Ce texte est un extrait du journal d'un curé de campagne, écrit sous le règne de Louis XIV. Il s'agit d'un texte privé dans lequel, à travers son témoignage, un curé veut laisser une trace de ce qui est en train de se passer.
C'est également une source de première main ; ce texte est le document de l'époque qui a été édité puis réédité par Henri Platelle en 1965 et en 1997.
Le journal d'un curé de campagne au XVIIème siècle a été écrit par Alexandre Dubois (1655-1739) lorsqu'il était curé dans le village de Rumegies (de 1686 à sa mort en 1739), Rumegies dépendant de l'abbaye de Saint-Amand-les-Eaux dans le Tournaisis, au nord de la France, et plus précisément près de la frontière belge (...)
[...] L'auteur Alexandre Dubois est un curé et les curés sont les seuls à voir tous les morts et tous les mourants. Même s'ils ne sont pas médecins, ils sont capables de reconnaître certaines maladies grâce à leurs symptômes, ou grâce à l'aspect de la peau par exemple. Les épidémies les plus répandues étant la dysenterie, la typhoïde, les grippes ou encore le scorbut. La typhoïde sévit dès l'automne 1693. Elle était déjà présente avant la famine mais elle se développe brutalement lorsqu'elle se retrouve face à des organismes affaiblis. Ses symptômes sont des douleurs intestinales, des taches abdominales, des assoupissements. [...]
[...] Plus précisément, les marchés sont pillés par les pauvres pour protester contre l'augmentation des prix. On y vole alors ou pain ou du blé par exemple. La garde bourgeoise parvient difficilement à faire régner le calme. Par manque de nourriture, les habitants étaient donc obligés de manger de l'herbe, des orties, des racines ou bien même des cadavres de chevaux, de chiens ou d'autres animaux. Certaines personnes mourraient donc de faim sur le bord des routes ou dans les bois, à moins qu'elles ne propageaient leurs maladies dans les villes. [...]
[...] La rédaction du journal est soumise à la lenteur de la circulation de l'information, surtout en ce qui concerne les nouvelles lointaines. Il prend des notes sur le registre paroissial de 1677 à 1693 mais il ne commencera la rédaction de son journal qu'en 1694, au moment où sévit l'une des plus graves crises démographiques de l'histoire de France. Cette crise démographique étant la baisse de l'accroissement de population, c'est-à-dire une chute de la natalité avec dans le même temps une hausse de la mortalité. Cette crise aura provoqué la mort de presque 1/10ème de la population de l'époque. [...]
[...] Mais ils refusent de se plier à cette ordonnance. C'est ce que nous confirme l'auteur aux lignes 27 à 29 : Dans ce village où il n'y a nulle justice (entendons par-là : aucun tribunal) et où tout le monde est maître, le curé eut beau lire et relire cette ordonnance, les mayeurs et gens de loi, qui étaient les plus riches et ensuite ceux qui devaient être taxés le plus, s'y sont opposés de toutes leurs forces Nous constatons donc qu'il y a donc des conditions à suivre dans cette ordonnance du 20 octobre 1693 et que celles-ci ne sont pas toujours respectées par le peuple. [...]
[...] La rareté du blé accompagne très souvent la crise démographique. Prenons plusieurs exemples : Dans le texte, aux lignes 21-22 : le havot de blé au prix de 9 à 10 livres sur la fin de l'année, les pois, les fèves à proportion [ ] Aux Halles de Paris, en juin 1693, un pain d'une livre coûte à un ouvrier l'équivalent d'une journée de travail. Il est important de souligner que pendant toute l'époque moderne, le pain est le fondement même de la nourriture et sa composante essentielle. [...]
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