienne de part sa position centrale dans l'organisation de l'Europe, dirigeant l'empire d'Autriche, colonne vertébrale de l'ordre européen. -La révolte parisienne proclame des revendications reprises par l'ensemble de l'Europe : l'affirmation d'un système politique démocratique respectant la volonté générale exprimée par le peuple. [...]
[...] Et cette libération, même restreinte, empêche un retour à l'ordre ancien. -Dans les faits, la question ouvrière en raison d'une crainte du socialisme est très vite délaissée, et nombre de ces acquis sont abolis (droit du travail mais la question est à présent devenue un intérêt public. Toute politique ne peut se faire en ignorant le rôle, le poids de ces masses. Napoléon III ainsi au cours de son règne, sans mettre en place toutes les mesures attendues par les révolutionnaires de 1848, fera réaliser différentes études sur ces questions sociales et ouvrières. [...]
[...] Ainsi, les corvées sont supprimées en Allemagne ce qui constitue un réel changement de société, formellement du moins: à l'ouest c'est le régime de la seigneurie foncière (grundherrschaft) qui tombe, et à l'Est l'ordre dit de la seigneurie domaniale (gutsherrschaft) est aboli sur le plan social accomplit véritablement, et elle achève la révolution occidentale entamée en Europe en 1789, certains historiens affirment ainsi qu'il s'agit pour la France du retour à 1794 sur le plan social (abolition esclavage, suffrage universel) et d'une avancée vers la situation française de 1792 pour le reste de l'Europe (fin d'un Ancien régime traditionnel). La question sociale considérant que toute problématique globale trouve sa réponse dans la société et doit être résolue en agissant au niveau de la société trouve ici une consécration. Ces avancées sociales, mêmes éphémères, ouvrent alors de nouvelles perspectives. La naissance de la question sociale : donnée du jeu politique et moteur de l'histoire Il s'agit ici d'un tournant majeur, au-delà des simples bouleversements via une modification des législations. [...]
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