1848, espoir, démocratique, révolution, printemps, peuples
Après les élections de 1846, qui accordent une large majorité au gouvernement de Louis-Philippe, une opposition vive se fait jour. Les députés pensent que quelques réformes suffiront à redresser la situation et à perpétuer la monarchie de Juillet.
Mais l'opposition réclame la Réforme : réforme électorale, par l'abaissement du cens et l'octroi du droit de vote aux « capacités » (certains membres des professions libérales ou de la fonction publique, qui peuvent voter lorsqu'ils payent au moins 100 francs de cens) ; réforme parlementaire, pour éliminer de nombreux députés de la Chambre.
Le gouvernement s'y oppose, avec notamment Guizot, qui est foncièrement hostile au suffrage universel et partisan invétéré du statu quo.
L'opposition décide d'organiser la Campagne des banquets, dont le premier se tient à Paris le 9 juillet 1847. Ces banquets ont lieu dans toutes les villes de France (on en compte 70) et prennent un caractère de plus en plus populaire (environ 17 000 convives).
Au début, les banquets visent à satisfaire les revendications de la gauche dynastique (sous l'égide d'Odilon Barrot et de notables), qui exige une révision de la Charte de 1830. Bientôt, les républicains, appelés alors radicaux, se mêlent aux convives (Louis Blanc, Ledru-Rollin, Arago). Ils exaltent « les travailleurs » et réclament « l'organisation du travail ».
Le ton nouveau, réformiste d'abord puis révolutionnaire et socialiste, marque l'espoir d'une revanche des républicains après les événements de 1830, lorsque leurs émeutes avaient été réprimées et leurs organisations interdites.
Les revendications républicaines se font de plus en plus pesantes, pour atteindre leur apogée en 1848. Un soulèvement républicain se déclenche à Paris en février 1848 et s'étend peu à peu dans une grande partie de l'Europe, sous forme de revendications libérales et nationalistes. Ces mouvements révolutionnaires sont vus très souvent comme l'aboutissement d'un demi-siècle de révolutions que la France a connues depuis 1789. Ainsi, 1848 semble annoncer un réel mouvement de « démocratisation » en France et au sein des sociétés européennes. Mais le mouvement révolutionnaire va trouver ses limites par la répression de juin en France et par un retour de la plupart des pays européens à la situation d'avant 1848.
Dans quelle mesure peut-on considérer la Révolution de 1848, en apparence échouée, comme une expérience décisive pour la démocratie, à la fois par sa dimension européenne et par sa portée universelle ?
[...] Transition : Si elle était mue par des aspirations profondément démocratiques, la révolution de 1848 semble être une révolution avortée, car prématurée et sans réel enjeu. Elle a été considérée comme la répétition grotesque des révolutions précédentes. Cependant, son originalité en fait une révolution capitale a posteriori, car elle ouvre la voie à de nouveaux enjeux démocratiques. II/ 1848 : la révolution atypique. Utopie, naïveté, dureté d'un mouvement L'esprit de 1848 : une illusion démocratique ? L'esprit de 1848 désigne les aspirations romantiques qui animent les soulèvements révolutionnaires de février à avril est donc vue comme une révolution sentimentale, une illusion lyrique selon Malraux. [...]
[...] Les contemporains des évènements de 1848 considèrent la révolution d'un œil dubitatif et incrédule. On retrouve notamment ces sentiments chez Karl Marx, dans son ouvrage Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte (1852). Marx affirme que ( ) tous les grands évènements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. ( ) la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce Ainsi, la révolution de 1848 serait la répétition farcesque de la première grande révolution. Selon Marx, les acteurs de 1848 jouent à la grande révolution : ils en ont le langage, le déguisement (le costume des députés était inspiré du costume de la grande révolution), le langage. [...]
[...] Au cours de l'année 1848, on assiste à un réel mouvement de contamination révolutionnaire en Europe. A l'instar de la Russie où Catherine II souhaite garder les structures hiérarchiques traditionnelles, certains pays craignent cette révolution. Ailleurs, les mouvements libéraux qui se manifestent entre 1820 et 1840 s'inspirent de la Révolution française. En Italie par exemple, les discours de Mazzini foisonnent de références à la révolution de 1789. Malgré le morcellement de l'implantation de l'idéal républicain en Europe, les libéraux s'inspirent en majorité des grands principes prônés par la constitution espagnole de Cadix (1812), comme un idéal de liberté et de démocratie. [...]
[...] Le soir, un cortège défile rue du faubourg Saint-Antoine. A sa tête, des officiers de la garde nationale brandissent un drapeau rouge et réclament la reconnaissance des droits du peuple Une fusillade éclate Boulevard des Capucines, faisant environ 20 morts et 50 blessés. Le 24 février barricades sont dressées dans Paris. Les mairies tombent les unes après les autres, l'Hôtel de Ville est occupé par un détachement de la garde nationale. On se bat à la Concorde et autour du Château d'Eau. [...]
[...] La révolution de 1848, c'est aussi la concrétisation des passions socialistes. Enfin est également le début d'une solidarité entre les peuples européens, qui vivent à travers cet évènement leur premier mouvement révolutionnaire commun. Bibliographie : - Les Quarante-huitards présentés par Maurice Agulhon, Gallimard/Julliard, Collection Archives, dirigée par Pierre Nora et Jacques Revel - Les journées de février 1848, Jean Bruhat, PUF - Un revers de la démocratie Philippe Riviale, L'Harmattan - The Age Of Revolution : Europe 1789-1848, E. J. [...]
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