Ce texte est un extrait des Mémoires Inédits de Cambacérès, publiés en 1999.
Jean Jacques Régis de Cambacérès (1753 – 1824). Né à Montpellier, conseiller à la Cour des comptes de cette ville, puis président du tribunal criminel de l'Hérault. Elu à la Convention, il vote avec réserve la mort du roi et se prononce pour l'arrestation des chefs girondins après la trahison de Dumouriez. Après le 9 thermidor, nommé au Comité de Salut public, il refuse de faire sortir de la prison du Temple le dauphin et sa sœur. Il est soupçonné de royalisme après l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre 1795) à Paris. En 1795, les Anciens tentent de le faire élire directeur parce qu'il passe pour discrètement royaliste. La même année, il est élu au Conseil des Cinq-Cents puis l'année suivante président de cette assemblée. En 1797, il n'est pas réélu à ce Conseil.
Le 18 fructidor an V marque la fin de la période nommée Premier Directoire. Cette période commence le 27 octobre 1795 (5 brumaire an IV) après la séparation de la Convention et avec l'avènement d'une nouvelle constitution. Cette constitution est le fruit du travail de la Convention thermidorienne, composée des Girondins réintégrés après la chute de Robespierre, des Montagnards modérés et de la Plaine dans sa quasi-totalité. Cette constitution est construite en opposition du régime d'exception qu'a été la Terreur : le souci d'éviter aussi bien l'omnipotence d'une assemblée que la dictature d'un individu justifie une double séparation des pouvoirs. L'exécutif ne peut pas dissoudre le législatif et réciproquement ; chacun des deux pouvoirs est fractionné : deux assemblées d'un côté (Anciens et Cinq-Cents) et cinq directeurs de l'autre. Des élections fréquentes sont aussi considérées comme un gage contre toute usurpation du pouvoir : les assemblées sont renouvelables par tiers tous les ans et un directeur tiré au sort est remplacé chaque année.
Les premières élections pour les deux assemblées ont lieu en 1795, alors que la peur de voir les royalistes arriver au pouvoir est très grande. Pour cette raison, la Convention vote le 5 fructidor an III (22 août 1795) le décret dit des 2/3 qui stipule qu'au moins 2 sur 3 des membres des nouveaux conseils seront issus de la Convention.
Quel est le processus qui a amené les royalistes au pouvoir ? Comment s'explique le coup d'Etat du 18 fructidor an V ?
Nous allons d'abord voir la montée en puissance des royalistes, avant de montrer que le coup d'Etat est dû à un blocage entre l'exécutif et le législatif. Enfin, nous verrons que ce texte est une analyse a posteriori de la situation.
[...] Le 18 fructidor an V septembre 1797) Extrait des Mémoires de Cambacérès Ce texte est un extrait des Mémoires Inédits de Cambacérès, publiés en 1999. Jean Jacques Régis de Cambacérès (1753 1824). Né à Montpellier, conseiller à la Cour des comptes de cette ville, puis président du tribunal criminel de l'Hérault. Elu à la Convention, il vote avec réserve la mort du roi et se prononce pour l'arrestation des chefs girondins après la trahison de Dumouriez. Après le 9 thermidor, nommé au Comité de Salut public, il refuse de faire sortir de la prison du Temple le dauphin et sa sœur. [...]
[...] Le choix crucial affectait le ministère de la Guerre où Hoche est appelé à la place de Petiet. (remaniement du 28 messidor an V càd 16 juillet 1797) Le coup d'Etat (lignes 29 à 37) Ce dernier choix était significatif puisque depuis plus de 10 jours, des troupes sous le commandement de Hoche étaient en marche sur Paris. Le jour du remaniement, les troupes étaient dans le rayon constitutionnel, interdit à l'armée (60 km autour de Paris : art de la constitution). [...]
[...] Elle exerce désormais l'arbitrage des conflits internes. Le régime libéral vient alors de perdre toute crédibilité. Désormais, l'armée est érigée en partenaire du pouvoir civil ; par ce geste, la classe politique a fait entrer l'armée dans les allées du pouvoir. Ligne 46 à 48 : Cambacérès soulève ici un problème qui va devenir persistant les années suivantes : les militaires veulent acquérir des places dans le pouvoir civil. C'est le cas du général Augereau qui espérait être nommé directeur après le coup d'Etat du 18 fructidor. [...]
[...] A l'avènement du Consulat en 1799, il sera nommé deuxième consul. Il sera également un des rédacteurs du code civil, qu'il parviendra finalement à imposer après plusieurs tentatives, dont la première remonte à la Convention. Nommé Archichancelier d'Empire en 1804, duc de Parme en 1808, puis président de la régence en 1814, il abandonne l'impératrice Marie-Louise et son fils en adhérant à l'acte de déchéance. Louis XVIII l'exile comme régicide en 1815 puis l'autorise à rentrer en France en 1818. [...]
[...] L'écart se creuse entre la minorité des bénéficiaires, et la masse des Français qui souffrent de la crise. Le Directoire ne parvient pas à résoudre la crise et se contente d'expédients financiers ; il recourt aux hommes de finances et aux banquiers dont il devient dépendant. Enfin, le Directoire a maintenu les mesures impopulaires prises par la Convention thermidorienne notamment la remise en vigueur des mesures contre les prêtres réfractaires et l'interdiction des manifestations religieuses publiques (processions ou faire sonner les cloches) mais aussi l'amnistie générale sauf pour les émigrés, l'exclusion de toutes les fonctions publiques pour les participants et les sympathisants de l'émeute de vendémiaire. [...]
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