Nous avons ici un texte extrait des « mémoires de Antoine Claire Thibaudeau, 1799-1815 » sur le 18 et 19 brumaire de l'an VIII c'est-à-dire sur le 9 et 10 novembre 1799. Antoine Claire Thibaudeau est né à Poitiers le 23 mars 1765 et est mort à Paris le 9 mars 1854. Son père était député du Tiers du baillage de Poitiers aux Etats Généraux de 1789. Antoine Claire accompagne son père à Paris pour l'ouverture des Etats Généraux en mai. En septembre 1792, Thibaudeau est élu à la Convention et vote en janvier 1793 la mort du roi. Ensuite il se rallie à la Montagne et se confine dans les travaux du Comité d'instruction. Après le 9 thermidor il observe d'abord une certaine neutralité et fut qualifié par la suite d'homme du juste milieu. Il est élu successivement Président de la convention, membre de la commission chargée d'élaborer la Constitution de l'an III et enfin membre de l'ultime Comité de Salut Public le 1er septembre 1795. Il est élu au Conseil des 500. DE floréal à thermidor de l'an V il devient l'un des ténors des 500. Il sort du Conseil avec le derniers tiers des conventionnels et n'est pas réélu en l'an VI. Il reste alors à Paris comme avocat. Il se lie en 1799 avec les frères Bonaparte ainsi qu'avec les révisionnistes dont Sieyès fait partie. Il applaudit le Coup d'Etat du 30 prairial et souhaite le retour d'Egypte de Bonaparte. Il ne participe pas à la préparation du 18 brumaire mais devient au début du Consulat un des conseillers de Bonaparte. Il sera ensuite préfet et conseillers d'état.
Ce texte est donc le récit par Thibaudeau du Coup d'Etat des 18 et 19 brumaire de l'an VIII. On entend par coup d'état un renversement brutal du pouvoir et de ses orientations, sans vote populaire préalable et avec un soutien militaire. Ce changement suppose une préparation plus ou moins occulte, un plan politique prémédité et la recherche d'appuis en marge des institutions officielles. Comment est-on arrivé au 18 brumaire ? On va donc voir ici le contexte de ce coup d'état. Au printemps et à l'été 1799 on a une véritable crise sociale et politique. Les Partis aspirent alors à gouverner. Tout d'abord les « directoriaux » qui sont installées au pouvoir depuis 1795 et qui sont confrontés à une double opposition, jacobine sur leur gauche et royaliste sur leur droite. Ensuite, il y a les « néo jacobins » qui sont environ une centaine de députés dans les deux chambres. Ils veulent la consolidation de la Révolution et de la République et soutiennent donc la Constitution de l'an III. Enfin, il y a les royalistes. Parmi les Directoriaux, on trouve les révisionnistes avec deux directeurs, Sieyès et Roger Ducos ; les Idéologues comme Benjamin Constant ou Germaine de Staël sont rattachés aux révisionnistes. Ils veulent une réforme du régime. En annonçant son intention de lutter contre le retour des Jacobins au pouvoir Sieyès lance son programme d'action en vue d'une révision du régime. Dès l'été 1799 les bruits de complot se multiplient et Sieyès apparaît comme l'homme fort du Directoire. Sa force vient de l'élimination de ses rivaux comme lors du 30 prairial (18 juin 1799) où il fait sortir du Directoire ceux qui le gênaient et fait élire Roger Ducos, Gohier et Moulin. Si on ajoute Sieyès et Barras le Directoire est complet. Sieyès s'entoure de Cambacérès, de Fouché, de Talleyrand, de Daunou, de Boulay de la Meurthe, de Roederer, de Lefebvre, Barras et constant pour préparer le Coup d'Etat. Il veut un coup d'état appuyé par le Conseil des Anciens et remettant le pouvoir à 3 consuls. Mais il a besoin de l'armée, Sieyès pense à Joubert mais il meurt en août 1799. Napoléon Bonaparte rentre d'Egypte et arrive à Paris le 16 octobre 1799 en tant que Général populaire et victorieux. Il rencontre Sieyès chez son frère Lucien le 10 brumaire et mettent en place le complot. Le scénario imaginé doit se faire en deux temps : le 1er jour, vote par les Anciens d'un transfert des assemblées à St Cloud sous le prétexte d'un complot anarchiste, le général Bonaparte étant responsable de l'exécution du décret. Le 2ème jour, à St Cloud vote par les deux assemblées de leur dessaisissement au profit des 3 consuls.
