La crise du 13 mai 1958, lors de laquelle les Algérois d'origine européenne en appellent au général de Gaulle pour maintenir la souveraineté de la France sur l'Algérie, est fondamentale en ce sens qu'elle contribue à la chute précipitée de la IVe République. Celle-ci est déjà fortement contestée et l'insurrection va avoir raison d'elle, prolongeant la guerre d'Algérie en mettant fin aux espoirs nés quelques mois plus tôt.
Cependant, les origines de cette crise ont été l'objet de nombreux débats et controverses. Y a-t-il eu des complots pour favoriser le retour du général de Gaulle, en « exil » du fait de sa désapprobation profonde des institutions de la IVe République? Ou, au contraire, la crise de mai n'est-elle que l'aboutissement logique d'un régime bien mal en point et contesté de toute part?
[...] CHAPSAL, Jacques, La vie politique en France : de 1940 à 1958. DROZ, Bernard et LEVER, Évelyne, Histoire de la guerre d'Algérie : 1954- 1962. KEIFFER, Geneviève, Le13 mai 1958. Paris, La Documentation française REMOND, René, Le retour de de Gaulle. Bruxelles, Ed. Complexe, Evry, diffusion Presses universitaires de France WINOCK, Michel mai 1958, l'agonie de la IVème République, Gallimard, 2006. [...]
[...] Le 13 mai 1958: vrai ou faux coup d'État ? Introduction La crise du 13 mai 1958, lors de laquelle les Algérois d'origine européenne en appellent au général de Gaulle pour maintenir la souveraineté de la France sur l'Algérie, est fondamentale en ce sens qu'elle contribue à la chute précipitée de la IVe République. Celle-ci est déjà fortement contestée et l'insurrection va avoir raison d'elle, prolongeant la guerre d'Algérie en mettant fin aux espoirs nés quelques mois plus tôt. Cependant, les origines de cette crise ont été l'objet de nombreux débats et controverses Y'a-t-il eu des complots pour favoriser le retour du général de Gaulle, en exil du fait de sa désapprobation profonde des institutions de la IV République ? [...]
[...] En effet, le 13 mai 1958 est également le jour de l'investiture de Pierre Pfimlin. Cette manifestation aboutit à une véritable émeute qui impose un Comité de salut public dont la présidence est confiée au général Massu, commandant du corps d'armée d'Alger. Profitant de la manifestation, les partisans de l'Algérie française donnent l'assaut au bâtiment du gouvernement général sous la conduite de Pierre Lagaillarde, un leader étudiant. Après la mise à sac du gouvernement général, les émeutiers nomment un Comité de salut public. [...]
[...] Les solutions parlementaires classiques semblent donc, début mai 1958, mener à l'impasse. Une situation de plus en plus tendue en Algérie. Entre-temps, en Algérie, la population européenne se laisse gagner par l'influence des groupes activistes, tandis que le trouble s'empare de l'armée. En métropole, les réseaux gaullistes se réveillent pour rappeler l'éventualité d'un recours au général de Gaulle dans une crise que la presse juge grave, mais qu'en apparence les parlementaires sous-estiment. Ils encouragent les pieds-noirs à la sédition (révolte concertée et préméditée contre ceux qui détiennent l'autorité) et laissent entendre que le Général est la personnalité la mieux placée pour maintenir les trois départements algériens au sein de la République. [...]
[...] Sur le coup d'État du 13 mai 1958, on peut retenir la conclusion du sociologue Raymond Aron : «J'écris au mois de mars 1962. Il y a trois ans et demi, une République était abattue parce qu'elle était incapable de garder l'Algérie à la France. Les fondateurs de la République suivante ont obstinément poursuivi la politique dont ils accusaient les hommes d'hier de nourrir la velléité. Mais s'il fallait crier "Algérie française" pour ramener le général de Gaulle au pouvoir et si ce retour à l'Élysée du solitaire de Colombey était indispensable au bien public, ceux qui ont abusé leurs fidèles et trompé le peuple sur leurs objectifs, n'ont-ils pas finalement déshonoré leur nom et servi l'État Bibliographie AGULHON, Maurice, Coup d'État et République, La Bibliothèque du citoyen, Paris, Presse de Sciences Po CAUCHY, Pascal, La IVe république, Paris, Presses universitaires de France. [...]
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