Ce texte nous pose plusieurs questions : Comment se déroule le coup d'état ? Comment la République est remise en question ? Comment Bonaparte prend le pouvoir ? Ou finalement comment l'auteur nous montre la fin du Directoire et l'avènement d'un nouvel homme : Napoléon Bonaparte ?
Nous allons donc voir dans une 1ère partie le coup d'état du 18 et la prise de pouvoir par Bonaparte, puis le 19 avec ses hésitations et ses cafouillages et enfin, on va voir selon l'auteur si la République est oui ou non assassinée.
[...] Quelque part, il est sûrement admiratif de Bonaparte. Il est aussi étonné de voir avec quelles facilités il arrive au pouvoir, il devine ce que Bonaparte va devenir car au début de son récit il préconise une alliance avec lui. Malgré les réticences de Thibaudeau, celui-ci conclut avec l65 d'un autre côté il se souvient alors des discours publics de Bonaparte, de ses principes libéraux, de sa renommée et de sa gloire. Il est effectivement très populaire. C'est aussi quelqu'un qui a sympathisé avec les montagnards, qui a aidé la révolution. [...]
[...] Comment Bonaparte prend le pouvoir ? Ou finalement comment l'auteur nous montre la fin du Directoire et l'avènement d'un nouvel homme : Napoléon Bonaparte ? Nous allons donc voir dans une 1ère partie le coup d'état du 18 et la prise de pouvoir par Bonaparte, puis le 19 avec ses hésitations et ses cafouillages et enfin, on va voir selon l'auteur si la République est oui ou non assassinée. I. Le Coup d'Etat du 18 brumaire ou la prise de pouvoir par Bonaparte L'auteur nous présente le récit des évènements du 18 brumaire où tout se passe comme prévu et à travers ce récit nous présente un Bonaparte déterminé et qui domine la situation. [...]
[...] Napoléon Bonaparte rentre d'Egypte et arrive à Paris le 16 octobre 1799 en tant que Général populaire et victorieux. Il rencontre Sieyès chez son frère Lucien le 10 brumaire et mettent en place le complot. Le scénario imaginé doit se faire en deux temps : le 1er jour, vote par les Anciens d'un transfert des assemblées à St Cloud sous le prétexte d'un complot anarchiste, le général Bonaparte étant responsable de l'exécution du décret. Le 2ème jour, à St Cloud vote par les deux assemblées de leur dessaisissement au profit des 3 consuls. [...]
[...] On a donc vu ce qui s'est passé le 18 et 19 brumaire à travers le récit de Thibaudeau, qui en même temps qu'il nous fait le récit pur des actions, se livre à des réflexions vis-à-vis de ce qui est en train de se dérouler. La question centrale, que lui se pose, ainsi que ceux qui assistent de près ou de loin au coup d'état c'est, est ce que la République est morte ? Que va-t-il se passer après ? III. [...]
[...] Il ne mentionne pas ce qui est dit. Ce que l'on sait c'est que les deux conseils tiennent séance séparément en début d'après midi. Lucien, frère de Bonaparte, président des 500 cherche à gagner du temps en faisant occuper la tribune par des fidèles acquis à la cause révisionnistes. Il se heurte à l'opposition des jacobins qui se sont promis de faire échouer le coup d'état. Ils parviennent à obtenir le serment des députés à la constitution de l'an III mais comme s'est opéré par nom, ça ralenti encore la séance. [...]
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